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Commentaires GHI - Page 82

  • Magie noire

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.01.22

     

    Jeter l’argent du contribuable par les fenêtres. C’est, à ce jour, en termes de vision d’avenir, le seul programme identifiable de l’actuelle majorité de gauche au Conseil d’Etat. Jamais vu un gouvernement aussi dépensier. Aussi insensible à la réalité des chiffres. Aussi arrogant, dans l’art d’endormir le peuple avec des promesses mirifiques à l’horizon 2030, 2040, plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes fondamentaux d’aujourd’hui : pouvoir d’achat, fiscalité écrasante sur le fruit du travail, pénurie énergétique et en produits industriels, misère des retraites.

    Que fait le Conseil d’Etat ? il jongle avec le feu. Après l’absolue folie des six milliards pour la « transition climatique », dont nous avons souligné ici le vide sidéral, voici un demi-milliard, annoncé mercredi 13 janvier à la populace, pour la « mobilité douce », autre mantra surgi tout droit du catéchisme des Verts.

    Que fait le Conseil d’Etat ? Il fait valser les mots ! Il se saisit des termes à la mode, leur colle des milliards fictifs en promesses de dépenses, balance le communiqué, et passe à la promesse suivante. A ce niveau de démagogie, ça n’est plus de l’illusionnisme, ça frise la Magie noire. Dans l’usage des mots, la répétition liturgique des incantations, le martèlement des cerveaux par la novlangue écologiste, on n’est plus très loin du spiritisme. Celui des tables rondes. A Genève, les caisses sont vides, la dette pulvérise le record national, les dépenses publiques étouffent les classes moyennes. Mais on nous brandit encore les mots. Comme d’ultimes prières.

     

    Pascal Décaillet

  • Le dernier mensonge du journalisme

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.01.22

     

    On entend souvent dire que le journalisme est indispensable à la démocratie. C’est faux. Et c’est un passionné du métier, journaliste professionnel depuis 36 ans, qui l’affirme. Je vais même plus loin : il arrive hélas, de plus en plus souvent, que le journalisme, en Suisse, soit contraire à la démocratie. Non par les sujets qu’il traite, mais par ceux qu’il tait. Par son obédience au pouvoir, tous les pouvoirs, quels qu’ils soient : le Conseil fédéral, les différents Conseils d’Etat, les puissants de l’économie et de la finance, les modes de pensée dominante. Bref, tout ce que, depuis tant d’années, je dénonce ici. Je connais des hommes et des femmes libres : désolé, mais ils sont rarement journalistes.

     

    Ce qui est « indispensable à la démocratie », ça n’est pas spécifiquement le journalisme. Non, c’est la démocratie elle-même ! Nous avons besoin, en Suisse comme ailleurs, de cet espace de liberté des esprits, d’indépendance intellectuelle, qui est le fondement même d’un Etat sain, où tous puissent s’exprimer, sans risquer de rétorsions. Mieux : en Suisse, nous consacrons cette liberté, venue d’en-bas, par l’institution, absolument essentielle, de la démocratie directe. Les citoyennes et citoyens ont le droit de se réunir, d’émettre et publier leurs opinions, celui de contester une loi par référendum, et, mieux encore, celui de changer la Constitution par la voie de l’initiative. C’est cela, la démocratie ! Ce sont ces valeurs-là, et pas spécialement le journalisme, qui nous sont vitales, indispensables.

     

    Exprimer nos opinions ? Nous le pouvons, de mille autres manières qu’en écrivant dans des journaux. Je dis et répète, depuis des années, que les réseaux sociaux sont une prodigieuse invention, qui donne à tous la possibilité d’exercer leur liberté d’esprit. Bien sûr, il y a des abus, des saloperies de meutes, des délateurs de l’ombre. Mais au fil des années, cela se nettoiera, et la grande Révolution technique permettant la mise en réseau horizontale et le partage universel des connaissances, apparaîtra comme aussi révolutionnaire que l’avènement de l’imprimerie. Les journaux, les « rédactions », bref tout ce qui constitue l’appareil corporatiste du métier, vous clament le contraire. Ils passent leur temps à noircir les réseaux sociaux, n’en souligner que les dérives, certes bien réelles. En réalité, ils ont peur. Ils sont jaloux. Ils voient bien qu’a émergé, dans nos sociétés, sans retour, une nouvelle organisation du partage des idées. Alors, ce sont eux, depuis quelques années, qui lancent désespérément ce pitoyable slogan : « Le journalisme est indispensable à la démocratie ».

     

    Non, il ne l’est pas. Le journalisme n’est pas vraiment né avec Théophraste Renaudot et sa fameuse Gazette, au dix-septième, mais deux siècles plus tard, à l’époque de Balzac et de la Révolution industrielle. Il a atteint son apogée avec l’Affaire Dreyfus. Aujourd’hui, il périclite. L’effervescence des idées est extérieure à son périmètre. Il se sent disparaître, il se voit mourir. Alors, en guise de cri ultime, il nous lance : « Je suis indispensable ». C’est le dernier de ses mensonges.

     

    Pascal Décaillet

  • Le sens du vent

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 12.01.22

     

    Ça n’est qu’un sondage, ne nous emballons pas. Mais tout de même : l’étoile des Verts, en Suisse, semble commencer à pâlir. Elle avait déjà pris la lumière, en 2011, suite à l’accident nucléaire de Fukushima, éhontément exploité par les états-majors écologistes d’Europe, et notamment dans notre pays. Elle s’était ternie, elle avait repris du poil de la bête avec la question climatique. Et là, à nouveau, les gens semblent commencer à se rendre compte des limites d’un certain langage : celui des prophéties d’Apocalypse.

     

    Curieux, tout de même, ce terreau politique qui puise ses racines dans la peur ressassée des catastrophes. Rien de nouveau, l’Histoire regorge d’exemples. Mais tout de même, entre citoyennes et citoyens libres, responsables, rationnels, on peut espérer mieux que cet appel continuel au grand frisson. Si les Verts devaient régresser d’ici aux élections fédérales d’octobre 2023, ils le devraient à eux-mêmes : la part excessive de leur propre discours.

     

    Les gens ne sont pas dupes, ils décèlent l’opportunisme, l’exagération, la propagande, la tentative d’imposer une terminologie : « Crise climatique, transition écologique, mobilité douce ». Il arrive que les plus empressés des fidèles se lassent, eux aussi, des lourdeurs du catéchisme.

     

    Un jour viendra où cette mode se calmera. Et où les petits malins des autres partis, tout empressés aujourd’hui à voler aux Verts leurs mots pour surfer sur la vague, auront l’air, rétrospectivement, bien misérables, dans leur suivisme, leur manque de courage, leur lamentable comportement de plagiaires. Juste pour être dans le sens du vent.

     

    Pascal Décaillet