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Sur le vif - Page 197

  • Le réseau social : la vie recommencée

     
    Publié sur mon site FB - Lundi 17.01.22 - 15.03h
     
     
    Vous êtes sur un réseau social, et vous avez mille fois raison. C'est souple, c'est léger, c'est partout, c'est le passé, le présent et l'avenir, ça surgit, ça étonne, ça surprend, ça épate, c'est vif, pétillant, primesautier.
     
    Vous êtes sur un réseau social, et moi aussi. Tenez, j'aime la musique, c'est l'une de mes passions premières. Mes préférences, ainsi que les algorithmes, font que je reçois une quantité d'informations sur ce domaine. Par exemple, je suis fou de Martha Argerich. Ca doit se savoir, alors sur mon compte, ils m'envoient tout ce qu'elle fait. Tout ce qu'elle va faire. Et surtout, tout ce qu'elle a fait, en plus de soixante ans de carrière : des vidéos de génie, d'une qualité musicale à vous couper le souffle.
     
    Alors moi, j'ouvre mon ordi ou mon téléphone, j'accède à mon compte, et j'ai ces trésors-là. Je suis aussi un fou d'Histoire, d'archives sonores ou vidéo, là aussi ça se sait, là aussi je reçois, là aussi j'écoute, je visionne, je me laisse surprendre. Je ne bétonne pas la vie. Je laisse venir à moi. Le réseau social, si vous acceptez ce minimum d'abandon (allez, disons 1%, il reste 99% pour la volonté de fer et l'ivresse dionysiaque), vous rendra heureux.
     
    Les journaux ? Désolé, mais même sur leurs sites (le papier, pour moi, c'est fini, depuis longtemps), ils ne m'offrent pas le dixième de cette capacité de surprise. Ils ont d'excellentes choses, certes, mais leur mode de communication, unilatéral, appartient au passé. Sur le réseau, vous êtes receveurs, mais vous êtes aussi donneurs. Vous êtes surpris, mais vous surprenez. On vous instruit. Mais vous aussi, vous pouvez apporter des informations, vos émotions, votre style.
     
    Tout cela, simultanément. Sur une toile unique. Où se côtoient la gauche et la droite, les raisonnables et les passionnés, l'eau et le feu, la musique et le silence, la rage et l'extase, les hommes et les femmes, la poésie et le prosaïque, les chiffres et les lettres. La nostalgie, infinie, mais aussi l'étincelle de la renaissance. En un mot, la vie. La vie qui va. La vie recommencée.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Aide à la presse : en aucun cas !

     
    Sur le vif - Dimanche 16.01.22 - 14.16h
     
     
    En aucun cas, le contribuable suisse n'a à verser le moindre centime pour la presse. Nos impôts, déjà exorbitants pour les classes moyennes, notamment celui sur le revenu du travail, doivent financer la sécurité, la santé publique, l'éducation, les grandes infrastructures de transports. Mais pas la presse.
     
    Et tout cas pas, sous la forme de l'aide directe qui nous est proposée le 13 février. Là, nous ne sommes même plus dans le principe de redevance, qui taxe des usagers. Non, nous sommes dans l'injection immédiate de l'argent du peuple suisse dans des entreprises privées de presse, notamment (et c'est le plus salé !) les milliardaires zurichois qui, ces dernières décennies, ont augmenté leur fortune, déjà colossale, en rachetant des titres , partout dans le pays. Pour la Suisse romande, je ne vous fais pas un dessin.
     
    "L'aide à la presse", c'est une aide aux riches, aux arrogants qui ont financiarisé les entreprises médiatiques, privilégié le rendement pour l'actionnaire, imposé depuis trente ans leur vision néo-libérale, pro-européenne, mondialiste, méprisé les cris du peuple et le besoin de nation, pris de haut les patriotes. Ils se sont enrichis comme jamais. Et en plus, il faudrait les subventionner !
     
    Cette aide aux ultra-riches est une indécence. Mais même en-dehors de cela, l'Etat ne doit jamais aider la presse. On a l'impression, à lire les arguments des partisans, au demeurant des gens très bien, cultivés, agréables à fréquenter, que la presse serait une chose gentille. Parce qu'elle se pose au milieu de la Cité, organise le débat, fait vivre la citoyenneté, promeut la culture. En contrepartie de ces vertus sacerdotales, il faudrait la soutenir. Parce qu'elle n'est plus capable, à cause des méchants géants du numérique, d'assurer son financement, notamment par la publicité.
     
