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  • Roger Deneys, l'impasse du destin


     

    Sur le vif – Mardi 30.09.08 – 09.25h

     

    Député au Grand Conseil, élu pour s’occuper du bien commun, le socialiste Roger Deneys passe le plus clair de son temps à expectorer, dans un style où l’approximatif le dispute au nauséabond, le plus noir de son fiel contre tout journaliste de ce pays donnant la parole à d’autres voix que celles de son seul camp. C’est son occupation principale. Son moteur.

    Cet élu, dont on attend vainement, au passage, l’amorce d’une idée pour faire avancer la vie de la Cité, s’en va vitupérant, toutes stridences sifflées, toute haine de l’autre joyeusement crachée, sur les chemins d’impasse de son destin. C’est son droit. Chacun occupe son existence comme il peut. Mais Roger Deneys, au fond, existe-t-il ?

    Ce qui est un peu plus inquiétant, c’est la confirmation, chez certains socialistes genevois (Dieu merci, pas majoritaires) de l’incapacité à perdre une élection sans immédiatement en rendre responsable la presse, comme on tue le messager de la mauvaise nouvelle. Oui, il y a, dans ce parti cantonal, une petite clique de censeurs, détestant au fond la presse, la libre circulation des idées, rugissant dès qu’on donne la parole à leurs adversaires, ou qu’on exprime un point de vue contrariant leur dogme. Juste une clique, mais qui fait du bruit : naguère un conseiller national, aujourd’hui une magistrate de la Ville, ainsi qu’un maire, lorsqu’on omet de faire la révérence devant la Lumière de sa Préciosité. Autant dire, pas grand monde.

    D’autant plus dommage que le président de ce parti, René Longet, se trouve être, lui, un véritable homme de dialogue, de tolérance, et de confrontation d’idées. Lui, et tant d’autres, nettement majoritaires dans le parti. Pourrait-on espérer que cette majorité rappelle au petit clan des aigris et des mauvais perdants qu’une démocratie passe par le choc des idées, l’acceptation de la différence éditoriale ? Bref, la liberté. Les socialistes connaissent-ils encore ce mot ?

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le PDC genevois et la Trinité

     

    Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Mardi 30.09.08  -  07.05h

     

    Hier matin, dans cette émission, les conseillers nationaux Hugues Hiltpold et Christian Lüscher venaient nous annoncer une batterie de mesures, concrètes et précises, pour mieux lutter contre l’insécurité. Un catalogue d’actions sur le plan fédéral et cantonal : mettre fin au système des jours-amende, qui fait sourire les malfrats, instaurer des zones d’exclusion, créer une brigade spéciale, etc.


    On partage ou non ces mesures, mais enfin elles sont là, sur la table, on va pouvoir en parler. Et, à la fin, le souverain décidera.

    Dans la même journée d’hier, quelques heures plus tard, le PDC genevois se fendait d’un communiqué pour informer qu’il avait, lui aussi, une puissante réflexion sur la sécurité, une commission interne pour y réfléchir, et qu’il dévoilerait son plan de bataille en décembre !

    Donc, braves gens, des Pâquis ou d’ailleurs, dormez tranquilles. N’ayez aucune crainte. L’insécurité, c’est bien connu, n’est qu’un sentiment subjectif. Une invention de quelques paranos timorés. Elle n’existe que dans les consciences fragiles. N’ayez crainte, le PDC, d’ici décembre, poursuit sa réflexion. Et ma foi ,si sa puissante commission n’aboutit pas avant Noël, il restera toujours Pâques. Ou, peut-être, la Trinité.

  • Les yeux révolver


     

    Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Lundi 29.09.08  - 07.05h

     

    Il avait les yeux révolver, le regard qui tue, sans doute l’un des plus beaux de l’histoire du cinéma. Quand la caméra fixait ses yeux, c’était le ciel et la mer, la promesse de milliers d’aubes. Paul Newman, qui vient de nous quitter à l’âge de 83 ans, ne crevait pas l’écran : il le pulvérisait.

    Mais qu’est-ce qu’un bel homme, au cinéma, s’il n’est transcendé par le miracle du jeu d’acteur ? Avant d’être un visage de rêve, Paul Newman était un très grand comédien. L’Actor’s Studio, Brando, auquel on le compare parfois, et le mythe des Amériques par lui sans cesse réinventé.

    Jouer la désinvolture, séduire sans se forcer, devenir le plus grand tricheur de cartes de l’histoire du cinéma, réinventer l’histoire du Kid, écrire et réécrire toujours le rêve américain, ou parfois son cauchemar, avec le génie de ses écrivains rebelles.

    Au Paradis, c’est connu, on s’emmerde un peu. Alors, Paul, peut-être pourriez-vous y introduire le jeu de cartes, le whisky, l’amour des femmes, la folie de séduire, et de séduire encore. Vivre, quoi. Oui, vivre. Même quand on est mort.