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Sur le vif - Page 295

  • Fabienne Fischer et l'orbite du convenable

     
    Sur le vif - Mercredi 03.02.21 - 14.50h
     
     
     
    Candidate des Verts au Conseil d'Etat genevois, Fabienne Fischer a frôlé l'hérésie, comme une comète en fusion qui aurait eu l'audace de venir chatouiller l'écorce terrestre. Elle a frôlé, elle a joué avec la mort politique, elle a nargué Newton et les lois les plus élémentaires de la gravitation. Elle a confessé sa faute de justesse, promis la repentance. Elle pourra demeurer, mais c'est le dernier avertissement, dans l'orbite du convenable.
     
    Il est vrai que son crime tutoyait l'imprescriptible. Elle avait eu le front, dans un débat, d'émettre des doutes, ou des réserves, sur le principe de vaccination. Dans le climat actuel, c'est comme ouvrir un traité du suicide politique, et le mettre en application. On l'a sermonnée de partout, y compris de son camp, elle a fini par rebrousser chemin. In extremis, on voudra bien la garder dans le camp du Bien. Mais c'est la dernière fois. A la prochaine incartade, c'est l'ostracisme.
     
    Cette affaire, que nous révèle-t-elle ? Sur Fabienne Fischer, rien, si ce n'est qu'elle n'aurait jamais dû faire machine arrière. Cette femme intelligente, libre d'esprit, a parfaitement le droit - et peut-être même le devoir - de proposer une vision critique de la doxa sanitaire qui incarcère nos consciences, c'est même bienvenu de la part d'une force nouvelle, dégagée des contingences de l'actuel pouvoir, aspirant à y apporter fraîcheur, audace et invention.
     
    Non. Ce que l'affaire Fischer met en lumière, c'est toute l'obscure épaisseur du consensus dans lequel toute parole publique, gravitant dans les sphères du pouvoir ou aspirant à cette jouissance satellitaire, doit accepter de se fondre, sous peine de mort politique. Tout coronascepticisme, tout climatoscepticisme (sur ce second point, Mme Fischer n'a aucun souci à se faire) excluent d'emblée l'impétrant. Que nul n'entre ici, s'il n'est géomètre, il doit parler notre algèbre, poser nos équations, dissoudre nos inconnues, parvenir à nos conclusions. Sinon, toi qui brigues une place dans notre cercle d'élus, tu resteras dehors. Dans les limbes.
     
    Madame Fischer avait parfaitement le droit d'avoir des doutes. Le droit de le dire. Face à une pression innommable, celle des chasseurs d'hérétiques, elle a malheureusement cédé. Ce dernier point, seul, peut lui être reproché. Sur tout le reste, sa parole citoyenne était de nature à nourrir un débat qui, hélas, fait si cruellement défaut.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Adolphe Ribordy : un grand Valaisan nous a quittés

     
    Sur le vif - Lundi 01.02.21 - 16.48h
     
     
    Avec une très grande tristesse, et je suis loin d'être le seul, j'apprends cet après-midi le décès d'Adolphe Ribordy. Avec cet homme de 78 ans, qui avait en lui le démon de la politique et celui du journalisme, c'est l'une des grandes figures du Valais qui nous quitte. Radical dans l'âme, il aimait son parti. Il aimait son canton. Il aimait son pays.
     
    Adolphe Ribordy, figure pleine de vie, homme passionné d'Histoire, de livres, d'échanges, fraternel dans la joute comme dans la complicité, c'était la politique à l'état pur, telle que seul le Valais est capable de nous l'offrir. Une passion qui passe par la langue, le verbe, la connaissance du terrain et des familles, la fougue de communiquer. Le Valais des bannières, celui des fanfares, si fier de mettre des couleurs dans la vie publique. Le Valais festif, jusque dans les actes citoyens.
     
    Adolphe Ribordy a longtemps été député radical, patron du Confédéré, président de Rhône-FM, c'est dire l'ampleur de son engagement. L'action, mais toujours le verbe, toujours l'engagement, toujours tenir les couleurs, brandir la bannière.
     
    Je ne l'avais plus revu depuis quelques années. Je garde de lui le souvenir d'un homme habité par la vie, par la passion de construire le Valais moderne. Il y avait en lui, je veux dire dans les arcanes de sa mémoire, la Bataille du Trient, le Sonderbund, les années difficiles sous le règne conservateur. Et puis, ancrée dans le tréfonds de l'âme, l'aspiration à un Valais d'aujourd'hui et de demain, terre de culture et de fraternité, enracinée dans le terroir pour grimper vers le ciel.
     
    Vers quel ciel ? Je l'ignore. Je dirai simplement une chose : le ciel d'Adolphe Ribordy, j'aimerais qu'il soit aussi le mien.
     
    A sa famille, ses proches, ses compagnons de route, ses frères d'armes, mes pensées émues.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Pierre, Cyril, le feu

     
    Sur le vif - Lundi 01.02.21 - 14.58h
     
     
    La CCIG, dont je suis membre depuis longtemps comme petit entrepreneur, et pour mon plus grand plaisir, soutient Cyril Aellen dans la course au Conseil d'Etat. Le directeur général, Vincent Subilia, l'annonce aujourd'hui, dans le bulletin d'information de février 2021.
     
    Je ne désavoue pas ce choix. Mais franchement, Pierre Maudet n'a-t-il pas fait un excellent boulot pour aider les entreprises, pendant les premiers mois de la crise, avant que ses chers collègues ne se liguent contre lui pour lui retirer tout dossier ? En pleine guerre, on prend un général qui se bat en première ligne du front, et on l'envoie se tourner les pouces à Limoges ! Les retours que j'avais, par d'autres entrepreneurs, sur le boulot de Maudet en cette période si difficile, étaient excellents.
     
    Alors, Aellen-Maudet, ça se discute. Deux hommes de qualité, je l'ai dit, je le répète. Je parle au niveau de l'Etat, le seul qui m'importe, non à celui de la morale et des visqueux règlements de comptes. Pour défendre les petites entreprises, il faut surtout le feu d'un tempérament. Pierre Maudet a cette énergie. Cyril Aellen a, lui, l'avantage d'être un VRAI chef d'entreprise, depuis des années, avec toutes les servitudes que cela comporte. Mais le feu, face aux six autres, l'aura-t-il ?
     
    Maudet-Aellen, ça se discute, oui. Au fait, la CCIG en a-t-elle discuté ?
     
     
    Pascal Décaillet