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Sur le vif - Page 330

  • Les divagations du Triste Sextuor

     
    Sur le vif - Samedi 14.11.20
     
     
    J'espère avoir mal, lu, mais si vraiment l'Etat interdit la manif des commerçants, alors qu'il a laissé faire toutes les autres, notamment celle des fonctionnaires, avec des milliers de personnes dans les rues, en nous baratinant avec des histoires de droits politiques fédéraux, alors là, pour ce gouvernement, c'est le début de la fin.
     
    Deux poids, deux mesures. On cajole sa chère clientèle électorale de la fonction publique, pour faire passer le Budget 2021, qui creuse jusqu'aux Mariannes le déficit et la dette. Dans le même temps, on réduit au silence les petits entrepreneurs de la classe moyenne, qui sont la sève économique de ce Canton. Et qui n'ont pas le Komintern cartellaire pour défendre leurs intérêts.
     
    Soit on interdit toutes les manifs (j'y suis absolument favorable), soit on les autorise. On ne privilégie pas celles qui nous arrangent politiquement. C'est un peu comme les délais pour les récoltes de signatures, quand tel référendum déplaît au gouvernement. Ce Triste Sextuor est au bout. Il ne tiendra pas jusqu'au printemps 2023.
     
    Ce Conseil d'Etat 2018-2023 devient le problème no 1 à Genève.
     
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Altitude

     
    Sur le vif - Vendredi 13.11.20 - 00.05h
     
     
    Ce soir, je me souviens du repas d'Escalade 1976 d'une célèbre Confrérie genevoise, que Claude Monnier m'avait envoyé couvrir. Je me souviens du bris de la Marmite. On n'est guère plus sérieux à dix-huit ans qu'à dix-sept. Première année d'Uni, je faisais des piges, j'adorais ça.
     
    Mais je me souviens surtout de l'homme austère et fascinant qui était assis en face de moi. Et qui m'avait parlé toute la soirée avec la puissance de sa culture, l'acuité de son intelligence, comme si je n'étais pas son cadet de treize ans.
     
    Il me prenait à témoin comme un vieux complice, alors que je n'étais rien. Il me racontait les dessous de la République, à la manière d'un Saint-Simon.
     
    Il m'avait parlé de Chavanne. Du protestantisme. Il avait fait défiler les secrets, au pas de grenadier.
     
    Et je m'étais simplement dit : "Celui-là est d'une altitude supérieure".
     
     
    Pascal Décaillet

  • Nos langues, nos âmes

     
    Sur le vif - Jeudi 12.11.20 - 13.53h
     
     
    J'adore la Chambre de Commerce, de l'Industrie et des Services de Genève, dont je suis, comme entrepreneur, un membre fidèle. Mais franchement : elle ne gagne ni crédit, ni autorité à libeller ses manifestations, colloques, ou séminaires de formation continue en anglais.
     
    Nous sommes à Genève, ville francophone. En Suisse, pays germanophone, francophone, italophone et rhétophone. Pourquoi diable étalerions-nous une quelconque allégeance à un monde anglo-saxon si éloigné de nos vieilles et belles valeurs ?
     
    Pour ma part, je me sens plus proche d'un écrivain palestinien, ou iranien, ou égyptien, ou tunisien, ou d'un paysan des montagnes grecques, ou d'un lecteur de Luther en Prusse, en Saxe ou en Thuringe, que d'un cosmopolite des flux financiers à New-York.
     
    Chacun son âme, chacun sa vie.
     
     
    Pascal Décaillet