Sur le vif - Dimanche 03.12.23 - 16.33h
Des couleurs, plein les yeux, depuis quarante ans. Ou le noir de Soulages. Les plus beaux tableaux du monde, pour tous. La culture, au service de la population.
Des millions de visiteurs. On visite l'expo, on va toujours jeter un oeil aux voitures de collection, tout en bas. Un café, dans un jardin unique, d'un charme fou. Et puis, on remonte au chalet.
Le travail accompli, pendant toutes ces décennies, par Léonard Gianadda, est simplement titanesque. De Martigny, il a fait une ville de référence dans le monde de la peinture. Chaque année un thème, autour d'un artiste, d'un mouvement. Chaque année, un événement.
Les hommages vont pleuvoir, justifiés. On parlera d'un géant. Rarement un homme aura fait autant pour sa ville. Pour la culture au service du peuple. Pour faire connaître à tous les grandes oeuvres. Et cela, dans la Cité aux huit Portes. Dans ce carrefour alpin, plusieurs fois millénaire. Les Romains ne s'y étaient pas trompés. Il y avait, dans cet ombilic entre Rhône, Dranse, plaine et montagne, un lieu de haute civilisation à établir.
Les Romains l'ont créé, ce lieu. Léonard Gianadda l'a sublimé.
Un seul mot : merci.
Pascal Décaillet
Commentaires
Oui, Nous avons assidument fréquenté les expositions de la Fondation. Nous y avons aussi envoyé des visiteurs venus d'ailleurs.
Un grand merci, une grande reconnaissance à Monsieur Gianadda!
Je m'étais aventuré, en 1988 (j'avais un peu moins de 13 ans), dans les coulisses de la Fondation Gianadda, après un concert du Festival de Musique de Montreux-Vevey, à la recherche d'Isaac Stern, pour lui faire signer ma partition de la Sonatine en sol majeur pour violon et piano de Dvorak, qui figurait au programme du concert (récital violon-piano, avec Robert McDonald), mais qu'il n'avait finalement pas jouée, à ma grande déception, car je venais de passer des mois à travailler cette pièce et j'étais allé à ce concert pour voir comment il jouerait mes passages préférés. Léonard Gianadda, après m'avoir demandé ce que je faisais dans les coulisses, m'avait conduit jusqu'à la loge du grand violoniste, à qui il avait reproché en riant de ne pas avoir respecté son programme - "another time", m'avait dit Stern pour s'excuser, en reconnaissant la partition; mais comme son violon n'était pas encore rangé, je lui avais quand même fait jouer deux des passages qui m'intéressaient. En 2010, j'ai rappelé cette anecdote à Léonard Gianadda, croisé par hasard dans un restaurant français à Athènes, en lui disant à quel point cela m'avait touché qu'il m'accompagne jusqu'à la loge de Stern - il m'a presque donné l'impression qu'il s'en souvenait (ce qui est quand même peu probable). Un homme chaleureux, attentif, attentionné.