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Les "valables raisons" de Vincent Maitre

 

Sur le vif - Samedi 21.12.13 - 19.01h

 

J’écris ces lignes comme citoyen, né à Genève et y exerçant son droit de vote depuis l’âge de vingt ans, en 1978. Nous, les citoyens, avons élu le 6 octobre dernier cent députés pour siéger entre 2013 et 2018 au Grand Conseil. Ces cent personnes, nul ne les obligeait à se porter candidates à cette fonction. Elues, elles sont pour une législature au service de la population, et non le contraire. Leur devoir est de siéger, avec le moins d’absentéisme possible. Les enjeux lourds qui attendent notre canton ne tolèrent ni amateurisme, ni dilettantisme en l’espèce.

 

Dès lors, tout citoyen, oui tout membre du corps électoral du canton, est parfaitement légitimé à savoir, en parfaite transparence, qui, parmi les députés, se rend aux séances, qui s’y rend un peu moins, qui ne s’y rend jamais. Cela fait partie du contrat social, du pacte de confiance avec l’élu. C’est vrai, je me suis étonné, depuis quelques semaines, de l’absence totale, cet automne, du député Vincent Maitre. C’est mon droit le plus strict, mon droit de citoyen, je n’ai aucune intention d’y renoncer. M. Maitre a sollicité la confiance du peuple, l’a obtenue le 6 octobre, il doit donc siéger. Il ne s’y est, pour l’heure, jamais rendu, n’a donc pas prêté serment. N’aurait-il pas pu au moins le faire, de façon à avoir un suppléant ?

 

On m’a parlé de « valables raisons ». Je veux bien, j’en prends acte. Mais alors, avec M. Maitre, il y a un problème. N’ayant pas mis le moindre pied au Parlement, alors que nous sommes deux mois et demi après l’élection, et que le Grand Conseil vient de se pencher deux jours sur l’acte amiral de son mandat, l’examen du Budget 2014, M. Maitre est loin d’être pour autant le muet des « valables raisons ». Sur un réseau social, il a passé ces deux mois et demi à intervenir tous azimuts, prendre parti, moraliser, donner de grandes leçons, et parfois même blesser les gens.

 

Face à cette providentielle vitalité de « l’Absent pour valables raisons », en pétaradante forme pour la morsure vipérine comme pour l’imprécation, souffletant par ci, griffant par-là, on se dit qu’un aussi admirable tempérament bretteur aurait davantage sa place dans l’enceinte d’un Parlement, au service d’une population qui lui a fait confiance, que, "de quelque part", sur un réseau social. Mais voilà : « valables raisons », nous dit-on. Cela serait-il la manière polie de nous inviter à circuler, parce qu’il n’y aurait rien à voir ?

 

Aujourd’hui, de « là où il est », M. Maitre joue les victimes. Pour ma part, je n’aime pas du tout cette affaire, ni le climat de gêne et d’omerta qui suinte, lorsqu'on l'évoque, le corporatisme parlementaire. M. Maitre, hier, m’a fait écrire par son avocat. Aujourd’hui, il m’attaque par lettre ouverte. C’est son droit. Le mien, c’est de demeurer dans ma posture citoyenne, en attente de transparence. C’est mon droit. Et c’est celui des dizaines de milliers de membres du corps électoral de ce canton, celui qu’on appelait naguère le « Conseil général ». Les élus sont au service de la population. Ils ne sont là ni pour l’insulter, ni pour tenter de l’intimider.

 

Pour ma part, M. Maitre peut m'envoyer tous les avocats qu'il veut. Je ne reculerai pas, dans cette affaire.

 

 

Pascal Décaillet

 

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