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Liberté - Page 782

  • Le sédentaire admirable

     

    Sur le vif - Vendredi 03.08.18 - 04.34h

     

    En plus de se trouver dans une situation extraordinairement difficile à cause de la férocité de l'ouverture des marchés à la concurrence internationale, de nombreux paysans suisses sont maintenant aux abois, avec la sécheresse. Certains d'entre eux doivent abattre leur bétail.

     

    Que fait M. Schneider-Ammann ? Ce conseiller fédéral, obsédé par l'exportation industrielle, quelle sensibilité du monde agricole a-t-il ? Se rend-il seulement compte que la paysannerie est le sel et la vie de notre pays, sa matrice ?

     

    Et nos partis politiques, ils roupillent ? La Suisse entière doit se mobiliser par solidarité avec nos agriculteurs. C'est bien, Mesdames et Messieurs de la gauche urbaine, de sanctifier le nomade, mais le sédentaire admirable, celui qui depuis des générations gratte une terre, à laquelle il s'agrippe désespérément, pour nous nourrir et façonner nos paysages, ça existe aussi !

     

    Pascal Décaillet

     

  • La Suisse et le mystère du monde

     

    Sur le vif - Mardi 31.07.18 - 10.35h

     

    À la Suisse, je souhaite cohésion sociale, bonheur d'être ensemble, aide aux plus démunis, intégration de tous, qualité du travail accompli, connaissance de nous-mêmes, de notre Histoire plurielle, complexe et passionnante, goût du terroir, respect de nos paysans, qualité de nos écoles, économie au service de l'humain et non du profit, protection de l'environnement et de nos paysages, démocratie directe plus que jamais, respect des décisions du souverain populaire, élus au service du peuple et non de leur carrière.

     

    Et puis, de la musique, des concerts à n'en plus finir, le goût de la langue et de l'expression, le temps de la lecture et celui de l'écriture. La contemplation mystique du pays physique. Vivre au milieu de notre faune et de notre flore. Respect des animaux. Des milliers d'heures à les observer.

     

    Le petit miracle de notre pays, c'est la sainte fragilité de ses équilibres. La Suisse exige de l'attention, du respect, du travail d'extrême qualité, chacun dans son domaine, de l'ouverture d'esprit.

     

    Et peut-être, oui, des antennes sur le mystère du monde.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Europe : l'imposture libérale

     

    Sur le vif - Samedi 28.07.18 - 13.12h

     

    La prise en otage de l'idée européenne, dès la chute du Mur (1989), par les idéologues du libre-échange, est la cause majeure de l'effondrement, aujourd'hui, de l'Union européenne.

     

    Depuis trois décennies, on nous décrète que l'Europe serait ontologiquement libérale, qu'il n'y aurait d'autre voie de salut que l'ouverture des frontières, le grand bazar de la libre circulation des marchandises et des personnes.

     

    Eh bien non. L'Europe continentale n'est en rien libérale par nature. J'ai étudié à fond l'Histoire des deux principaux pays de ce continent, la France et l'Allemagne. Ils ne sont libéraux ni l'un, ni l'autre !

     

    Pour la France, c'est chose connue de tous. À part un épisode de libéralisme sous le Second Empire, la France a toujours été un pays dirigiste et planificateur. Déjà bien avant la Révolution jacobine !

     

    Quant à l'Allemagne, c'est bien mal connaître les profondeurs de son Histoire que de la tenir pour libérale. C'est Bismarck, oui le grand Bismarck, qui est à l'origine de toutes les grandes lois sociales allemandes, des premières conventions collectives, de la première protection des travailleurs, digne de ce nom, en Europe. Cette tradition sociale a perduré dans la mentalité collective allemande.

     

    La grande imposture n'est pas que des libéraux soient libéraux, ils ont évidemment le droit le plus total à défendre le modèle de leur choix.

     

    Non. La grande imposture nous vient de la petite clique d'ultras, dérégulateurs, casseurs de services publics nationaux et de cohésion sociale, qui ont imposé, depuis trois décennies, la sauvagerie de leurs vues comme prétendu modèle unique d'organisation de l'Europe.

     

    Ces gens-là ont lamentablement échoué. Leur responsabilité, dans la destruction du lien social, est immense. Il faut maintenant, dans tous les pays de notre continent, repartir sur d'autres bases. Respecter l'échelon de la nation. Écouter VRAIMENT les peuples.

     

    Vaste programme, mais passionnant défi, sur les décombres de l'ultra-libéralisme, pour lequel l'Europe n'est pas faite. Ni historiquement. Ni philosophiquement. Ni politiquement.

     

    Pascal Décaillet