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Sur le vif - Page 84

  • La Suisse n'est pas le 51ème Etat américain !

     
     
    Sur le vif - Lundi 05.06.23 - 15.58h
     
     
    Strictement rien ne justifie, en plein conflit, la prise de parole de l'un des chefs d'Etat belligérants devant le Parlement suisse.
     
    La politique, ça n'est pas la morale. La mission de la Suisse, ça n'est pas de se ranger, sous prétexte que toute l'Europe le fait, dans le camp atlantiste. La politique, et surtout la politique étrangère, c'est garder la tête TOTALEMENT FROIDE. Garder les contacts avec tous.
     
    Et surtout, ne rouler que pour une seule chose : les intérêts supérieurs de son propre pays. Pas ceux du monde. Pas ceux de "l'Occident", concept vaseux pour dire "obédience aux Etats-Unis d'Amérique". Pas ceux du Camp du Bien, ou ce qu'on veut nous vendre comme tel.
     
    Ignazio Cassis se fourvoie. Le Conseil fédéral cède à la mode, à l'esprit du temps. Il se comporte en valet de l'Oncle Sam. Notre pays doit dialoguer avec l'Ukraine, dialoguer avec la Russie, dialoguer avec l'Iran, dialoguer avec la Chine, dialoguer avec Israël, dialoguer avec les Palestiniens. Dialoguer avec TOUS. Sans appartenir à aucun camp. Il en va de notre salut, comme nation indépendante.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Lumières andalouses, juillet 69

     
    Sur le vif - Samedi 03.06.23 - 10.06h
     
    J'avais déjà visité des Mosquées avant 1969, à Damas et à Istanbul notamment, j'avais été magnifiquement initié à l'Islam par le Père Collomb, aumônier du primaire (qui nous enseignait tous les grands courants religieux, avec une rare ouverture), mais cette année-là, pour moi, fut décisive.
     
    Fin juin 69. Je quitte l'école primaire, ayant juste fêté mes onze ans, pressé de faire le grand saut, l'automne, dans le secondaire. Seul avec ma mère, je pars deux semaines en Andalousie. Circuit et visites à fond, Grenade, Cordoue, Séville, Jerez, Cadix, Ronda (la maison où vécut Rilke), et j'en oublie.
     
    Révélation. Lumière. Chaleur. Concert exceptionnel, le soir à Grenade, en plein air, au pied de la Sierra Nevada. Alhambra, Alcazar, Mosquées, Églises, quartiers juifs d'avant le décret d'Isabel la Catholique.
     
    Nous avions, dans notre petit groupe, un homme extraordinaire. Il travaillait à Genève, dans la banque. Il parlait et lisait couramment l'arabe et l'hébreu. Il nous traduisait les inscriptions, nous restituait le contexte. Les Lumières de Cordoue, du temps béni où les grandes religions du Livre se côtoyaient en Andalousie, pour moi, ce fut lui. Un décrypteur. Un passeur.
     
    J'ai visité tant d'autres Mosquées, par la suite, Afrique du Nord, Turquie, Balkans, Proche-Orient. Mais comment oublier celles d'Andalousie ? Chaque inscription, dans la beauté dansante de l'écriture arabe, était comme un ballet de comètes, sous la voûte multicolore. La finesse de cette civilisation de l'Andalousie médiévale, la sensualité, l'élévation.
     
    C'était un voyage de rêve. Il m'a ouvert l'esprit. Éveillé les sens. Il m'a aiguisé, allumé. De l'inconnu(e), qu'attendre d'autre ?
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Loi sur le climat : le droit de dire NON !

     
    Sur le vif - Vendredi 02.06.23 - 19.00h
     
     
    Loi sur le climat : toute citoyenne, tout citoyen de notre pays, a parfaitement le droit de dire NON.
     
    Il a le droit de dire OUI. Et il a, en absolue égalité, le droit de dire NON.
     
    Un parti dit NON : l'UDC. Ses arguments concernent notamment la hausse du prix de l'électricité, donc le pouvoir d'achat, préoccupation no 1 de nos compatriotes. Parfaitement pertinent ! Et en phase avec l'inquiétude majeure des Suisses.
     
    Face à cette légitime opposition, qui s'inscrit dans le droit de tous à s'exprimer, dans un débat de notre démocratie suisse, c'est l'avalanche. La diabolisation du NON. L'UDC, nous assène-t-on, utiliserait des "fake news", le mot à la mode (et bien sûr en anglais) pour dire "fausses nouvelles". Comme si les promesses d'Apocalypse autour du climat constituaient, quant à elles, d'irréfutables vérités.
     
    Alors maintenant, ça suffit. Partisans du OUI, vous allez bien vite baisser le ton. Et laisser s'exprimer, au même titre que vous, avec la même présence, la même durée, les partisans du NON.
     
    Nous sommes dans un débat démocratique, nous avons en Suisse le système le plus génial du monde, le peuple décide. Mais de grâce, chacun donne ses arguments. Sans noircir, ni sataniser, ni vouer aux flammes l'opinion défendue en face.
     
    Le peuple suisse est mûr, adulte, vacciné. Il est parfaitement capable de se forger son point de vue, discerner le vrai du faux, sans avoir à subir l'insupportable propagande négative d'un camp contre l'autre.
     
     
    Pascal Décaillet