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Sur le vif - Page 190

  • L'Ukraine et les gentilles armes du "monde libre"

     
    Sur le vif - Mercredi 27.04.22 - 16.59h
     
     
    Truffer l'Ukraine d'armes occidentales. Américaines, allemandes. Légitimées par le Bien : c'est pour aider les Ukrainiens à se défendre qu'on leur envoie tous ces arsenaux.
     
    Truffer l'Ukraine de chars, de lance-missiles, gracieusement mis à disposition par le "monde libre", expression chère au gentil Kennedy, dans son discours de Berlin, en 63.
     
    Truffer l'Ukraine, ou plus exactement la partie occidentale de ce pays. Celle que l'on convoite depuis tant d'années.
     
    Truffer l'Ukraine d'armes de l'Otan. Elles pourront y rester, très longtemps. On pourra en ajouter, encore et encore, au fil du temps.
     
    Truffer l'Ukraine d'une véritable armée. Les missiles de l'Otan seront sur place, avec bénédiction des bonnes âmes de la planète. Les chars. Les armes d'infanterie. Il n'y aura plus, le jour venu, qu'à envoyer aux Ukrainiens des "conseillers militaires", par milliers, comme au Vietnam. Du temps de qui ? Je vous le donne en mille. Du temps du gentil Kennedy ! Le tout premier à avoir engagé son pays dans ce qui allait devenir le cauchemar de l'Asie du Sud-Est.
     
    Truffer l'Ukraine d'armes de l'Otan. Et si c'était cela, depuis des années, l'objectif recherché par les Etats-Unis ? Il ne leur manquait qu'un prétexte. M. Poutine, sur un plateau en or, le leur a offert, le 24 février 2022.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Des chars allemands en Ukraine : la puissance mnésique d'un symbole

     
    Sur le vif - Mercredi 27.04.22
     
     
    Il faut prendre la mesure de ce que représente, dans l’Histoire allemande de l’après-guerre, la livraison de chars allemands - je dis bien « de chars » - à l’Ukraine.
     
    L’Histoire des chars fait partie de l’Histoire allemande. La percée géniale des Ardennes en mai 40, ce sont les chars. Le passage de la Meuse par Rommel le 13 mai, ce sont les chars. La guerre à l’Est, dès le 22 juin 1941, ce sont les chars. Et l’un des principaux théâtres d’opérations dans cette guerre, voyage aller en 41, voyage retour en 44, c’est l’Ukraine. Le plus important choc de la Guerre à l’Est, ce ne fut pas Stalingrad, mais, six mois plus tard, la bataille de chars de Koursk, en juillet 43. Après Koursk, la Wehrmacht n’a fait que refluer.
     
    En 41, lorsque les chars allemands arrivent en Ukraine, ils sont accueillis, en maints endroits de l’Ouest du pays, comme des libérateurs. Cet élément factuel, parfaitement vérifiable, du reste largement connu, est une réalité de la guerre à l’Est. J’ai personnellement été initié à cette guerre il y a exactement cinquante ans, par un ancien combattant, chez qui j’ai passé l’été, tout au nord de l’Allemagne.
     
    Il y a donc, dans le char allemand livré à l’Ukraine, une puissante dimension symbolique. Mnésique. Pour qui connaît l’Histoire, il y a quelque chose qui parle, qui évoque. Renaissance, depuis 1989, d’une politique proprement allemande en Europe centrale et orientale. Réarmement totalement décomplexé. Budget militaire sans précédent voté par le Bundestag dès les premiers jours de la guerre en Ukraine.
     
    L’Allemagne est là, elle est de retour, elle mène sa politique à elle à l’Est, pour sauvegarder les marchés infatigablement conquis depuis la chute du Mur : Pologne, Hongrie, Pays Baltes, et bien sûr demain l’Ukraine. Là sont tous les enjeux de ce qui se passe, au-delà de Poutine, au-delà du Donbass, au-delà de Biden. Et surtout, au-delà de l’insoutenable naïveté de nos moralistes.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Le triomphe de l'illisible

     
    Sur le vif - Mardi 26.04.22 - 16.17h
     
     
    Réforme du Cycle d'orientation : deux partis du centre (ou du "ni gauche, ni droite") tiennent des positions politiquement illisibles.
     
    Mais ça tombe bien, au fond : la réforme est illisible, et l'opposition à la réforme est illisible.
     
    Tout, dans cette votation du 15 mai, est nimbé, obscurci, dérobé à l'éveil des sens. Des équations truffées d'inconnues. Une mathématique d'ombre, contre une autre.
     
    Les apparatchiks de l'école sont devenus des gestionnaires d'usine à produire du brouillard. Leurs adversaires, hélas, aussi. Désertée par la clarté, la colère des référendaires court le risque de s'évanouir dans la nuit.
     
     
    Pascal Décaillet