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Commentaires GHI - Page 82

  • Fin de règne

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 18.05.22

     

    50,8% de non ! Pour les opposants à la réforme du Cycle d’orientation, soumise en votation ce dimanche 15 mai, la victoire est courte, disons quelques cheveux. Mais elle est réelle. Il faut saluer tous ceux, dans les deux camps, qui ont mené ce combat difficile. La bataille fut âpre, pas toujours compréhensible : la réforme n’était pas aisée à expliquer au grand nombre, et les arguments des adversaires, encore plus complexes.

     

    Mais le peuple a tranché. De peu, il contribue à plomber la fin de règne de l’actuelle cheffe du DIP, qui est encore en fonction pour un an. Les affaires sont nombreuses, on les connaît. La confiance n’est plus au rendez-vous. La machine écrase tout. Le politique ne semble plus guider les hauts-fonctionnaires. La potion est amère.

     

    Il faut maintenant laisser se dérouler cette ultime année, sans ajouter de l’huile sur le feu. Le bilan de l’équipe sortante est assez clair pour qu’on ne s’y étende pas, sauf affaire nouvelle qui viendrait à surgir d’un placard.

     

    Tourner doucement la page, oui, pour se projeter dans l’avenir. En 2023, au moment des élections, les socialistes auront tenu le DIP pendant 44 ans, sur 62, depuis 1961. 24 ans sous Chavanne, dix ans sous Charles Beer, dix ans sous la titulaire actuelle. Aujourd’hui, leur gestion est un échec. D’autres, provenant d’une autre philosophie politique, doivent maintenant prendre les rênes. Avec un souffle nouveau. Une ambition nouvelle. Non au service d’une structure, ni surtout d’un compagnonnage. Mais de la connaissance. Et de sa transmission. Là est le défi. Là, l’enjeu.

     

    Pascal Décaillet

  • Vous allez nous les nettoyer, ces écoles !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 18.05.22

     

    Renoncer au grand nettoyage d’été de nos écoles genevoises, faute de moyens. Rien que ces quelques mots suscitent, auprès des citoyens et des contribuables, la colère la plus dévastatrice. Et le rage, partout dans le canton, de Céligny à Chancy, de Jussy à Satigny, de donner au petit monde qui nous gouverne un phénoménal coup de balai. C’est la Tribune qui révèle l’affaire, vendredi 13 mai. Il n’y aurait pas assez d’argent pour procéder, entre deux années scolaires, à la plus élémentaire mesure d’hygiène : faire à fond les classes, les couloirs, les toilettes, les locaux de gymnastique, les réfectoires de nos bâtiments scolaires.

     

    A ce niveau de scandale, on n’a même plus envie de savoir si la responsabilité incombe à l’Instruction publique, aux Infrastructures, aux deux, au Conseil d’Etat dans son ensemble. Non. On a juste besoin de crier sa colère. D’aucuns, avant moi, l’ont fait depuis vendredi. Eh bien, continuons : cette décision, d’une mauvaise foi inimaginable, est tout simplement inacceptable. Non seulement il va falloir nettoyer à fond les écoles, mais aussi les Ecuries d’Augias chez nos bureaucrates, nos apparatchiks, et certains de nos élus. En clair, l’origine de ce chantage (pas d’argent, pas de nettoyage) doit être identifiée. Ses responsables, sanctionnés. L’autorité politique l’ayant couvert, placée devant ses responsabilités. Nous, les citoyennes et citoyens, et notamment les contribuables, tondus comme dans aucun autre canton pour engraisser un Etat-mammouth, nous devons nous montrer sans la moindre indulgence par rapport aux lascars ayant laissé courir l’équation : « Pas de moyens, pas de propreté à la rentrée ». S’ils veulent se lancer dans une carrière de maîtres-chanteurs, qu’ils aillent chanter Wagner, à Nuremberg.

     

    « Pas de moyens » ! Mais on se fout de qui, là ? Faut-il rappeler ici le budget mirobolant du DIP, ou, d’une manière générale, de l’ensemble de la machine d’Etat à Genève ? Faut-il évoquer la lourdeur de l’administration, le poids de l’appareil et des états-majors, l’utilité fort relative de certains services de recherches, la liturgie pétrifiée des habitudes ? Faut-il revenir sur les innombrables affaires qui ont plombé le Département pendant cette législature, malaise chez les directeurs de Collèges, Foyer de Mancy, etc. Mais surtout, l’argument nauséabond du manque d’argent : un milliard de plus de rentrées financières à l’Etat l’an dernier, train de vie inconsidéré de la fonction publique, de loin la plus onéreuse de Suisse par habitant. Et il n’y aurait pas de quoi nettoyer nos écoles, après deux années Covid, cet été ? Foutaise. Et je pèse mes mots.

     

    Le scandale, c’est celui de l’éternel chantage au manque d’argent, qui suinte la vengeance face à de récents combats budgétaires perdus, alors que des ressources financières, l’Etat de Genève en dispose, beaucoup plus que n’importe lequel des 25 autres cantons. Plus jamais les citoyens, plus jamais les contribuables, les cochons de payeurs de ce canton, ne doivent laisser passer une affaire de ce genre. Il faudra un grand nettoyage. Et pas seulement dans les écoles.

     

    Pascal Décaillet

  • Machine à broyer

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 11.05.22

     

    Depuis des décennies, mais notamment depuis seize ans (Genève à Chaud), je donne la parole à des jeunes politiciens, tous partis confondus. Innombrables sont ceux d’entre eux qui, depuis le jour de leur première apparition radiophonique ou télévisuelle, ont fait carrière. D’autres préfèrent s’orienter vers d’autres voies, c’est la vie, chacun est libre.

    Il ne s’agit pas de faire du jeunisme. La jeunesse, en politique, n’est ni vice ni vertu en soi, elle est juste une étape de la vie. Mais une petite voix, en moi, me dit depuis toujours : « Donne-leur une chance, au tout début ». Ensuite, chacun vit sa vie.

    Ce qui est terrible, ça n’est pas d’être jeune, ni d’être vieux. Ni de vieillir. Non, l’horreur de la vie politique, c’est la véritable machine à broyer que constituent les partis. Avec leurs assemblées. Leurs comités. Leur lourdeur structurelle. Leurs rivalités. Leurs clans. Je les vois, les jeunes, au fil des années, blanchir lentement sous le harnais, s’incorporer dans le jeu des ambitions, perdre l’idéal, gagner en roublardise. Je n’aime pas cela. C’est triste. Parce que la vie, ça doit être le maintien en éveil des rêves de sa jeunesse.

    Les partis, mais aussi les parlements. C’est triste, un jeune déjà dévasté par les tics de langage législatifs : « Comme vient de l’exprimer mon préopinant », « Vous transmettrez, M. le Président », etc. La politique, ça ne doit pas être ces passages obligés de la convenance ! La politique, ça doit être de la compétence, mais aussi du désir, du panache. Sinon, c’est la mort, par strangulation de l’ennui.

     

    Pascal Décaillet