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Les Maos, les trotskystes, l'Oncle Sam

 
Sur le vif - Mercredi 11.05.22 - 16.20h
 
 
J'ai toujours été frappé par la proximité de nos soixante-huitards avec les Etats-Unis d'Amérique. Nombre d'entre eux, ayant pris ventre et double menton, sont allègrement passés du statut de libertaires à celui d'ultra-libéraux.
 
Je dis bien "ultra" : je ne parle pas ici de la grande tradition libérale d'un Benjamin Constant ou d'un Olivier Reverdin (qui fut mon professeur de grec), mais de la petite clique de ceux qui, depuis la chute du Mur, nous pourrissent les nations, refusent toute autorité de l'Etat, tout arbitrage, au profit de la jouissance sans entraves du Capital mondialisé.
 
Les Etats-Unis, on le sait depuis longtemps, ont soutenu et encouragé le mouvement de Mai. Parce qu'ils détestaient de Gaulle, ce géant d'austérité qui dénonçait leur impérialisme, fréquentait les non-alignés, défendait le droit de chaque peuple à prendre en mains son destin, avait eu à Phnom Penh (1er septembre 66) des mots irrévocables. Et puis, de Gaulle, depuis 44, avait un rapport privilégié avec la Russie (il ne disait jamais "URSS"), et les Américains n'en pouvaient plus d'enrager.
 
Aujourd'hui, les soixante-huitards roulent pour les Américains, vomissent la Russie, soutiennent l'expansion de l'OTAN dans les pays les plus orientaux de l'Europe, adulent les gesticulations de l'homme de Kiev, préfèrent le marché mondialisé à la fierté de chaque communauté humaine regroupée dans une nation.
 
Les Maos, les trotskystes du Quartier Latin, sont devenus les commis-voyageurs de l'Oncle Sam. A dix ans, partisan acharné de Charles de Gaulle, je les détestais déjà. 54 ans plus tard, je ne trouve pas de mot pour définir le noirceur de mon sentiment à leur égard.
 
 
Pascal Décaillet

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