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  • La Suisse avec Hans-Rudolf Merz

     

    Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Lundi 22.09.08  - 07.05h

     

    Ce matin, toute la Suisse est en pensée avec Hans-Rudolf Merz. Atteint gravement dans sa santé, et, dans le meilleur des cas, absent du gouvernement pour plusieurs semaines, le ministre des Finances est un homme unanimement reconnu pour sa compétence et pour la qualité de son style politique.

    Les Suisses partagent ou non ses options, mais respectent l’homme. Dans un collège où l’on s’invective par presse dominicale interposée, ou bien où l’on téléguide les attaques par des spadassins, voilà un homme qui s’est toujours interdit ce genre de comportement.

    Cultivé, polyglotte, aimant son pays, Hans-Rudolf Merz serait le Président de la Confédération idéal pour 2009. Dans la pure lignée de son prédécesseur, Kaspar Villiger, l’Appenzellois allie la compétence à la discrétion. Les Suisses aiment cela.

    Va-t-il pouvoir assumer, l’an prochain, cette charge suprême ? Va-t-il simplement pouvoir garder ses fonctions de conseiller fédéral ? Ce matin, au lendemain d’une opération difficile, c’est l’incertitude. Oui, ce matin, nous sommes tous en pensée avec Monsieur Merz.

     

    Pascal Décaillet

  • Nancy, la molasse, le flandrin


    Sur le vif  -  Vendredi 19.09.08  -  16.30h

     
    Elle est venue, elle a vu la Coupole, elle a fait frissonner la molasse. Candidate genevoise à Miss Suisse, la très belle Nancy Kabika a eu droit, hier, au président du PDC suisse, Christophe Darbellay, pour la guider dans les arcanes du Palais fédéral. Elle était Béatrice, il était Dante, les Enfers en ont rougi, les photographes orangés étaient là, l’amertume des jours s’est radoucie. Il lui a fait le coup des pères fondateurs, l’index érigé vers le Graal . Idylles, vertes prairies, Eden montagnard, parties de chasse. La vie, quoi.

    S’emparant de cet événement gravissime, une voix de passage, ce matin, a cru bon, ne connaissant sans doute de la chair que celle d’où l’on prêche, avec un « e », muet comme le péché, de décréter la mort politique du flandrin des glaciers. Ce serait trop. Avoir fait le cicérone pour Nancy serait l’ultime et fatale cerise sur un gâteau de stupre, le Valaisan ne serait, décidément, plus « crédible ».

    Soit. On se réjouit de revoir les Schwaller, les Burkhalter, toutes ces ivresses de désir, ces promesses de folie, sous la grande voûte fédérale. Nul chamois, eux, n’entrave leur destin, nulle lettre ouverte, nulle escapade. Nulle marche de Saint-Hubert, nulle veillée d’armes, nulle arête tranchante pour conjurer le vide. Juste quelques bâillements. Entre notaires. Sous le vol indifférent des corneilles.

     

    Pascal Décaillet

  • De quoi se mêle Julien Dray ?


    Edito du 7-8  -  Radio Cité - Vendredi 19.09.08  -  07.05h

     

    Député de l’Essonne, porte-parole du parti socialiste français, Julien Dray nous avait habitués à davantage de rigueur intellectuelle. Au dernier jour du voyage du pape en France, il a qualifié d’intégristes les propos de Benoît XVI à Lourdes, tout en regrettant, en bon laïcard ultra (de ceux que seule la France est capable, depuis 1905, de sécréter), que le Président de la République ait accueilli avec tant d’amitié un dignitaire religieux.

    Monsieur Dray doit choisir. S’il se tient à sa ligne de séparation absolue, idéale, géométrique, fait foin de tout le passé chrétien de la France, son apport culturel autant que cultuel, alors OK, il peut grogner sur Sarkozy face au pape. Grognements rituels, au fond très conformistes, mais enfin c’est son droit.

    Mais alors, les affaires internes à une Eglise, les choix entre les courants conservateurs ou progressistes de cette dernière, ne le concernent absolument pas. Sans compter – mais mettons cela sur l’éducation sans doute ultra-laïque du député – que qualifier Benoît XVI d’intégriste, donc le mettre au même niveau que Mgr Lefèbvre et les gens d’Ecône, c’est ignorer complètement la grande faille théologique qui réside encore entre Rome et quelques irrédentistes.

    Bref, Monsieur Dray, quand on se veut le grand champion de la laïcité, on rouspète quand le pape arrive, c’est le jeu. Mais on laisse les catholiques régler entre eux le destin de leur Eglise.

     

    Pascal Décaillet