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Sur le vif - Page 328

  • Genève : la Nomenklatura sanitaire

     
    Sur le vif - Lundi 02.11.20 - 10.06h
     
     
    Il existe, à Genève, une véritable Nomenklatura sanitaire, qui, de facto, dirige la République. Les décisions qui nous ont été annoncées hier, par exemple, sont les siennes. Le Conseil d'Etat n'a fait que dupliquer ses recommandations. Où est le politique ? Où est le contrôle démocratique ? Où est le vrai pouvoir ?
     
    Hier, on nous annonce par ukase que "tous les commerces non essentiels" devront fermer pour quatre semaines, dès ce soir 19h. Qui détermine ce qui est essentiel, ou ne l'est pas ? Réponse : les fonctionnaires de la Nomenklatura sanitaire genevoise. En fonction de leur arbitraire, telle grande surface pourra laisser ouverts ses rayons alimentaires, mais devra condamner ses étagères de papeterie et de bureautique. Il est plus dangereux, c'est bien connu, d'acheter un bloc de papier d'imprimante que du céleri ou du fenouil.
     
    Nous ne devons pas recommencer, à Genève, comme ce printemps. Ukases de la Nomenklatura sanitaire, avalisés tels quels par l'autorité politique de tutelle, copiés, collés, pour envoi à la presse. Multiplication des apparitions ministérielles, où l'exécutif règne sans partage, où sa parole n'est pas contestée, elle tombe, verticalement, comme une manne. Où est la démocratie ? Où est le Parlement ? Où sont les citoyennes, les citoyens de ce Canton ?
     
    A cela s'ajoute le pouvoir exorbitant d'un seul homme. Il n'est pas normal que Mauro Poggia, certes compétent et très intelligent, concentre dans ses mains les attributions additionnées de la Police et de la Santé. Sans compter le pouvoir de régenter les bistrots. les bars, les restaurants, les fermer quand cela lui plaît. Bienvenue à Poggialand ! Que font les six autres, pardon les cinq ?
     
    Ce déficit démocratique, cette Nomenklatura sanitaire, je les dénonçais ici même, déjà, ce printemps. Et puis, il y a eu l'été, où rien ne s'est passé. Et voilà venu l'automne de l'arbitraire. Première étape : le Parlement doit rappeler qu'à Genève, il est le premier pouvoir. Les dysfonctionnements de l'exécutif, c'est à lui de les relever. Dans le cas d'espèce, seule une Commission d'enquête parlementaire, qu'on espère cette fois efficace, rapide, concise et synthétique dans ses documents, créatrice de lumière et non de brouillard, sera de nature à rétablir l'autorité du pouvoir politique à Genève, face à des hauts-fonctionnaires qui se prennent pour les patrons de la République.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Toussaint sanglante pour l'économie genevoise

     
    Sur le vif - Dimanche 01.11.20 - 15.22h
     
     
    Un triste sextuor, aux ordres de la Nomenclature sanitaire, vient donc de nous annoncer, un dimanche de la Toussaint à 15 heures, que nous allions repartir comme en quarante. Confinement, et qu'on nous épargne le ridicule "semi", fermeture des magasins, des coiffeurs, fermeture d'à peu près tout. L'économie genevoise, déjà à bout de souffle depuis ce printemps, ne s'en remettra pas. Elle est flinguée, liquidée, d'en haut, par l'autorité exécutive du Canton.
     
    Nous ne sommes pas des sujets. Nous sommes des citoyennes et des citoyens. Des hommes et des femmes libres, adultes, responsables. Nous sommes dans une démocratie, avec un Parlement, un droit d'initiative et de référendum. Nous ne pouvons plus supporter cette mise en scène du pouvoir exécutif, depuis ce printemps, ces ukases jetés en direct, sans la moindre réaction contradictoire en face, ce monopole de la parole ministérielle, qui s'adresse à nous comme à des enfants.
     
    Ces six ministres, ils ont le salaire qui tombe à la fin du mois, et il est cossu ! Les indépendants, les artisans, les petits entrepreneurs de Genève n'ont pas cette chance. Leur bout de gras, ils se lèvent le matin, et triment comme des cinglés pour aller le conquérir. Ce petit monde, je le fréquente de très près : l'un d'entre eux me disait il y a deux semaines : "Un nouveau confinement, et je mets la clef sous le paillasson". Vous pouvez multiplier son cas par des milliers et des milliers d'autres. Ce dimanche est une Toussaint sanglante pour l'économie genevoise.
     
    Nous ne contestons pas ici la gravité sanitaire actuelle. Mais il faudra, très vite, identifier le chemin de panique instillé par une certaine Nomenclature médicale d'Etat, et déposé comme un pistolet sur la tempe du sextuor. Ce travail de radiographie est urgent, et nécessite absolument une Commission d'enquête parlementaire. Si le Parlement se refuse à une telle décision, alors le peuple devra très vite se mobiliser.
     
    Et nous ne supportons plus les tonalités faussement calmes et gentilles de certains - ET DE CERTAINES - qui, d'une voix de velours, nous annoncent à nouveau le déblocage de fonds, comme si l'argent de l'Etat était illimité ! Notre argent à tous, qui payons des impôts, beaucoup trop d'ailleurs, et qui se voit dilapidé, avec une incroyable légèreté, alors qu'il est le fruit de notre sueur, pour nos réserves.
     
    Le triste sextuor ne gouverne plus. Il applique les consignes d'une hiérarchie sanitaire de l'ombre, dépourvue de toute légitimité démocratique. Cela fut le cas ce printemps. Cet été, aucune leçon n'en a été tirée. Cet automne, ça recommence ! Cette fois, les citoyennes et citoyens que nous sommes doivent dire NON.
     
    Le triste sextuor n'est pas à la hauteur.
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Ce sont des hommes

     
    Sur le vif - Dimanche 01.11.20 . 00.39h
     
     
    Depuis que j'observe la politique, soit depuis plus d'un demi-siècle, les gens que j'admire ne sont que rarement ceux dont je partage les idées. Ils peuvent l'être. Ou ne l'être pas. Cela n'a pas d'importance.
     
    Ceux que j'admire, vous les connaissez. De Gaulle, Willy Brandt, Mendès France, Nasser, Bismarck, Frédéric II de Prusse, Mustafa Kemal, Abdel Kader, pour ne prendre que quelques exemples. J'ai lu toutes - mais absolument toutes - les biographies de ces hommes-là, en langue française, ou en allemand, principalement.
     
    Homme de droite, j'admire une foule d'hommes de gauche. Peu m'importe, en vérité. J'ai besoin de sentir, dans le destin de l'intéressé, quelque chose de fort, de puissant. Une équation avec l'Histoire.
     
    Aucun de ces hommes n'est parfait, et c'est très bien ainsi. Tous ont commis des erreurs, parfois terribles. Beaucoup d'entre eux ont du sang sur les mains. Je ne juge jamais sur la morale, encore moins sur le bien.
     
    Ce ne sont pas des saints. Ce sont des hommes.
     
     
     
    Pascal Décaillet