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Sur le vif - Page 188

  • "Voyons, mes amis, c'est notre dette à tous !"

     
    Sur le vif - Lundi 14.02.22 - 18.12h
     
     
    Insupportable, l'expression "cadeau fiscal", inventée par la gauche pour nous faire croire que l'Etat accorderait des largesses à certains contribuables.
     
    Insupportable, parce que le premier "cadeau", c'est bien celui que le contribuable fait à l'Etat. L'argent de l'Etat, c'est le nôtre ! Pas un seul centime de l'Etat ne provient d'une autre source que de nous-mêmes. Nous sommes ses pourvoyeurs. Sans nous, l'Etat n'est rien.
     
    Insupportable, parce que l'expression "cadeau fiscal" laisse entendre le contraire. Elle nous laisse imaginer que l'Etat donne de l'argent aux contribuables. Mais il ne nous donne pas un sou, jamais ! Il ne fait que prendre !
     
    Insupportable formule, ce "cadeau fiscal", parce que la gauche, avec ces mots, tente de nous entraîner dans son idéologie à elle : le possesseur normal de l'argent, ce serait l'Etat ; les détenteurs occasionnels, par accident, ou anomalie, ce serait nous. La prédation de l'Etat sur notre patrimoine serait la norme. Si, par extraordinaire, grand seigneur, il diminue ses ponctions, ce serait un "cadeau".
     
    La gauche adore faire voltiger - et souvent jeter par les fenêtres - l'argent qui n'est pas le sien, ne l'a jamais été. Mais qui fut le salaire, en amont, du travail des honnêtes gens, ceux qui se lèvent le matin, bossent toute leur vie, et se voient confisquer leur patrimoine par un Etat tentaculaire, dispendieux, créateur de dette publique.
     
    L'Etat nous prend notre argent, il nous dit "C'est le mien". Mais, lorsqu'il faudra payer les intérêts de sa dette à lui, avec des taux qui remonteront bientôt, vous verrez, il nous dira : "Voyons, mes amis, c'est notre dette, à tous".
     
     
    Pascal Décaillet

  • Contre leur cécité, notre lucidité

     
    Sur le vif - Lundi 14.02.22 - 10.38j
     
     
    Il faut être clair. Et saisir l'ampleur de la défiance exprimée hier par le peuple suisse face au monde des médias. Il y a quelque chose de cassé, d'irréparable, je le signale ici depuis de longues années.
     
    Il faut cesser d'incriminer les réseaux sociaux, la baisse du volume publicitaire, le prix du papier, le coût de l'acheminement. Le seul fait de parler encore de "papier", en 2022, d'oser mettre au centre du débat ce vecteur déclinant, émane d'esprits totalement dépassés par les habitudes actuelles de consommation. Comme si la marine marchande à voile avait dû être à tout prix soutenue, lors de l'émergence de la vapeur.
     
    Ce matin encore, de pitoyables éditorialistes, partout en Suisse romande, nous démontrent leur impuissance à prendre la mesure du cataclysme d'hier. Ils veulent croire à des solutions de fortune, bricolées dans la précipitation pour tenter de faire avaler ce qui précisément fut sèchement refusé par le peuple, ce dimanche 13 février. Ne pas voir le réel, cela porte un nom : cela s'appelle le déni.
     
    En vérité, c'est le statut même du journalisme, dans la Cité, qui est remis en question. J'ai profondément étudié, comme on sait, l'Histoire de cette profession, depuis Théophraste Renaudot (et surtout depuis la Révolution industrielle) jusqu'à nos jours. Je sais de quoi je parle. Le journalisme, oui, a joué un rôle dans notre démocratie suisse. Ce rôle, aujourd'hui, il ne le tient plus. C'est aussi simple, aussi cruel que cela.
     
    D'innombrables personnes, aujourd'hui, sont parfaitement informées, sans lire un seul journal. Elles vont sur les réseaux, obtiennent des informations, beaucoup plus souvent de première main - et fiables - que ce qu'avancent... les journalistes. Elles y trouvent des débats, parfois odieux c'est vrai, lorsqu'il y a appel à la meute, je suis le premier à détester cela. Mais parfois lumineux. Avec la découverte de parfaits inconnus qui se révèlent cultivés, pleins d'esprit, curieux, partageurs de leurs connaissances. A nous de choisir ceux-ci, plutôt que ceux-là. A nous d'apporter nos passions, nos plumes, nos voix. Un exemple ? Ma Série Allemagne en 144 épisodes (32 sont déjà bouclés), c'est directement sur mon blog et mon site FB que, depuis des années, je la publie. Je n'ai aucune envie de papier, tout va très bien, ici, avec vous.
     
    Et puis, plus que tout, il y a leur arrogance. "Nous sommes indispensables à la démocratie". "Nous permettons aux gens de se forger une opinion". "Nous sommes pédagogues avec le lecteur, pour qu'il saisisse bien les enjeux". Bref, tout ce petit monde a l'insupportable culot de se décrire lui-même comme porteur de lumière, de connaissance, de vérité. Il serait l'école du peuple, comme Athènes était, aux yeux de Périclès, "l'école de la Grèce" (Thucydide, II, 45).
     
