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Sur le vif - Page 297

  • Courageux Jeunes PLR

     
    Sur le vif - Jeudi 28.01.21 - 08.33h
     
    À juste titre, les Jeunes PLR suisses rappellent ce matin l'absolue nécessité d'indépendance de la BNS. Il fallait, dans l'hystérie actuelle, avoir le courage de le dire. Comme il en avait fallu pour attaquer frontalement Billag. Des positions claires, qui tranchent avec la tiédeur du Marais.
     
    Hier après-midi, pour rappel, les sections romandes du PLR défendaient l'idée d'aller allègrement piocher quelques milliards dans notre Banque centrale. Voilà qui arrangerait bien les humeurs capitulardes, face à la dette, de certains de leurs grands argentiers cantonaux.
     
    Les optimistes diront qu'on voit dans cette diversité d'opinions, sur une question majeure, toute la richesse d'un grand parti national, héritier de celui qui a fait la Suisse. Les autres songeront aux dernières décennies de l'Empire romain. Lorsque le ver était dans le fruit. Et que néanmoins, on chantait, on dansait.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Mme Fontanet et ses paravents

     
    Sur le vif - Mercredi 27.01.21 - 14.17h
     
     
    Désolé si je suis très seul à le dire et si je jette un froid, mais je ne suis absolument pas convaincu par la passion que semble investir Mme Fontanet dans les questions liées au genre, à l'anti-discrimination et à l'égalité.
     
    Thèmes à la mode, éminemment rassembleurs. Nul n'osera s'y opposer, de peur d'avoir face à lui la meute communautariste des collectifs et des associations, dûment subventionnés par le contribuable pour rugir, s'indigner, anéantir toute opinion contraire à leur dogme, dresser le bûcher des hérétiques.
     
    J'en veux à Mme Fontanet de tant insister sur ces sujets. Je ne suis pas dupe de son petit jeu : en brandissant des questions sur lesquelles le Parlement sera d'accord (en vertu des contraintes et intimidations énumérées plus haut), on s'achète à bas prix un label de rassembleuse, celle qui sait dégager des majorités, oh la grande dame, que même la gauche applaudira.
     
    Eh bien moi, je n'aime pas ce procédé. La ficelle est lisible, pour qui sait lire, c'est une forme de populisme, que personne n'osera condamner, puisqu'il va dans le sens de la doxa ambiante.
     
    J'y vois surtout un immense paravent. Habile, la ministre nous jette un rideau de fumée avec un sujet de société où elle sait qu'elle sera gagnante. Et ce procédé de trompe-l’œil lui permet de cacher quoi ? Réponse : l'essentiel de sa mission ! L'état terrible des Finances genevoises, dont elle a, jusqu'à nouvel ordre, la responsabilité. Les déficits se cumulent, la dette se creuse à n'en plus finir, Mme Fontanet elle-même s'y est convertie, nous allons laisser à nos enfants une ardoise hallucinante. Nous allons à la catastrophe.
     
    Dans ces conditions, en termes d'image, mieux vaut avancer des sujets de société où l'on pourra apparaître comme une réformatrice devant l'Histoire. Déjà, la notice biographique est prête. Déjà, le choeur des louanges est programmé. Le salut des contribuables, des classes moyennes, de ceux qui se lèvent le matin pour bosser, ce sera pour une autre vie.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Les survivants du Déluge

    Sur le vif - Mardi 26.01.21 - 23.43h
     
     
    Dans la Saxe de Haendel et la Thuringe de Bach, s'est produit, dans les premières décennies du dix-huitième siècle, comme un éblouissement de la conscience humaine. Une lumière supérieure à celle de la foudre, plus douce et plus intense.
     
    Ce miracle ne s'est pas forgé par la science, bien que nous fussions dans les prémisses de l'Aufklärung, mais par des notes de musique, posées sur des paroles.
     
    Cette parole, c'est, chez Bach, celle de la traduction de la Bible par Luther, deux siècles plus tôt (1522).
     
    De ces provinces paisibles et paysannes, avec leurs villages nichés aux creux des vallons, à l'orée de l'immense forêt, le Thüringer Wald, juste signalés par le surgissement d'un temple, a surgi cette jonction d'une parole, d'un rythme et d'une tonalité, qui ont traversé les siècles.
     
    Il faut savoir une chose. Les Allemagnes du jeune Bach, du jeune Haendel, tous deux natifs de 1685, reviennent littéralement du néant. Une génération plus tôt, en 1648, à la fin de la Guerre de Trente Ans, c'était la ruine totale. Comparable à ce que sera celle de 1945.
     
    Bach, Haendel, et, juste avant eux, le grand Buxtehude à Lübeck, ont pour mission de réinventer un monde. Ils sont, comme Noé et ses fils débarquant sur le Mont Ararat, les survivants du Déluge.
     
    Ils reviennent de l'Apocalypse. Ils doivent tout reprendre à zéro. Pour l'un, c'est la sublimation des Psaumes. Pour l'autre, la narration du monde en opéras et en oratorios.
     
    Et avec eux, le destin allemand qui redémarre. Par les syllabes et par les notes. Par la langue, et par la musique. Par la voix, par le souffle et par le corps. Par le verbe, par l'esprit et par le chant.
     
     
    Pascal Décaillet