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  • Classe moyenne : bonne poire !

     

    Sur le vif - Mercredi 08.05.19 - 18.25h

     

    À Genève, le problème no 1 est celui de la classe moyenne qui travaille. C'est elle que les primes, les impôts, les taxes, étouffent et paralysent. Une fois qu'on a tout payé, le pouvoir d'achat, pour soi ou pour ses proches, est quasiment nul. La capitalisation pour l'avenir, impossible. La fiscalité ponctionne beaucoup trop le travail. C'est, parfois, à vous dégoûter de produire des efforts, des efforts, et encore des efforts. Si, un jour, un mouvement de révolte éclate au bout du Lac, il proviendra de ces gens-là, cette classe moyenne, laborieuse, honnête, prompte à payer ses factures, bonne poire, mais écœurée des primes, des taxes et des impôts. Pour elle, on ne fait jamais rien. Un jour, la marmite explosera. Et ça n'est pas un ennemi de l'État, ni de l'État social, ni de la justice sociale, ni de la redistribution, qui signe ces quelques lignes.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Bienvenue à la religion du climat !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.05.19

     

    En ce printemps où le réchauffement tarde à nous écraser de ses rayons caniculaires, la classe politique, quasiment unanime, n’a plus que trois mots à la bouche : le climat, le climat, et encore le climat. A croire que l’Histoire s’est arrêtée. Elle aurait laissé le tragique au vestiaire, se serait elle-même éclipsée, ainsi que la politique, les rapports sociaux, l’économie, la lutte des classes, les syndicats, le patronat. Tout cela, évaporé ! Il n’y aurait plus ni mémoire ni projection, ni guerres, ni ennemis, ni dominants, ni dominés, ni oppression, ni liberté : il n’y aurait plus que « l’urgence climatique ». Reconnaître son absolue priorité ne relèverait plus d’un choix politique. Mais d’un dogme théologique. La religion du climat est née. Avec son clergé, ses sermons, ses autocritiques, ses confessions, ses grands-messes du samedi, ses enfants de chœur, ses péchés, ses processions de rédemption, son chemin d’Apocalypse, son Salut, ses damnés. A l’école du jugement, il n’y aurait plus que le Dernier.

     

    Tenez, les processions du samedi. Sanctifiés, les jeunes qui défilent « pour le climat ». Encouragés par les autorités. « Ils sont l’avenir, ils nous montrent le chemin » : ce ne sont plus des ados des écoles, non, ce sont des anges et des archanges, des séraphins, leurs trompettes sont musiques du futur, ils nous ouvrent la voie du Salut, les portes du Paradis. Ils sèchent les cours ? Mais comme ils ont raison, les chérubins, c’est pour la bonne cause ! Surtout, pas de sanctions ! Pas de remarques ! Pas d’oppositions ! Rien qui, de la part des adultes, des parents ou des maîtres, pourrait laisser poindre le grief de paraître ringard, d’un autre temps, insensible à la théologie de « l’urgence climatique ».

     

    Les partis politiques ? Tous convertis au discours des Verts. En Suisse, nous avons aujourd’hui les Verts, dont la sainte doctrine constitue le chemin de foi défini et délimité. Mais nous avons aussi les radicaux Verts, les libéraux Verts, les PDC Verts. Il n’y a guère que l’UDC et une partie courageuse de la gauche radicale (celle, d’un autre temps, qui s’accroche encore à la justice sociale, et autres mignardises ringardes), pour oser encore émettre quelques doutes sur l’impérieuse nécessité de la Croisade climatique. Reprendre la Jérusalem céleste, la libérer de l’infidélité polluée, assainir les cieux, préparer la voie des anges. Alors oui, le PLR devient Vert, le PDC n’en peut plus de verdir, les partis du gentil centre-droit se sont convertis, ils ne jurent plus que par le climat, les radicaux en ont oublié l’industrie et le Gothard, la démocratie chrétienne a rangé la Doctrine sociale de Léon XIII sous la poussière des étagères, il n’y a plus que le climat, le climat, et encore le climat.

     

    Dès lors, la politique est mise entre parenthèses. De même, la confrontation rationnelle des arguments. Au frigo ! Et nous, les citoyennes et citoyens, pour qui tombèrent Bastilles et privilèges, redevenus fidèles ou infidèles, obéissants ou hérétiques, sauvés ou damnés. Vive le progrès !

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Le CEVA : aller-simple pour l'Eden

     

    Sur le vif - Mardi 07.05.19 - 12.34h

     

    La manière dont le 12.30h RSR, à l'instant, nous chante les bienfaits de l'entrée en vigueur du CEVA, en décembre prochain, relève davantage de la béatitude canonique que du minimum d'esprit critique.

     

    À entendre ce copié-collé du discours officiel, on a l'impression que tout ne sera qu'ordre et beauté, retour à l'Âge d'or, aller-simple pour l’Éden. Parole (biblique) est même offerte à un officiel, qui nous laisse entendre que grâce au CEVA, la circulation dans Genève ressemblera toute l'année à celle du mois d'août. Ils nous prennent pour des cons ?

     

    Et les surcoûts ? Et les coûts réels, au final ? Et le manque de travail pour les entreprises genevoises ? Et les vérités trompeuses de la classe politique ? Et le mépris total du citoyen-contribuable, juste considéré comme cochon de payeur, pour lequel on "oublie" le minimum le plus décent d'infrastructures sanitaires, dans les gares ?

     

    À la RSR, rien de cela. Juste une sage duplication de la carte postale. Tenir ce discours, c'est se mettre dans le sillage des partis dominants, ceux qui portent la responsabilité de la réalisation du CEVA. Donc, tenir la robe de traîne du pouvoir.

     

    Pascal Décaillet