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Sur le vif - Page 824

  • "Sondage" : de qui se moque la TG ?

     

    Sur le vif - Mercredi 30.10.13 - 15.08h

     

    Une parodie. Une duperie du public. Tels sont les mots, les seuls qui vaillent, pour qualifier le « sondage » que nous propose aujourd’hui, avec tambours et trompettes, en une, puis sur la double page 2 et 3, la Tribune de Genève. Il y a tant et tant à dire sur cette mise en scène, cette mise en page aussi, mais ce qui provoque le plus la colère, c’est l’illusion d’objectivité scientifique derrière laquelle se camoufle le journal.

     

    Soyons clairs : la TG est un journal privé, elle est totalement libre de rouler pour qui elle veut, aucun problème. Elle peut commenter, éditorialiser, pamphlétiser tant qu’elle veut, c’est son droit. Mais se livrer, sur la base d’un échantillonnage aussi insignifiant de sondés, à cette disposition de graphiques impeccables, très attirants pour l’œil, les mêmes que pour les résultats de votations, voilà qui induit en erreur le lecteur, lui donne le sentiment d’une vérité chiffrée, alors qu’il n’en est rien. Tout cela, à J-11 de l’élection du Conseil d’Etat. Car enfin, le grand public ne fait que parcourir les journaux, son œil est retenu par la titraille et par les graphiques, il peut aisément prendre comme vérité révélée ce qui n’est que pures spéculations. Elles sont tellement plaisantes à l’œil, ces deux pages, qu’on dirait les résultats de l’élection, dans l’édition du lundi 11 novembre prochain !

     

    Comment un quotidien aussi sérieux que la TG, qui jouit à Genève d’une situation quasiment monopolistique, peut-il, sans provoquer dans sa propre rédaction un immense éclat de rire, venir nous dire que la somme des sondés est de 327 lecteurs, « et, afin que l’échantillonnage corresponde à la composition en âge et en sexe du lectorat de la Tribune, il été réduit à 213 personnes ». Que signifie cette « réduction » ? Que signifie ce charabia ? Que signifie ce taux chétif, insignifiant, de 213 personnes ?

     

    Pire : on prend ça, on le balance comme argent comptant, et on titre, sur tout la largeur : « Derrière Maudet et Longchamp, la bataille fait rage ». Et on nous catapulte un septuor d’élus, dont, comme par hasard, les cinq de l’Entente. Et on nous annonce une bataille serrée pour la septième place. Et on sonde même le public sur l’identité du futur Président, ce qui est vain puisque le choix en revient au collège. Et on peaufine et parachève l’impression que les jeux sont faits, qu’il n’est plus nécessaire d’aller voter : allez, circulez, bonnes gens, vous n’êtes plus citoyens, non, vous n’êtes plus que des sujets. Plus besoin de voter. La cléricature de la TG s’en est occupée pour vous. Saint François et Saint Pierre vous bénissent. On se retrouve dans cinq ans. Et surtout, petit peuple, d’ici là, continuez à bien nous faire rire.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Bon vent, Jean-François Fournier !

     

    Sur le vif - Lundi 28.10.13 - 12.57h4q4nta0_news624.jpg

     

    Chroniqueur depuis quinze ans au Nouvelliste, journal dont je n'ai pas dû manquer un numéro depuis que je sais lire, je tiens à dire ici à quel point j'ai apprécié d'exercer cette fonction externe, depuis plus de six ans, alors que le rédacteur en chef était Jean-François Fournier.



    Il n'a jamais - pas plus que les deux précédents d'ailleurs, MM François Dayer et Jean Bonnard - influé sur le choix de mes chroniques, ni tenté la moindre ingérence ou censure, mais nous avons toujours entretenu, épisodiquement certes mais de façon fraternelle, des relations complices d'amoureux de l'actualité: clins d’œil, messages, coups de fil, traditionnels repas d'été, sur l'Alpe, avec "le Grand", excitations communes sur l'événement. Bref, nous échangions entre journalistes, fous de leur métier. Aimant le vie, la politique au centimètre près, le terroir, ses nectars.



    J'ignore totalement les raisons de son départ. Chroniqueur indépendant, je ne me prononce jamais sur la vie interne des journaux pour lesquels je travaille. Mais, du fond du coeur, je souhaite bon vent, quelle que soit son orientation future, à cet homme de plume et de littérature, de culture, de cinéma. Un esprit libre. Bonne continuation, Jean-François !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Genève: le nouveau système électoral est nul

     

    Sur le vif - Dimanche 27.10.13 - 10.14h

     

    A Genève, dans cet interminable automne électoral (les gens commencent vraiment à en avoir marre), tout aura été vécu à l'envers.



    Pendant la première partie (de la rentrée scolaire au 6 octobre), certains n'ont voulu voir que la campagne du Conseil d'Etat, et passer totalement au second plan la campagne parlementaire. Au niveau qui est le mien, je me suis au contraire efforcé de valoriser l'enjeu parlementaire, accueillant en cinq semaines une centaine de candidats au Grand Conseil, tous partis confondus, chance égale étant accordée aux nouveaux partis.



    Maintenant que c'est la campagne du Conseil d'Etat, d'innombrables commentateurs, à commencer par ceux qui n'ont pas digéré les résultats du 6 octobre au Grand Conseil, nous refont hystériquement la campagne parlementaire. "Tel parti est génial, tel parti est nul". etc.



    Ce qu'il faut penser de tel ou tel parti, le crédit qu'il convient d'accorder à chacun, cela a été tranché le 6 octobre. C'est FINI. C'est plié. C'est derrière. Mais, par une singulière forme de déni, ils se refusent à l'accepter.


    Oui, ils continuent de se comporter comme si cette nouvelle répartition des forces - qui va marquer pour cinq ans la vie politique genevoise - n'avait été souverainement scellée le 6 octobre. Ils continuent de faire le procès (ou l'éloge) des partis, alors que la campagne du 10 novembre est l'affaire d'un casting d'hommes et de femmes: sept à choisir, parmi onze, rien de plus au fond.



    Il est temps de commencer à le dire: ce nouveau système électoral est nul, et doit être modifié, même si la nouvelle Constitution vient d'entrer en vigueur. Onze semaines de campagne, c'est beaucoup trop long. Les deux tours du Conseil d'Etat ne servent strictement à rien. On fait deux fois la campagne avec les mêmes, enfin une partie des mêmes. Au premier tour, on vote le gouvernement à l'aveugle, sans le déduire peu ou prou de la composition parlementaire. Ca ne va pas du tout. Ce nouveau système est tout simplement nul, j'y reviendrai sous peu.

     

    Pascal Décaillet