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Sur le vif - Page 819

  • Mobilité : foncez, M. Barthassat !

     

    Sur le vif - Samedi 30.11.13 - 15.31h

     

    J'ignore absolument si Luc Barthassat sera un bon ministre des Transports, seul l'avenir le dira. Mais une chose est sûre et certaine: Dieu que ses premiers propos font du bien ! Rien qu'à entendre. Rien qu'à l'oreille. Rien qu'à la paix de l'âme. Enfin, après l'empire voulu de l'immobilité, un conseiller d'Etat veut, AU SENS PROPRE, que ça bouge.



    Et il le dit sans avoir consulté les apparatchiks de l'immobilité, toute cette nomenclature byzantine qui a fait absolument ce qu'elle voulait ces quatre dernières années. Dans ce secteur sinistré, il convient d'urgence de rétablir deux choses. La première, que tout le monde attend, est la primauté au flux, à la mobilité. La seconde est la primauté de la volonté politique sur l'autogestion des hauts-fonctionnaires. L'une n'ira pas sans l'autre.


    Tels sont, politiquement, les défis de M. Barthassat à la mobilité. Point n'est besoin qu'il soit ingénieur lui-même pour y parvenir. "Bon sens", dit-il. Ca nous changera de la législature des sens uniques, du non-sens, du contresens et du sens dessus dessous.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Transparence : bravo, M. Hohl !

     

    Sur le vif - Jeudi 28.11.13 - 10.28h

     

    Président de la Commission des Finances du Grand Conseil, Frédéric Hohl a mille fois mieux compris la communication que la plupart de ses pairs. Plutôt que de se recroqueviller sur le concept (injustifié et de toute manière immédiatement éventé) de "secret de commission", qui est le sommet du Polichinelle, il communique. Sur le champ. De façon simple, claire, hiérarchisée. Conçue comme un article de presse.



    Le communiqué de la Commission des Finances nous est parvenu cette nuit, à 01.54h. Il nous apprend que les commissaires, suite à leur séance-marathon d'hier, ont approuvé le projet de budget 2014, qui sera soumis au plénum une semaine avant Noël. Il nous indique où on a raboté, où on a rajouté (par exemple au SPMi, réputé sinistré). Tout cela, de façon transparente, utile à tous. Le contraire même de ces stupides postures de députés tout fiers de garder pour eux des décisions qu'ils prennent pourtant au nom du peuple, dans ce qu'ils estiment être l'intérêt de la population.



    Ce "secret de commission", ça n'est pas par respect du règlement qu'il y tiennent tant. Mais par jouissance de former entre eux une caste. "Ensemble, nous les élus, nous l'élite, sommes au parfum d'importants secrets d'Etat que le bas peuple ignore, et n'a pas à connaître". Dévoiement de la démocratie ! Nous ne les avons pas élus pour cela. Pas élus pour qu'ils forment entre eux un club de silencieux qui savent. Mais pour qu'ils se battent, au grand jour et en assumant publiquement chacun de leurs actes, au service de la population. "Députés, défendez le peuple!": c'est justement le titre de mon papier principal, dans le GHI de cette semaine.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Une excellente répartition

     

    Sur le vif - Mercredi 27.11.13 - 16.41h

     

    A l’exception de la manifestation d’une crainte quant à l’avenir de l’École genevoise, je ne me suis jamais prononcé, ces dernières semaines, sur la répartition des Départements. Pour une raison simple : cette distribution est du ressort du nouveau Conseil d’Etat, non de celui des citoyens. Maintenant qu’elle est connue, je dirai avant toute chose ma satisfaction : à une ou deux bizarreries près (qui n’ont rien à voir avec les énormités de 2009), les compétences de chacun ont été respectées. On a l’impression, beaucoup plus qu’il y a quatre ans, d’avoir la bonne personne à la bonne place. Apparemment, l’équipe ne commet pas le péché originel de se construire sur les frustrations – ou le manque de courage – de certains de ses membres. Cette réussite est à saluer. J’ai souvent défini le Conseil d’Etat 2009-2013 comme l’un des moins bons de l’après-guerre. Ce premier signal donne l’impression d’un début de sortie de la spirale de l’inefficacité.

     

    Ici, pas de revue de détail pointilliste. Disons simplement que la création d’un Département présidentiel est une bonne chose. Nous n’en dirons pas autant de ce rapprochement proprement ahurissant entre Sécurité et Économie, aussi amphigourique que Santé et Économie. Depuis Jean-Philippe Maitre, qui était un homme d’Etat, on ne sait à vrai dire plus trop que faire, en régime libéral, de ce Département de l’Economie, alors on le donne en susucre à un ministre de la Santé, pour tromper son ennui, et, beaucoup plus étonnant, à un ministre de la Police qui a déjà largement assez à faire comme cela. Volonté radicale de remettre un peu d’ordre régalien dans des domaines comme le Service du Commerce, réputé sinistré, ou sur celui de l’Inspection du travail et de la lutte contre la sous-enchère salariale, enjeu d’une votation fédérale amirale, celle du 9 février 2014 ?

     

    Pour le reste, plusieurs bonnes nouvelles. Serge Dal Busco, poids lourd du nouveau collège et révélation de la campagne, a toutes les qualités pour faire un excellent ministre des Finances. Idem, Mauro Poggia qui hérite d’un Département rappelant les années Segond, autant dire les grandes années, avec un budget capital, réunissant l’Emploi, les Affaires sociales et la Santé. L’homme a une incomparable capacité de travail. Le moins qu’on puisse dire : il en aura besoin, et elle sera mise à rude épreuve.

     

    Je ne m’étendrai pas sur les autres attributions, tout aussi bonnes, et n’ajouterai qu’un mot, pour Mme Emery-Torracinta : je ne cesse, depuis des mois, de demander que l’Ecole genevoise, qui est une belle et grande chose, soit dirigée par le représentant d’un parti « régalien », un parti d’Etat, avec une Histoire, une vraie, et dans son legs la trace de grands hommes, comme André Chavanne. Dans mon esprit, cela ne pouvait être que les radicaux (oui, pardonnez-moi, Murat, j’en suis encore, pour ce qui est à mes yeux vital, aux étiquettes d’antan) ou aux socialistes. Le nouveau Conseil d’Etat a choisi la seconde solution, avec une femme de valeur, de culture et de courage. Je ne puis que m’en féliciter. Surtout, cela écarte le spectre (qui m’a pas mal hanté) de la livraison du DIP à un élu de souche libertaire, ayant fait du jeunisme, de la réformette et de la mode l’essentiel de son blason. Bravo à Mme Emery-Torracinta. Et, en passant, chapeau à son époux, directeur d’école, qui accepte un renoncement.

     

    En conclusion, je me sens de bien meilleure humeur qu’il y a quatre ans. Nouvelle équipe, structure cohérente, nouveau souffle. Bon vent à ce Conseil d’Etat. Puisse-t-il gouverner avec audace et sagesse, et surtout en tenant compte des signaux donnés par le souverain le 6 octobre, lors de l’élection du Parlement.

     

    Pascal Décaillet