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Sur le vif - Page 199

  • Terrible faute de goût, M. Macron !

     
    Sur le vif - Dimanche 02.01.21 - 10.30h
     
     
    Le drapeau européen n’a strictement rien à faire sous l’Arc de Triomphe.
     
    La paix - enfin retrouvée - entre nations européennes, ça n’est pas l’effacement des différentes identités nationales. Encore moins, l’abolition de la mémoire : c’est pour le drapeau de la Nation française, le drapeau tricolore, que des millions de soldats de la Révolution, puis du Consulat, puis de l’Empire, puis de la République, sont tombés pour la France.
     
    La France appartient à l’Union européenne, dont elle est pays fondateur depuis 1957. Fort bien. C’est son choix. Nous devons le respecter.
     
    Mais l’Europe n’est pas une Nation. Ce mot, chez Michelet comme chez Fichte, implique d’autres adhésions, autrement passionnelles, sacrificielles, que la seule appartenance à un Concordat administratif. L’Arc de Triomphe rend hommage aux enfants de la France, tombés pour elle. Il abrite la tombe du Soldat inconnu, mort dans la Grande Guerre au milieu d’un million et demi de ses frères d’armes. Ces hommes sont tombés pour la France, pour le drapeau tricolore.
     
    L’européiste Macron prouve, par ce drapeau bleu étoilé, qu’il existe dans son arrière-pays mental un autre horizon que celui de la Nation française. Un échelon qui lui serait supérieur. Et qui transformerait la France en partie d’un Empire. Lui, chef d’Etat de la France, ne serait que l’un des Princes électeurs d’un plus grand Collège. Un choix de la France qui eût littéralement ravi Charles Quint, la Maison d’Autriche, les Habsbourg, et… d’autres Empires, plus récents.
     
    En cela, Macron rompt avec mille ans de combat acharné pour l’indépendance, la souveraineté, admirablement mené par quarante rois, puis par la République, qui a parfaitement pris le relais lors de la Révolution, au moment du danger d’invasion représenté par les puissances coalisées.
     
    Terrible faute de goût, M. Macron.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Des hommes et des femmes libres

     
    Sur le vif - Samedi 01.01.22 - 19.40h
     
     
    Soyons lucides. Avides de connaissances. Dévastés par l'immensité de notre curiosité. N’acceptons jamais aucune pression. N’ayons nulle crainte de nous faire des ennemis. Cherchons la vérité historique, sous toutes ses facettes, polyphoniques, contradictoires, complexes à rassembler. Aimons passionnément le verbe, les mots, la poésie, la musique. Détestons le vacarme des mondains. Haïssons le pouvoir, d'où qu'il vienne. Donnons notre âme pour quelques notes de Rameau, Beethoven, ou Bartók. Vénérons la solitude, le silence, le soupir entre deux notes. Ne cédons rien de nos rêves d'enfants, ils sont des buts de guerre. Soyons des hommes et des femmes libres.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Aux réseaux sociaux, mon infinie reconnaissance

     
    Publié sur mon site FB - Mercredi 29.12.21 - 11.35h
     
     
    Les réseaux sociaux ? Mais c'est absolument génial ! Je le répète depuis des années, je le confirme ici, plus que jamais. Pour préciser ma pensée, je vous expose brièvement mon usage personnel (chacun a le sien) du réseau sur lequel nous sommes, le seul que j'utilise d'ailleurs.
     
    Pour ma part, jamais de vie privée. Pour autant, je ne fais nul procès à ceux qui exposent leurs conjoints, leurs enfants, leurs proches sur le réseau. C'est leur choix. Pas le mien.
     
    Je suis un être avide de connaissances, depuis toujours. A cet égard, bien utilisé, avec des choix précis et rigoureux dans les contacts, soigneusement ciblés en fonction des goûts et des affinités, le réseau est une prodigieuse source d'informations. Mes passions dévorantes pour l'Histoire, pour la musique, y trouvent chaque jour mille surprises. A cet égard, l'algorithme, loin d'être le barrage que d'aucuns prétendent, s'avère au contraire une extraordinaire boîte à surprises.
     
    Exemples. Telle page d'Histoire allemande (l'un des domaines intellectuels qui m'occupent le plus, depuis bientôt un demi-siècle), telle archive, telle vidéo jusqu'ici inconnue, s'offrent à mes yeux chaque heure de la journée, chaque fois que je consulte le réseau. Je prends, je ne prends pas, je suis libre. Idem, mais multiplié par dix, pour les archives musicales. Mes compagnons quotidiens du réseau s'appellent Furtwängler, Clara Haskil, Martha Argerich, Haitink, Abbado, Harnoncourt, Mariss Jansons, et des centaines d'autres. Jamais aucun journal, aucune aucune chaîne de TV (à part Mezzo, ou Stingray Classica) ne m'ont offert un tel choix, un tel enrichissement, à tout moment de la journée.
     
    A l'outil nommé réseau social, j'adresse avant toute chose mon infinie reconnaissance. Dans les domaines que j'ai choisis, la magie de l'algorithme a - mieux que moi-même, comme être conscient et volontariste - su déceler mes passions profondes. Du coup, elle fait apparaître sous mes yeux des trésors qui correspondent exactement à mes appétits cognitifs, intellectuels, esthétiques, culturels. Jamais auparavant, aucun journal, aucun média, n'a fait cela pour moi. Alors oui, je dis au réseau ma profonde gratitude.
     
    Mais je dis aussi mon exaspération. Je ne peux tout simplement plus supporter l'imbécile gravité des donneurs de leçons qui, du haut des médias traditionnels, passent leur temps à dégueuler sur les réseaux sociaux. C'est quoi, leur problème, à ces pisse-vinaigre ? Ils sont jaloux ? Ils veulent conserver leur pouvoir ? Ils s'imaginent qu'ils constituent encore l'univers de référence dans l'espace intellectuel et culturel ? Mais ils se prennent pour qui ?
     
    Je dis : "Vivent les réseaux sociaux !". Bien sûr, ils sont capables du pire : la meute, par exemple. Mais ça n'est pas l'outil (l'organon, au sens grec, celui d'Aristote) qui est responsable de ces saloperies. Ce sont certains utilisateurs. Lâches, anonymes, camouflés derrière le grégaire. Immondes, ils le seraient avec ou sans le réseau. Ils profitent juste des failles temporelles d'un système naissant. Et qui a devant lui des décennies pour se développer. Se défaire de ces scories de départ. Enrichir le monde de la connaissance partagée. La bibliothèque universelle. La phonothèque de toutes les résurrections : Lipatti, Callas, Tebaldi. L'accès, pour tous, à des milliards de documents jusqu'ici recelés furieusement par des clercs, dans des caves, des cryptes, des cavernes d'Ali Baba.
     
    J'aime les réseaux sociaux. En tout cas celui-ci, sur lequel nous sommes. Et vous aussi, vous l'aimez. Sinon, que diable feriez-vous ici, à me lire ?
     
     
    Pascal Décaillet