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Sur le vif - Page 228

  • Les translucides de la 25ème heure

     
    Sur le vif - Lundi 28.06.21 - 14.38h
     
     
    La double tyrannie de pensée qui empèse et empoisse les consciences, celle du climatisme et celle de l'obsession autour des questions de genre, ça n'est pas dans trois ans, dans cinq ans, qu'il faut la dénoncer. C'est maintenant.
     
    Dans trois ans, dans cinq ans, tout le monde la dénoncera. Parce que l'immensité de l'imposture aura éclaté au grand jour. Alors, ce sera la meute, ce que je déteste. La meute : les mêmes qui, aujourd'hui, se prosternent devant ces idéologies, seront les premiers à se retourner contre elles.
     
    On détruit toujours les idoles qu'on a soi-même vénérées. Les foules de la Libération, le 26 août 44 dans Paris, devaient sans doute contenir à peu près les mêmes personnes que celles qui avaient triomphalement accueilli le Maréchal, quelques semaines plus tôt. C'est terrible à dire. Mais c'est ainsi.
     
    Non. Les excès du climatisme et du genre, c'est maintenant qu'il faut les relever. Tout en étant favorables à la protection de la planète, et à la plus grande ouverture quant aux modes de vie privée que se choisissent nos frères et soeurs humains.
     
    C'est maintenant. Hic et nunc. Le pouvoir et ses dérives, la chape de plomb d'une idéologie, c'est quand ils opèrent qu'il faut les dénoncer. Pas trois ans plus tard, pas cinq ans, avec les translucides de la 25ème heure.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La France qui souffre, la France qui parle

     
    Sur le vif - Lundi 28.06.21 - 10.03h
     
     
    Ils ne tireront donc jamais aucune leçon de rien ? Les médias français, au soir de l'élection la plus désertée de leur Histoire, n'avaient déjà qu'un souci : parier, entre eux, sur les chances de tel ou tel vainqueur régional à la présidentielle du printemps 2022.
     
    Ils ne comprennent donc pas que le jeu des personnes, ces politiciens professionnels qu'on s'échange comme des photos de footballeurs en plein Euro ou Mondial, les arrière-cuisines des partis, le maquignonnage des alliances, c'est principalement cela dont les Français ont la nausée ?
     
    Ils ne comprennent donc pas que l'élection régionale, peu lisible par le peuple français lui-même, ne peut être l'objet d'aucune extrapolation sur la présidentielle ?
     
    Ils ne comprennent donc pas que venir s'exciter sur une grand-messe de la démocratie représentative, exsangue dans toute l'Europe, alors que la France est en grande souffrance, était tout simplement hors-sujet ?
     
    Grande souffrance, oui. Besoin immense de démocratie directe, sous une forme à inventer par eux. C'était la grande revendication des Gilets jaunes, méprisée par le locataire de l’Élysée, qui se croit propriétaire de la nation.
     
    Grande souffrance. Autant la crise sanitaire a été correctement traitée par le pouvoir, dans les grandes lignes, dans des pays comme la Suisse ou l'Allemagne, autant le pouvoir français, régalien dans la répression, caricature du "Surveiller et punir", le saisissant chef d’œuvre de Michel Foucault, a montré son pire visage dans cette affaire. Ca laisse des traces, des cicatrices, des flux de rancœur qui constituent l'une des clefs de l’abstention phénoménale d'hier.
     
    La France, notre voisin, notre ami, va mal. Le malaise social est immense. La surexcitation continuelle des médias autour de questions "de société", à la mode chez les bobos urbains mais pas du tout chez les chômeurs, les travailleurs pauvres, les sous-smicards, creuse la fracture entre la France qui souffre et la France qui parle. La première, sonnée par la crise et par les inégalités, se tait. Un jour, elle se réveillera, donnera de la voix. Ce retour à la parole ne se fera pas dans la douceur.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • France : bienvenue en 1788 !

     
    Sur le vif - Dimanche 27.06.21 - 15.39h
     
     
    La Bérézina de la démocratie représentative, en France, ne tombe pas du ciel. Elle a des raisons, qu'il est est aisé de discerner.
     
    Au début du règne de M. Macron, un vaste mouvement venu de la base, les Gilets jaunes, a émis la volonté de voir s'instaurer en France une forme - à inventer par leur génie national - de démocratie directe. C'était la revendication principale de ce mouvement, la plus claire, la plus lisible. En haut lieu, elle fut prise de haut, dévoyée par le mépris, classée dans les tiroirs.
     
    L'abstention des Français aux régionales, un scrutin perçu de toute façon comme peu concernant, est une réponse du peuple au mépris du Prince. Il y en aura une autre dans un peu moins d'un an, en mai 2022.
     
    Partout, la démocratie représentative faiblit. A l'inverse, un immense besoin de démocratie directe, dans toute l'Europe, émerge. La France étant le pays à en avoir été le plus privé (si ce n'est dans des plébiscites déguisés), il sera celui où la réaction face au pouvoir, aux corps constitués, aux élites, aux intermédiaires (y compris les médias), sera, dans les prochaines années, la plus violente.
     
    C'est aussi simple que cela. Il n'y a pas à engueuler le peuple de ne pas aller voter. Il en a le droit. Et son abstention est un signal. En l'occurrence, en France, un signal d'alarme.
     
     
    Pascal Décaillet