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  • Mieux que l'anglais : l'allemand et le grec !

     

    Sur le vif - Vendredi 17.07.19 - 19.42h

     

    Si le Président de la Confédération est romand, qu'il parle français. S'il est alémanique, qu'il parle allemand. S'il est italophone, du Tessin ou des Grisons, qu'il parle italien. S'il est romanche, qu'il parle romanche. Je parle moi-même deux de ces langues, presque trois avec l'italien.

     

    Mais rien, strictement rien, n'oblige le Président de la Confédération suisse à parler anglais. Cette langue ne s'est imposée comme langue mondiale que pour des raisons politiques, parfaitement circonscrites entre le début du 19ème siècle (expansion coloniale britannique) et aujourd'hui. Au 20ème siècle, avec le rôle des États-Unis, elle a explosé.

     

    Rien ne prédestine l'anglais à demeurer éternellement la langue mondiale qu'elle est aujourd'hui. Tout dépend des jeux d'influence politique dans les générations à venir, et nul d'entre nous ne peut les prévoir.

     

    En tout cas, une chose est sûre. De même que François Mitterrand n'a parlé toute sa vie que le français, y compris dans les Sommets internationaux pendant ses 14 ans de présidence, de même le Président suisse ne doit pas craindre de parler sa langue maternelle. Ça donnera du travail à un interprète, qui est là pour ça, et c'est très bien ainsi.

     

    Surtout, tous ensemble, interrogeons-nous, dans les décennies qui viennent, sur cette espèce de mythe de l'intangible primauté de l'anglais. Comprenons bien qu'il est le résultat d'un rapport de forces politiques depuis deux siècles (au 18ème, la langue des diplomates et des chancelleries était le français).

     

    Comprenons que l'allemand, superbe langue, est sûrement appelée à redevenir très forte sur le continent. Laissons chanter en nos âmes la langue italienne. Lisons le grec, le moderne comme l'ancien, j'ai ce privilège. Initions-nous à l'hébreu ou à l'arabe. Et laissons les hommes d'affaires, pour quelques générations encore sans doute, régler leurs petites choses en anglais.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La sale guerre des Etats-Unis contre l'Iran

     

    Sur le vif - Vendredi 17.05.19 - 10-48h

     

    Il n'y a pas de "montée de la tension entre les États-Unis et l'Iran". Il y a la volonté, démoniaque et mûrie depuis des années (bien avant Trump), par certains milieux américains bien précis, de mener une guerre totale contre l'Iran.

     

    Regardez la carte : l'Iran, puissance millénaire du Moyen-Orient, est littéralement cernée, sur toutes ses frontières, par des bases américaines. Donc, par la puissance de feu d'un pays situé à plus de dix-mille kilomètres d'elle. Ces bases ne sont pas là par hasard, elles n'ont pas surgi toutes seules de la terre. Elles sont le fruit de longues années de mise en place d'une stratégie offensive américaine. Prête à ouvrir le feu, le jour où l'option guerre sera décidée en haut lieu.

     

    Des milieux bien précis, aux États-Unis, veulent la perte de l'Iran. Avant Trump, et pendant Trump. Parmi eux, les soutiens américains de l’État d'Israël. C'est un fait. Ces soutiens, Trump en a besoin pour sa campagne de réélection, en 2020. Alors, il intensifie les préparatifs d'une guerre totale contre l'Iran.

     

    Les États-Unis n'ont rien à faire sur le théâtre d'opérations du Proche et du Moyen-Orient. Il est loin, hélas, le temps de leurs diplomates cultivés, qui, dans les années 50, puis au début des années 70, abordaient l'Orient compliqué avec la connaissance historique et le bagage culturel indispensables à en saisir les enjeux. Par exemple, une connaissance intime des langues arabe et persane.

     

    Oui, les États-Unis ont eu, dans les premières années de l'après-guerre, pendant une courte période de leur Histoire, une politique intelligente et renseignée sur cette région du monde. Aujourd'hui, c'est fini.