    Cette vision est soit naïve, soit d'un paternalisme dont l'étape suivante sera, un jour ou l'autre, l'interventionnisme. On vous protège, on vous aide financièrement, mais alors, chers médias, charge à vous de respecter les équilibres que la doxa dominante vous dictera. Vous serez pro-Biden et anti-Trump. Vous serez pro-européens, anti-UDC. Vous serez pro-vaccin, pro-Berset. Vous serez contre le nucléaire, pour le renouvelable. Vous serez pro-Otan, anti-Russie. Vous serez pro-climat, pro-GIEC, anti-sceptiques. Bref, on vous file du fric, mais malheur aux déviants ! Vous serez anti-Zemmour, anti-Marine, vous serez pro-Pécresse. Vous serez pour la Raison triomphante, la vision multilatérale du monde, contre l'amour de la nation, que vous vous empresserez d'appeler "nationalisme". En un mot, soyez dans le moule. Et le moule, nous nous chargeons de vous le financer.
     
    Cette conception de la mission des médias n'est pas la mienne. Ce que nous, citoyennes et citoyens libres, devons défendre de toutes nos forces, n'est pas spécifiquement la presse, en tout cas pas les entreprises privées qui la constituent. Ces dernières doivent accepter le jeu de la concurrence, trouver des solutions de financement, et demeurer farouchement indépendantes des pouvoirs publics.
     
    Ce que nous devons défendre, avec la dernière ardeur, c'est la liberté des âmes. Elle peut passer par la presse. Mais de plus en plus, on la trouve ailleurs, notamment sur ces réseaux sociaux que je défends avec fougue, mais que les "rédactions" constituées, les entreprises de presse, toute la machinerie lourdingue de l'insupportable corporatisme journalistique, nous décrivent comme le diable. Par peur. Par panique. Par jalousie de leur succès phénoménal.
     
    Pour ma part, j'en ai assez. Ce corporatisme, je ne veux plus en entendre parler. Je veux des hommes et des femmes libres. Des âmes farouches. Des entrepreneurs indépendants. Des esprits passionnés par l'essentiel : le verbe, le combat, la liberté, la musique, la vie.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Abandonner le nucléaire ? Une folie !

     
    Sur le vif - Samedi 15.01.22 - 18.17h
     
     
    J'ai multiplié les débats et prises de position, cet automne, sur le risque de pénurie en approvisionnement électrique. C'est peut-être, aujourd'hui, le problème no 1 que doit affronter la Suisse. Faudra-t-il attendre une grande panne nationale pour enfin réagir ?
     
    La Suisse n'est pas seule, face à ce risque : l'Allemagne, notre grand voisin du Nord, premier partenaire commercial, quatrième puissance économique du monde, a exactement les mêmes problèmes. L'Allemagne, ce géant de fer et d'acier, peine avec l'approvisionnement en produits industriels. Son inflation galope. Elle va déterrer le bon vieux charbon pour tenter désespérément de compenser sa décision insensée de sortir du nucléaire. Le charbon ! L'identité même de l'économie allemande, son ADN, depuis la campagne de Frédéric II sur la Silésie, au milieu du dix-huitième siècle !
     
    En Suisse, nous risquons la pénurie. Nous aussi, cédant à la mode de pensée des Verts, nous avons abandonné beaucoup trop vite le nucléaire, sans aucune solution de rechange nous assurant un mode de vie comparable. Et pas seulement le mode de vie : une pénurie pourrait toucher les centres stratégiques assurant la sécurité - au sens large - de notre pays.
     
    L'Allemagne a le charbon. Elle a le gaz des Russes. Mais nous, les Suisses, à part l'hydraulique (qui ne suffira pas), nous n'avons pas de solution de rechange ! Il y a, bien sûr, les énergies renouvelables, le soleil, le vent, le thermique, mais jamais l'addition de tout cela, même dans les meilleures perspectives de développement de ces énergies d'avenir, n'est de nature à nous assurer la souveraineté, l'indépendance, l'auto-approvisionnement. Je vous le dis clairement : la Suisse doit réenvisager le nucléaire, sous des formes modernes, sûres. Elle ne peut tout simplement pas, pour l'heure, s'en passer.
     
    Le Conseil fédéral ? Il dort ! Simonetta Sommaruga, toute à ses sirènes de l'idéologie Verte, totalement acquise à la novlangue des prophètes d'Apocalypse, n'a absolument pas pris la mesure de la gravité de la situation. Gouverner, c'est prévoir. Le dossier de l'énergie ne doit en aucun cas être influencé par des préférences idéologiques : il s'agit des intérêts supérieurs de notre pays, sa souveraineté, sa capacité à agir seul pour sa survie, c'est l'essence même d'une nation. On ne se terre pas dans la Ligne Maginot quand la guerre de mouvement se profile à l'horizon. La Suisse doit agir. Elle doit faire mouvement, justement, sortir de sa torpeur. En fonction, non des modes passagères, mais de ses intérêts vitaux.
     
    L'énergie n'est pas un enjeu idéologique. Mais l'une de nos armes stratégiques, pour survivre. Oui, simplement survivre, comme nation.
     
     
    Pascal Décaillet