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Sur le vif - Page 331

  • Le corps profond de la patrie

     
    Sur le vif - Mardi 22.09.20 - 07.23h
     
     
    La volonté farouche, viscérale, affective, d'une Suisse souveraine, ne relève absolument pas d'une nostalgie du passé, mais d'un tropisme d'avenir, particulièrement puissant.
     
    Le passé de la Suisse est complexe, ne cherchons pas à l'instrumentaliser. Pour ma part, je n'évoque jamais le treizième siècle, mon champ de références étant beaucoup plus récent, quelque part entre 1798 et 1848.
     
    Je n'évoque pas la souveraineté comme mélancolie du passé. Mais comme enthousiaste projection d'avenir. Je veux un pays fort, une communauté humaine soudée socialement, fraternelle dans ses saintes engueulades internes, joyeuse de vivre et de faire la politique.
     
    Faire la politique ! C'est la tâche du peuple. La tâche de toutes les citoyennes, tous les citoyens de ce pays. En aucun cas, la tâche des seuls élus. Ces derniers ne sont là que pour siéger, faire des lois, c'est tout. Et ces lois, si elles nous déplaisent, nous les pulvérisons, par référendum. Les patrons, c'est nous. Le corps des citoyens, indivisible. Pas les parlementaires !
     
    La souveraineté suisse est devant nous. Elle est à inventer. À imaginer. À façonner. Elle est objet de nos désirs, de nos pulsions. Elle relève de l'instinct autant que de la raison. Elle est affaire d'enthousiasme, de passion. Laissons aux pisse-froid la triste toile multilatérale du monde, cette construction abstraite, intellectuelle, cérébrale, déracinée du corps profond de la patrie.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Les Suisses n'aiment pas les pistolets sur les tempes !

     
    Sur le vif - Lundi 21.09.20 - 16.25h
     
     
    "Bruxelles attend une réaction rapide de Berne, après le vote de dimanche prochain", titre le Temps.
     
    Ca rime à quoi, ce genre de titre, à J-6 d'une votation qui concerne la vie politique interne de notre pays ?
     
    Dimanche, le peuple et les cantons se prononceront sur une initiative populaire. Il y a ceux qui sont pour. Et il y a ceux qui sont contre. C'est une affaire du peuple suisse avec le peuple suisse. Une affaire du peuple avec lui-même !
     
    Une initiative n'est en rien l'affaire du Parlement, ni du Conseil fédéral, ni des gouvernements cantonaux, encore moins des partis politiques ! Ils donnent leur avis, bien sûr, mais ils ne sont pas les ACTEURS PREMIERS de la dramaturgie politique qui se joue, lorsqu'un texte, par le peuple, est soumis au peuple. Qu'on respecte, je vous prie, cette intime majesté de notre démocratie directe !
     
    Mais surtout, une initiative populaire suisse n'est absolument EN RIEN l'affaire de l'étranger.
     
    Les Suisses respectent les autre peuples. Ils respectent leurs voisins. Mais ils détestent les pressions. Soit qu'on tente de les produire, de l'étranger. Soit, plus pervers, qu'on les crée artificiellement, DE L’INTÉRIEUR, à six jours d'un scrutin capital, par des titres alambiqués, et des sollicitations de réactions qui pourraient ressembler à des pistolets placés sur nos tempes confédérées.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Cour suprême : hystérie RTS

     
     
    Sur le vif - Dimanche 20.09.20 - 10.30h
     
     
    Les médias romands considèrent comme normal, allant de soi, relevant du Bien, donc d'un ordre théologique du monde, que la Cour suprême ait une majorité de juges démocrates.
     
    Et ils considèrent comme diabolique qu'elle puisse, par aventure, avoir une majorité de juges républicains.
     
    Si un Président démocrate nomme un juge démocrate, c'est bien. Si un Président républicain nomme un juge républicain, c'est mal.
     
    L'hystérie dans ce sens, depuis le décès de la "juge iconique", est particulièrement délirante sur les ondes de la RTS.
     
    Pascal Décaillet