Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • TSR : Vernier, connais pas !



    Sur le vif – Dimanche 28.09.08 – 20.35h


    Avec ses 17.812 habitants, la ville de Nyon méritait à coup sûr que le TJ Soir de la TSR lui consacrât un reportage sur l’entrée de Daniel Rossellat en son exécutif. C’est bien.

    Ce qui l’est un peu moins, c’est de n’avoir pas consacré une seule seconde, ne fût-ce qu’en bref, dans la même édition, au séisme que vient de vivre le canton de Genève : l’élection du MCG Thierry Cerutti à l’exécutif de la ville de Vernier, qui compte presque deux fois plus d’habitants que Nyon.

    Avec ses plus de 32.000 âmes, Vernier est la deuxième ville du canton de Genève, la sixième de Suisse romande, la dix-septième de Suisse.

    Bien entendu, le fait que Rossellat soit de sensibilité rose-verte et Cerutti un simple « populiste » ne compte pour rien dans cette honorable appréciation éditoriale.

    Bien entendu.

    Non ?


     

  • La queue et les oreilles

     

     
    Chronique publiée dans le Nouvelliste du 25.09.08

     

    Le rejet du programme d’armement, hier, par le Conseil national, n’est ni une affaire de chars, ni une affaire d’avions. C’est un rituel, une corrida, un jeu de sang et de pleine lumière qui devait avoir lieu un jour : l’exécution de Samuel Schmid.

    Depuis des mois, par harcèlement, par banderilles, la mise à mort se préparait. Une pique dans la presse dominicale alémanique, une indiscrétion, des menaces à peine voilées. Du mobbing, au grand jour. Il était clair qu’il fallait une victime expiatoire, un agneau sacrificiel. Ou un taureau du dimanche. Au choix. Pourvu qu’il y ait une queue, pourvu qu’il y ait des oreilles à brandir au public.

    En réponse à quoi ? – Mais au 12 décembre 2007, pardi ! Vous n’alliez tout de même pas imaginer que le parti arrivé en tête des dernières élections fédérales se laisse allègrement faucher son porte-drapeau, l’orfèvre de sa victoire, par un pronunciamiento de passage, avec la bénédiction des naïfs et des bien-pensants, sans concocter une petite vengeance.

    La vengeance, ce fut hier. Pour avoir la peau du traître, l’UDC n’a pas hésité à s’allier avec la gauche, dont les valeurs militaires sont à l’opposé diamétral des siennes. Le centre-droit s’épanche, s’époumone, hurle à l’alliance malsaine : le parti de Blocher a beau jeu de lui tendre le miroir d’une autre alliance de bric et de broc, le trio du 12 décembre.

    Match nul, donc. Restent les vraies questions. A ce niveau de tension, auquel s’ajoute le malheureux accident de santé de Monsieur Merz (conseiller fédéral de grande valeur, dans la droite ligne de Kaspar Villiger), parler de crise politique, ce mot qui fait peur jusqu’au plus haut niveau du Conseil fédéral, relève de l’euphémisme. La Suisse est au bout d’un système de concordance qui n’a plus aucun sens : de l’UDC ou des socialistes, l’un de ces deux partis est de trop dans la coalition. Et ne venez pas me parler de l’UDC Canada Dry de Samuel Schmid et Evelyne Widmer-Schlumpf. Il n’y a qu’une seule UDC : celle de Blocher.

    Il est temps de revenir à des valeurs politiques simples. Que la droite gagne les élections, et elle gouvernera. Idem pour la gauche. Voici venu le temps des programmes clairs et des choix de société courageux. Le PS et l’UDC n’ont strictement rien à faire ensemble. Si ce n’est se combattre.

     

    Pascal Décaillet

  • 12 décembre : vendanges tardives


    Sur le vif  -  Mercredi 24.09.08  -  11.45h

     

    C’est fait : le Conseil national, par 104 voix contre 83 et 6 abstentions, vient de rejeter le programme d’armement 2008 de la Confédération. Ce refus, né d’une alliance de circonstance entre la gauche et l’UDC, n’est que la vendange tardive du coup du 12 décembre 2007. Il marque les limites d’un système, décidément à bout de souffle.

    Née d’un coup de force dont les auteurs, sur le moment, n’ont pas cru bon de mesurer les conséquences, cette législature n’est-elle destinée qu’à être celle des majorités de hasard, du désordre idéologique, de l’absence totale de programme, de plate-forme, de cohérence ? Un pays où la droite dure et la gauche s’associent contre un centre-droit désormais incapable de rassembler une majorité autour de lui, n’est plus un système viable. C’est le pays du hasard, de tous les coups permis, des lynchages, des vengeances sur des personnes (comme l’UDC sur Samuel Schmid). Il n’y a plus ni cohérence ni clarté : cette concordance-là n’a plus aucun sens.

    A la vérité, entre les socialistes et l’UDC, il y a un parti de trop dans la coalition gouvernementale. Il n’est plus possible, plus raisonnable, et même tout simplement plus décent de laisser cohabiter deux idéologies politiques aussi antagonistes dans un même gouvernement.
    Aucune autre grande coalition, dans le monde, y compris dans des pays habitués à cette formule, comme l’Allemagne ou Israël, ne supporte la présence conjointe d’adversaires aussi diamétraux.

    C’est cela, la leçon politique de ce refus du programme d’armement. Les chars, les avions, nous en parlerons plus tard.

     

    Pascal Décaillet