    Cette arrogance, le petit monde de la presse en a eu hier un début de rançon. Un début, seulement ! La sous-estimation catastrophique de la portée du scrutin par les éditorialistes, ce matin, doit nous amener, nous les citoyens, à aller plus loin dans la démonstration de notre défiance. Une piste, déjà, existe : l'initiative visant à réduire de moitié le budget de la SSR. Dans les circonstances présentes, elle a ses chances. Soit les médias suisses s'ouvrent à une vraie pluralité des idées, en cessant de stigmatiser constamment nos concitoyens partisans des frontières, de la nation, de la régulation drastique des flux migratoires, sceptiques sur le climatisme, le féminisme ultra, les théories du genre, soit le journalisme en Suisse disparaît. Là aussi, c'est aussi simple que cela. J'écris ces lignes, non comme tranquille observation, mais comme acte de combat. Je suis un combattant.
     
    Les journaux ? Laissons-les aux jouissantes délices de la mort lente. Nous ne sommes pas pressés, eux non plus. Mais c'est notre lucidité, contre leur cécité. Et puis, nous verrons bien.
     
    Pascal Décaillet

     

  • "Indispensables à la démocratie" ? - La démocratie leur survivra !

     
    Sur le vif - Dimanche 13.02.22 - 13.55h
     
     
    Ils vont tout faire pour tenter d'atténuer le résultat sans appel de ce dimanche. Ils vont commencer par souligner la fracture linguistique, se réjouir du oui des cantons romands (mais pas le Valais !). Ils vont nous sortir des arguments bidon, du style "Le peuple n'aime pas les paquets". Je les écoute, depuis midi. Ils sont déjà dans leur exercice favori, lorsqu'ils perdent : le déni.
     
    L'essentiel, ils se refusent à le voir. L'essentiel, c'est qu'une majorité du peuple suisse ne peut plus supporter les médias de notre pays. Mais le dire comme ça, c'est trop dur, les politiques n'oseront pas, alors moi je le dis. Les gens en ont marre. Marre de quoi ? J'y viens.
     
    Les gens en ont marre de l'arrogance de la presse. Le slogan "Les médias sont indispensables à la démocratie" tient de la pire des plaisanteries. Notre démocratie suisse a vécu avant l'ère des médias, elle survivra très bien sans eux. Nous avons besoin, c'est vrai, de liberté d'opinion, besoin que les gens s'expriment, besoin de démocratie directe, de grands débats avant les votations : nul besoin des médias pour cela, nul besoin de "rédactions" lourdingues, avec leurs hiérarchies, leurs syndicats . Nul besoin de tout ce petit monde pour "aider les gens à se forger une opinion", comble de prétention de la part des journalistes, qui prennent les citoyens pour des écoliers. Dont ils seraient les professeurs.
     
    Les gens en ont marre de l'uniformité idéologique de la presse en Suisse. Tous contre Trump, tous pour Mme Clinton. Tous contre Trump, tous pour Biden. Tous pro-Otan, tous anti-Russie. Tout pro-UE, tous anti-UDC. Tous pour le climatisme. Tous pour le féminisme, dans ses composantes les plus ultra. Surtout : tous pour... eux-mêmes ! Preuve, leur unanimité dans cette campagne-là, qui s'achève aujourd'hui, sur l'aide à la presse. Au fond, le principal soutien des médias aura été... les médias eux-mêmes ! Vous les avez comptées, ces deux dernières semaines, les pages complètes d'annonces, dans les journaux, pour appeler à voter oui ? Payées par les grandes entreprises médiatiques ! Ces millions, désormais, manqueront à leurs propres équipes rédactionnelles, qui peuvent remercier leurs cadres, brillants stratèges.
     
    Tant que le camp conservateur, national, attaché aux frontières, anti-UE, partisan d'une limitation drastique de l'immigration, n'aura pas conquis un ou deux canaux solides en Suisse romande, ce déséquilibre nauséabond demeurera. La presse de notre pays n'est absolument pas représentative de la population : elle se mire en son propre miroir, ne se voit qu'elle-même, ne songe qu'à sa propre survie. Pendant toute la campagne, elle n'a cessé de se placer elle-même au centre, au lieu de penser au contribuable suisse, dont l'argent aurait été dilapidé comme "aide directe" à des entreprises privées !
     
    Alors maintenant, ça suffit. Les grandes gueules des médias, qui n'ont cessé de se proclamer "indispensables", ont intérêt à se la mettre un peu en sourdine. L'avenir n'est plus aux entreprises mammouths, aux mains des groupes financiers, mais aux mini-structures. Compétentes. Performantes. Avec la valeur ajoutée de leur expérience, leur réseau, leur savoir-faire. Avec leur enthousiasme ! Les immenses équipes, tout juste bonnes à produire des audits internes, et se proclamer "indispensables", ont vécu. Quelque chose, aujourd'hui, meurt. Mais notre démocratie suisse, la plus vivante du monde, survivra sans aucune peine à tout ce fracas et ce fatras d'auto-contemplation.
     
     
    Pascal Décaillet