Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 332

  • Seul, libre, responsable

     
    Sur le vif - Dimanche 20.09.20 - 08.41h
     
     
    Celui qui s'abrite derrière un "collectif" pour propager ses opinions, s'imaginant plus fort parce que grégaire, doit singulièrement manquer de confiance en lui-même.
     
    Ainsi, ces professions de foi à plusieurs, dans les journaux, ces manifestes signés par vingt ou cinquante personnes. Qui a tenu la plume ? Qui assume le texte ? Qui sera prêt à en répondre ? Qui prend le risque ?
     
    La puissance de feu doit résider dans l'argument lui-même. Pas dans une succession de noms propres, sous l'argument.
     
    Pour ma part, je suis un homme seul. Je m'exprime comme citoyen, parmi des millions de citoyens. Je ne revendique strictement aucun autre titre. J'écris seul, viscéralement seul. Je choisis chaque mot, je pèse chaque syllabe. Je délivre un point de vue. Le lecteur aime ou déteste, adhère ou rejette.
     
    Je signe toujours, avec un nom et un prénom. Je hais les "collectifs". Je hais les groupes. Je hais la lâcheté.
     
     
    Pascal Décaillet

  • L'amertume des grandes erreurs

     

    Sur le vif - Samedi 19.09.20 - 10.56h

     

    La démographie est l'une des préoccupations premières de nos compatriotes. Une Suisse à 12 millions d'habitants, avec un Plateau qui étouffe, ils n'en veulent pas. Ce fut, pour ma part, la raison qui m'amena à voter OUI à l'initiative Ecopop.
     
    Un Plateau qui succombe. Alors, bien sûr, des gens qui en profiteront. Dans la construction, parce qu'il faudra bien loger tout ce monde. Dans les transports, parce qu'il faudra bien mouvoir tout ce monde. Dans les Caisses maladie, parce qu'il faudra bien assurer tout ce monde. Dans les écoles, parce qu'il faudra bien éduquer tout ce monde. Dans les constructeurs de prisons. Mais il ne faut pas le dire, c'est tabou.
     
    On fait venir des millions de gens dans un minuscule pays, dont l'essentiel est montagneux, et non habitable. On les fait venir, on crée des besoins pour eux, ça profite à quelques-uns, les éternels petits malins. Et ça paupérise les actuels résidents. Et ceux qui en souffrent le plus, ce sont les plus précaires. Et les syndicats les trahissent, comme jamais ! C'est aussi simple que cela. Ne venez pas nous dire, en prenant des airs pénétrés de chercheurs en sciences sociales, que les choses sont "beaucoup plus complexes", vous mentez.
     
    La démographie angoisse les Suisses, à mort. Mais il ne faut surtout pas le leur dire. Ils pourraient encore voter OUI le 27 septembre. Et cela, pour les besoins d'UNE CERTAINE ÉCONOMIE, déjà mentionnée un peu plus haut, il ne le faut à aucun prix. Alors, UN CERTAIN PATRONAT dépense des millions pour des pubs en faveur du NON, sur les bus, sur les trams, dans les journaux.
     
    Alors, les Suisses voteront sans doute NON. Et, très vite, ils le regretteront, avec l'amertume des grandes erreurs.
     

    Pascal Décaillet

  • Feindre le beau temps, en pleine tempête

     

    Sur le vif - Vendredi 18.09.20 - 08.39h

     

    L’État doit être fort, mais pas tentaculaire. Il doit être solide, vigoureux, ciblé dans ses tâches, férocement économe de l'argent qui lui a été confié par les contribuables.

    A Genève, c'est tout le contraire. L’État est partout. Il se veut universel. Il prétend s'occuper de tout, y compris du bonheur des gens. Il est docte, moraliste, interventionniste. Il dépense sans compter, dilapide, a l'incroyable culot de créer de nouveaux postes (292) alors qu'il prévoit un déficit d'un demi-milliard au budget, qu'aucune rentrée fiscale solide n'est vraiment garantie, et que l'économie du canton traverse sa plus grande crise depuis la guerre.

    Le Conseil d'Etat n'a pas fait son travail. Il reporte à demain, sous prétexte de retard dû au Covid, l'impérieux audit interne sur la redéfinition de ses missions. Entre nous, nul besoin d'audit, tout le monde connaît fort bien les secteurs hypertrophiés, par exemple dans les états-majors du DIP. Mais aussi ailleurs : trop de postes inutiles, juste là pour entretenir le fonctionnement interne, trop de contrôleurs. C'est là qu'il faut agir, tout le monde le sait, et d'ailleurs tout le monde le dit.

    Ce travail d'analyse, c'est ce printemps et cet été, Covid ou non, qu'il aurait dû être mené. Mais non, on a géré à vue. On a distribué des subventions. On a continué d'alimenter collectifs et associations. On a gouverné comme au temps des vaches grasses. Et là encore, au budget présenté hier, on prend soin d'épargner les deux Départements tenus par des socialistes, histoire de cuisiner cet automne la majorité politique nécessaire à l'acceptation d'un budget. Les partis de droite font la moue, mais on sait très bien qu'ils composeront. Le PDC, bien centriste et bien balourd, plus aveuglément "gouvernemental" que jamais, se dit même satisfait. Il faudrait quand même faire comprendre à certaines personnes, prêtes à tout par ambition, qu'en politique, on grandit par la transgression, pas par la génuflexion devant la suzeraineté népotiste et consensuelle.

    Ce projet de budget n'est pas sérieux. Il ne prend absolument pas en compte la situation économiquement dramatique dans laquelle nous entrons. Il continue d'engraisser l'Etat. Il saupoudre, pour ne vexer personne et obtenir une majorité avant Noël. Il continue d'octroyer des dizaines de millions supplémentaires à des Départements qui doivent impérativement se réformer à l'interne. Il feint le beau temps, en pleine tempête.

     

    Pascal Décaillet