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Sur le vif - Page 193

  • Colère noire

     
    Sur le vif - Jeudi 09.06.22 - 14.22h
     
     
    Et 28 millions de crédits supplémentaires pour les TPG ! Votés hier par la Commission des finances. Cette demande du Département de M. Dal Busco - le Monsieur élu par la droite, mais qui s'entend si bien avec la gauche - "a pour objectif de soutenir les TPG face aux impacts de la crise sanitaire qui sont encore importants en 2022".
     
    En clair, ce sont les contribuables genevois, déjà les plus essorés de Suisse par un Etat cantonal dispendieux et tentaculaire, qui vont devoir éponger les problèmes de gestion et de trésorerie de cette régie.
     
    Et ces 28 millions, votés par qui ? Par le peuple ? Par le plénum du Grand Conseil ? Pas du tout ! Par une Commission de quinze roitelets, qui se tiennent par la barbichette. En l'espèce, même pas les quinze : les neuf de la gauche et... du PDC ! Le PLR, l'UDC ont voté non. Le MCG s'est abstenu.
     
    Neuf personnes, qui imposent 28 millions de dépenses supplémentaires au cochon de payeur, le contribuable genevois. Et personne qui ne bronche, dans la République ! A part votre serviteur.
     
    28 millions, d'un coup, alors que nous sommes dans une année sans budget ! Si ce dernier a été refusé, en décembre dernier, très légitimement, par une majorité claire du Parlement, c'était justement pour donner le signal de la rigueur et de l'austérité.
     
    Mais non ! Nos satrapes du renvoi d'ascenseur font ce qu'ils veulent. Qui les contrôle ? Qui aura le courage, un jour, d'exiger la suppression de cette scandaleuse pratique des crédits supplémentaires ?
     
    Colère noire.
     
     
     
    Pascal Décaillet

  • Dies irae, dies illa

     
    Sur le vif - 09.06.22 - 08.12h
     
     
    La Suisse va commettre cet après-midi une erreur historique. Notre petit pays, neutre et indépendant, fier de sa souveraineté, n’a strictement rien à aller fabriquer au Conseil de sécurité de l’ONU. La plupart des gens vous disent le contraire. Eh bien moi, je vous dis cela. Parce que c’est ma conviction de patriote et de citoyen.
     
    L’ONU n’a rien de l’organisation mondiale qu’elle prétend être. La langue dominante en est l’anglais. Elle a été fondée, juste après la guerre, sous influence américaine. Elle a servi de paravent, dans des expéditions portant sa bannière, à des croisades de l’Oncle Sam. À la vérité, malgré la petite chanson pseudo-planétaire, l’ONU est au service de la première puissance mondiale. Ce sont eux qui mènent la barque. La représentation de chaque pays ne sert qu’à blanchir l’impérialisme américain.
     
    La Suisse n’a rien à faire dans cette Cour des grands, le Conseil de sécurité, qui est une Cour des fauves. Qu’on y laisse entre eux les prédateurs de ce monde.
     
    Nous avons un rôle international à jouer, celui de la paix, celui de l’humanitaire, celui de la médiation, celui du dialogue et de la négociation. Mais pas nous pavaner dans le jeu de miroirs des grands vautours.
     
    Et puis, dans ce Brumaire du passage en force, il y a le plus grave : on s’est arrangé, en haut lieu, y compris au Parlement, pour ne surtout pas consulter le seul souverain qui vaille dans notre pays, et qui s’appelle le peuple. Pour une décision majeure de notre destin national, on combine et on bricole sans son aval. Ce coup de majesté de nos élites porte une tache indélébile. Il parachève le discrédit de la classe politique et des corps intermédiaires. Et laisse, dans l’âme des patriotes, une colère d’ébène. Un jour, elle se rappellera à notre bon souvenir. Dies irae, dies illa.
     
     
    Pascal Décaillet

     
  • La Bonne Chanson

     
    Sur le vif - Mercredi 08.06.22 - 12.56h
     
     
    Dans le 12.30h RSR, le correspondant à Fribourg, mon confrère Fabrice Gaudiano, s'étonne à juste titre que le gouvernement de son Canton, pourtant composé de 5 élus de droite sur 7, annonce une politique de gauche pour les prochaines années.
     
    Le phénomène est partout. A Genève, le discours d'une partie de la droite se trouve comme phagocyté par les thèmes de la gauche. A commencer - c'était le sujet de notre débat hier soir - par la liturgie verbale des Verts. Avant même l'élection complémentaire, lorsque le gouvernement était encore officiellement à droite, le délire climatique avait déjà submergé les consciences, transformé les mots, par l'alchimie du conformisme, du convenable, la peur de déplaire, la génuflexion sur l'autel de l'opinion publique. Tout cela, par la conversion d'un homme : l'actuel ministre de la Mobilité. Damas, sur Rhône.
     
    En France, en Suisse, en Allemagne, jamais la gauche n'a été aussi faible en poids électoral. Mais son discours demeure, comme des bribes du catéchisme de nos enfances. Quelques fragments de l'acte de foi, quelques haillons déchirés de l'acte de contrition. Du dérisoire. Peut-être. Mais toujours ce poids des mots, ces éternels revenants. On ne sait plus trop ce qu'ils recouvrent, on murmure juste les syllabes, comme d'ultimes reliquats de la prière.
     
    La gauche est faible, ces temps. Mais l'écho de ses incantations nous habite encore. Au plus haut niveau, celui du pouvoir, jusque dans des familles qui ne lui doivent rien, elle nous poursuit de sa petite musique. Nous sommes des êtres bien fragiles. Nous colportons des vocables, nous reproduisons des notes, des soupirs. De génération en génération, nous fredonnons la petite chanson. Allez, disons, avec le grand Verlaine : La Bonne Chanson.
     
     
    Pascal Décaillet