     

    L'Iran est, au Moyen Orient, une grande puissance d'arbitrage de la région. Plusieurs fois millénaire, la vieille Perse, qui ne se réduit en aucun cas au régime en place, n'a strictement aucune leçon à recevoir des États-Unis d'Amérique. Ni dans la conduite de sa politique. Ni dans le choix de ses gouvernants. Ni dans ses relations avec ses voisins. Encore moins dans les domaines de la science, de la formation et de la culture, où elle excelle.

     

    La guerre que nous préparent les États-Unis contre l'Iran est une sale guerre. Comme le fut l'expédition du printemps 2003 contre l'Irak, que nous n'étions pas nombreux, ici, à condamner avec la dernière vigueur. Comme le furent, au printemps 1999, les bombardements "de l'OTAN" sur la Serbie. Que nous étions ultra-minoritaires, ici, à condamner avec la plus féroce des colères.

     

    Nous, les Suisses, devons clairement dire non à cette future guerre impérialiste et hégémonique des États-Unis - et de leur allié au Proche-Orient - contre l'Iran. La neutralité, oui. La lâcheté complice et coupable, non.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Il s'éloigne, le temps des Gueux !

     

    Sur le vif - Mercredi 15.05.19 - 15.19h

     

     

    Depuis hier soir, un Président MCG du Grand Conseil, Jean-Marie Voumard. Et un Président MCG du Conseil municipal de Vernier, deuxième Ville du Canton, plus de 35'000 habitants, François Ambrosio. A quoi s'ajoute - sans être exhaustif - un conseiller d'Etat MCG, Mauro Poggia, reconnu pour sa capacité de travail et sa compétence.

     

    Il s'éloigne, le temps des Gueux ! Le temps où les notables de ce canton, principalement dans l'Entente et chez les Verts, bref les partis de bonne vieille horizontalité dans le partage du gâteau, se permettaient, à longueur d'année, de conspuer les "populistes" du MCG. On les prenait de haut ! On s'en riait, en caquetant. On les vitupérait. On ironisait.

     

    Aujourd'hui, 15 mai 2019, quel parti vient de faire, pendant des mois, la une de l'actualité des Revues à Genève ? Le MCG ? Non, le PLR ! C'est lui dont un conseiller d'Etat a méchamment défrayé la chronique. Lui qui s'est déchiré pour la présidence. Lui dont certains réseaux occultes ont fait parler d'eux.

     

    Pendant ce temps, le MCG, moins lustré de décennies patriciennes, moins ancré dans les souterrains lumineux du compagnonnage, a fait son petit bonhomme de chemin. Un peu comme dans la Théogonie d'Hésiode, il a eu son temps des dieux, son temps des héros, son temps des combats titanesques. Et puis, toujours comme chez Hésiode, ce grand poète de l'époque archaïque de la Grèce (8ème siècle avant JC), dont je vous recommande la lecture (Éditions Belles-Lettres, bilingue, par exemple), il y a eu le temps, moins héroïque mais plus pragmatique, des Travaux et des Jours. Dans les communes, au niveau cantonal, et même fédéral (avec M. Golay), les gens ont fait leur boulot.

     

    Résultat : un Président du Grand Conseil respecté de tous. Un conseiller d'Etat véritable poids-lourd du collège. Un conseiller national sérieux et travailleur. Les fatigues patriciennes, pendant ce temps, ont sonné la retraite. Les partis raisonnables ont sombré dans le bruit et la fureur. Et le MCG, voyez-vous, est toujours là.

     

    Il n'y a toujours pas de toilettes dans toutes les gares du CEVA. Mais il y a toujours, à Genève, un mouvement protestataire. Ce qui est nouveau, c'est qu'il est devenu bien plus constructif que ceux qui, à vie, s'imaginaient "gouvernementaux". Il s'éloigne, oui, le temps des Gueux.

     

    Pascal Décaillet