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Sur le vif - Page 829

  • Les procureurs de la 25ème heure

     

    Sur le vif - Vendredi 28.02.14 - 16.41h

     

    Ces actions pénales et ces perquisitions, de la part de la Suisse, qui n'interviennent qu'une fois les chefs d'Etat tombés. Avoirs bloqués, procureur, fils de procureur amateur de romans russes illisibles des années 90, pub de Parquet, lustrée, scintillante, tout cela APRÈS.



    Si vraiment l'ex-homme fort de Kiev avait des choses à se reprocher par rapport à des avoirs dans notre pays, ce que je conçois volontiers, pourquoi ces valeureux procureurs ne s'en sont-ils pas inquiétés AVANT ? Lorsque les oligarques étaient au pouvoir.



    En Suisse, c'est toujours la même chose. La Justice attend qu'un chef d'Etat étranger soit à terre, en exil, lâché par tous, pour bien l'écrabouiller, "bloquer ses avoirs", titrer des communiqués sur "le clan Untel". Lorsqu'il était au pouvoir, l'ancien homme fort ukrainien, on avait le courage de dire "le clan Ianoukovitch"? Dès qu'il gît à terre, on se découvre de si tardives flammes d'insolence, dans la terminologie.



    Cela donne une image de suivisme et de traîne. Cela ne sert ni la Justice, ni la Suisse.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Avocats, défendez les droits des détenus !

     

    Sur le vif - Jeudi 27.02.14 - 14.06h

     

    Dans les affaires liées à Champ-Dollon, une chose me frappe. Que l'actuel Procureur général défende une politique hyper-sécuritaire, je puis le concevoir, et c'est ma foi dans son rôle. Que le magistrat en charge de la sécurité tienne un discours similaire, OK aussi. Que les autorités pénitentiaires, les syndicats de police, soient sur le même registre, normal encore.


    Mais les avocats ! Ces élus de droite, PLR par exemple, qui sont en même temps avocats, et qui viennent nous laisser entendre, en pestant contre la décision du TF, que les conditions inacceptables de détention à Champ-Dollon, notamment pour les détenus en préventive, ne seraient au fond pas si graves. Là, il y a un problème. Parce que ces Messieurs sont avocats. Et moi, si j'avais été avocat (j'y ai pensé, un temps, mais ma passion pour la littérature allemande l'a emporté), je n'aurais eu de cesse de défendre les accusés, voire les condamnés dont je continue à suivre le dossier. En tout cas, les droits des détenus. Ca n 'est pas très populaire dans l'opinion publique, mais c'est comme ça.



    Parce que cette posture défensive, si l'avocat ne la prend pas, qui diable le fera ? Ni le procureur, ni les juges, ni la partie civile, ni le ministre de la sécurité, ni l'opinion publique (très conservatrice sur ces choses-là), ni les responsables d'exécution de peine, qui font leur boulot du mieux qu'ils peuvent, et auxquels il convient de rendre hommage.

     


    Alors, ces avocats de droite, qui sont en même temps députés, et qui se rallient (pas tous, bien sûr) à un discours anti-détenus, y compris anti-détenus en préventive, je ne les comprends pas. Et je crains qu'absorbés par leurs affinités politiques, voire leur carrière, ils ne soient devenus davantage hommes de partis qu'avocats. Surtout ne pas se brouiller avec M. Jornot, PLR. Surtout ne pas se brouiller avec M. Maudet, PLR. Comme si toutes les casquettes, toutes les fonctions, dans l'ordre de la justice, étaient appelées à se confondre. Et, surtout, à se subordonner à l'appartenance partisane, voire de caste.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Me Bayenet mérite qu'on l'écoute

     

    Sur le vif - Mercredi 26.02.14 - 10.56h

     

    Désolé si je déplais ici à nombre de mes amis lecteurs traditionnels, mais j'affirme et répète (je l'ai déjà écrit dans GHI) que la candidature de Me Pierre Bayenet au poste de Procureur général mérite d'être prise en compte, écoutée, retenue. Il y a chez cet homme des accents de vérité. Et, désolé encore, mais il y a un sacré courage. Venir, à contre-courant d'une opinion publique ultra-sécuritaire, nous parler des conditions de vie des détenus, de la détresse de certains d'entre eux, toutes choses que la masse des gens ne veulent simplement pas entendre, relève d'une verticalité solitaire qui mérite le respect. Cette détresse, augmentée par une incroyable exiguïté, existe bel et bien. Et les détenus, jusqu'à nouvel ordre, sont des êtres humains. On les enferme pour protéger la société, soit. Mais pas pour qu'ils pourrissent les uns sur les autres.



    Pour ma part, je voterai Jornot. Parce que l'actuel Procureur me paraît excellent en tous points, tout comme je l'admirais déjà comme politicien. Mais je suis sensible aux accents de Me Bayenet. La démocratie, c'est avoir à choisir entre des pôles antagonistes. Tout au moins, des visions différentes. Sinon, autant reconduire tacitement les mêmes, éternellement recommencés. Tout comme, sous l'Ancien Régime, on accédait à des fonctions par la seule transmission d'une robe, le seul droit du sang, les seules vertus de la caste. Cela n'est pas ma conception de la démocratie. Encore moins, ma conception de la République, qui prend ses racines dans le legs de la Révolution française, dans la meilleure période de cette dernière, celle des progrès du droit et de l'universalité des valeurs.

     

    Pascal Décaillet