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Liberté - Page 585

  • Les journalistes et la pomme de Newton

     

    Sur le vif - Mardi 08.10.19 -

     

    14.06h - Depuis 33 ans, je suis membre, et fidèle cotisant, de la Fédération Suisse des Journalistes, aujourd'hui appelée Impressum. Membre de ma section cantonale (Genève), et membre de la faîtière fédérale. Je soutiens cette association professionnelle.

    Mais là, j'enrage. A douze jours des élections fédérales, voilà qu'Impressum adresse à ses membres ce qui peut aisément s'interpréter comme un mot d'ordre. On y apprend que 450 candidats aux fédérales, dans toute la Suisse, ont signé un Manifeste en faveur de la liberté de la presse. Et que, par conséquent, Impressum nous "recommande de leur donner la préférence".

    Je me suis intéressé à mon canton, Genève. Sur 32 signataires, 25 candidats de gauche ! Puis, trois gentils PDC. Puis, deux Jeunes PLR. Enfin, deux Verts libéraux.

    Il faudrait en déduire qu'il ne faudrait surtout voter pour aucun candidat PLR, aucun MCG, aucun UDC, notamment.

    Il faudrait - par une induction intellectuelle dont d'aucuns ne se priveront pas - en conclure que les partis de gauche seraient des amis de la presse. Et les partis de droite, des ennemis. Je n'exclus pas que la réalité soit un peu plus complexe.

    L'idée même que les gentils signataires du gentil Manifeste aient pu, par aventure, avoir été guidés par la démagogie et le souci de plaire à la presse en période électorale, ne semble pas avoir traversé les têtes pensantes d'Impressum.

    Il faudrait que les praticiens du journalisme, profession très individualiste, et détestant à juste titre les pressions et les mots d'ordre, se plient à une recommandation de leur organisation professionnelle, qui va très clairement dans l'apologie de la gentille gauche contre la méchante droite.

    Pour ma part - mais je n'engage jamais que moi - cette missive a été classée avec une verticalité qui pourrait faire mûrir d'envie la célèbre pomme de Newton.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Julian Jackson, Charles de Gaulle, la perfide Albion

     

    Sur le vif - Mardi 08.10.19 - 10.12h

     

    10.12h - Je viens d'écouter l'historien britannique Julian Jackson, ce matin à la RSR, sur son livre monumental consacré à Charles de Gaulle, "Une certaine idée de la France", Seuil, 980 pages. Livre que je vais évidemment acheter, dans les jours qui viennent.

    Julian Jackson parle parfaitement français, et tout ce qu'il a dit ce matin est exact et intéressant, encore que rien de nouveau, pour qui est peu ou prou immergé dans la gaullologie, n'ait émergé.

    Le seule vraie nouveauté ne réside peut-être pas tant dans le livre (que je me réjouis tout de même de découvrir) que dans la qualité, l'originalité, d'un regard britannique sur de Gaulle.

    Charles de Gaulle, très porté sur l'Allemagne dès le début de son adolescence, accumulant les références à la littérature allemande dans ses écrits, déteste l'Angleterre. Il n'en parle pas la langue, n'a même pas réussi, en près de quatre ans d'exil à Londres (40-44), à la parler correctement. Il admire la grandeur et la solidité des institutions britanniques, mais reconnaît dans la perfide Albion l'ennemi héréditaire que l'Allemagne, elle (malgré 1870 et 1914), n'est pas du tout.

    L'entretien de ce matin, intéressant, a porté justement sur ce paradoxe : il s'exile à Londres le 17 juin 1940 pour porter la voix de la France, reçoit l'aide de Churchill, mais "dévore la main qui le nourrit". C'est parfaitement exact, de même que son ingratitude : Charles de Gaulle, l'un des plus grands hommes qu'ait hanté la France, est l'une des figures politiques les plus ingrates de l'Histoire.

    Je lirai donc Julian Jackson. Et vous invite (http://pascaldecaillet.blogspirit.com/…/john-e-jackson-lisez-l…) à relire mon blog du 27 septembre, où je dis ma colère contre son homonyme, le grand critique littéraire John E. Jackson, qui croit bon de rabaisser le prodigieux triptyque de Lacouture (le Rebelle, le Politique, le Souverain), première grande biographie du Général dans les années 80, la rangeant à tort parmi les hagiographies.

    C'est une forfaiture que d'avoir laissé entendre cela, car la biographie en trois volumes de Jean Lacouture a été, en son temps, porteuse d'innombrables nouveautés, des choses que personne ne connaissait, et qu'il avait su défricher. A cela s'ajoute la qualité - exceptionnelle - du style. Jean Lacouture, dont j'ai lu tous les livres, de Nasser à Champollion, et que j'ai eu maintes fois l'honneur d'interviewer, était un écrivain.

    Alors oui, lisons Julian Jackson. Et n'oublions jamais de lire et relire encore le triple chef d’œuvre de Lacouture.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Et le tour est joué !

     

    Sur le vif - Dimanche 06.10.19 - 09.33h

     

    Ceux qui, en Suisse, ne veulent surtout rien changer aux actuels rapports de forces économiques et sociaux, qui pèsent tant sur les retraités, les assurés des caisses maladie, les patients, les paysans, les classes moyennes, les jeunes sans emploi, les travailleurs pauvres, les petits entrepreneurs, ceux-là donc ont tout intérêt à entretenir l'actuelle ambiance d'Apocalypse climatique.

    Tant qu'on se focalise à mort sur le climat, sujet unique, éblouissant, on laisse invisibles les vraies inquiétudes des Suisses, qui sont clairement d'ordre SOCIAL.

    On déploie un immense paravent, pour camoufler ces structures lourdes de notre société suisse, où se jouent les vraies souffrances de notre peuple.

    Et le tour est joué.

    Entre bobos climatiques et ultra-libéraux, il y a une alliance objective. De même qu'il y a toujours eu alliance entre libéraux et libertaires.

    L'alliance des célestes, contre les terriens. L'alliance des cosmopolites, contre les peuples et les nations.

     

    Pascal Décaillet