Commentaire publié dans GHI - 28.03.18
D’où viennent les missiles qui s’abattent subitement, les uns derrière les autres, sur Anne Emery-Torracinta ? La première tentation, tellement facile, consiste à incriminer, sans la moindre preuve, les deux colistiers de la magistrate qui se représente : ils ourdiraient souterrainement pour avoir sa place, étant bien conscients que deux conseillers d’Etat socialistes pour la période 2018-2023, ça n’est pas gagné.
Cette thèse est-elle plausible ? Pour ma part, je n’y crois guère. Surtout qu’il existe, largement ailleurs qu’au PS, par exemple au sein du PLR, assez de nids de tirailleurs d’où l’on essaye d’atteindre la conseillère d’Etat. Et on ne s’en prive pas : depuis quelques semaines, sous tous les prétextes, les motions, projets de loi ou questions urgentes concernant le DIP fleurissent. Ici, au sujet d’une brochure sur la formation obligatoire, là au sujet de la dyslexie, ou encore des attaques dans les journaux sur sa gestion de la culture.
Mais dans cette deuxième source possible des attaques, aucune preuve tangible non plus. Les auteurs des motions attaquent sur le fond, ils en ont parfaitement le droit, c’est le jeu politique. Alors, quoi ? Alors, rien ! Disons qu’il existe un puissant climat de nocivité à Mme Emery-Torracinta, mais que nul complot, pour l’heure, n’est démontrable. Une chose est certaine : cette affaire laissera des traces. Et ne facilitera pas la sérénité, pour entamer la nouvelle législature. Ah, juste un détail encore : le PLR serait-il intéressé à reprendre le DIP ?
Pascal Décaillet