Liberté - Page 335
-
Bernard Haitink (1929-2021), l'antithèse de la solitude
Sur le vif - Samedi 23.10.21 - 08.26hJe viens de revoir Bernard Haitink dans le Deutsches Requiem, de Brahms.Ce chef de génie indique la structure, avec une précision et une clarté jamais atteintes depuis Furtwängler. Il ne commet de geste que pour donner le tempo, indiquer le volume, décrypter en instantané l’apparat critique de l’œuvre. Il se meut, l’œuvre apparaît, construite, en immédiate lecture. Un travailleur de révélation, en chambre noire.On pourrait penser à ces mimes expressionnistes que j’ai contemplés l’an dernier à Weimar, avec mon épouse, dans le Musée du Bauhaus. Mais il n’en est rien. La gestuelle de Haitink, toute de rigueur et de netteté, c’est la puissance de composition de l’œuvre, le génie mathématique de sa structure, simplement mise en lumière, en direct.Ce style de conduite, c’est l’antithèse de la solitude. Haitink, c’est la présence d’un humain, au service d’une lecture et d’une interprétation, au milieu d’autres humains. Jamais, depuis Furtwängler, l’émotion n’a été à ce point intériorisée. Jamais cependant, la folie de l’œuvre, sa capacité de transgression, sa singularité, ne nous heurtent avec tant d’intensité.La musique perd l’un de ses plus grands serviteurs. Comme au soir de la mort de Claudio Abbado, de Nikolaus Harnoncourt, de Mariss Jansons, elle est en deuil. Un porteur de lumière est passé.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
Exécutif de la Ville : déraciné, jusqu'aux étoiles !
Sur le vif - Jeudi 21.10.21 - 16.38hL'exécutif de la Ville est définitivement déconnecté des VRAIES PRÉOCCUPATIONS des Genevois ! Il n'en peut plus de multiplier les énoncés d'intentions autour des questions de genre, de couleur de la peau, d'ouverture aux bienfaits du multiculturalisme. C'est de l'idéologie, pure et simple. Déracinée. Stellaire.Que la Ville s'occupe du pouvoir d'achat ! Du prix de l'essence ! Du prix des combustibles de chauffage ! Du prix des médicaments ! Du prix des soins dentaires ! Qu'elle montre un minimum de respect à ces damnées classes moyennes, qu'elle écrase de sa superbe indifférence ! Les classes moyennes oui, pas toujours les assistés ! Pas toujours l'Autre !Les classes moyennes ! Ceux qui se lèvent le matin, pour aller bosser. Ceux qui n'en peuvent plus de payer leurs impôts sur le fruit de leur travail. Ceux qui, le samedi, utilisent leur véhicule familial pour aller faire leurs courses hebdomadaires, et se retrouvent bloqués dans la circulation par les braillards de gauche qui manifestent ! TOUS LES SAMEDIS, cet automne !La réalité, c'est cela ! Ce que j'écris ici ! L'exécutif de la Ville gesticule autour des idéologies. Il tournicote autour du réel. En réalité, l'échelon Ville ne sert à rien. Juste permettre à la gauche de s'entretenir, aux frais des contribuables, une clientèle électorale. En arrosant de subventions une myriade de "collectifs" et d'associations dont l'utilité est plus difficile à trouver qu'une comète perdue, dans le néant.Colère. Classes moyennes, ne vous laissez pas faire ! Maintenant, ça suffit.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
Coquille vide
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 20.10.21
« Transition écologique » : la majorité gouvernementale de gauche, à Genève, n’a que ces deux mots à la bouche ! Ses représentants nous les brandissent dans tous les débats consacrés aux Finances cantonales. Les chiffres, on les connaît : 460 millions de déficit prévus au Budget 2022 ; 12,8 milliards de dette. En clair : l’Etat n’a plus un sou ! Il doit emprunter pour vivre. Si les taux d’intérêts remontent, c’est la banqueroute.
Mais peu importe ! La gauche gouvernementale ne s’en émeut pas le moins du monde. Elle garde le sourire, et nous promet la « transition écologique ». Alors, pour ma part, chaque fois que j’accueille l’un de ses représentants pour des débats, j’essaye d’en savoir plus. Poliment, je demande : « La transition écologique, c’est quoi, au juste ? ».
La réponse, hélas, est encore plus imprécise que lorsqu’on interroge les mêmes personnes, depuis des années, sur un autre mantra : la « transition énergétique », censée remplacer sans tarder le nucléaire par des « énergies renouvelables ». Dès que les questions deviennent concrètes, les réponses sombrent dans l’abstrait, le slogan. Bref, une coquille vide.
Et il y a pire : pendant que nos édiles de gauche rêvent la « transition », les matières premières et les énergies viennent à manquer. Dans toute l’Europe, le problème commence à se poser. C’est du lourd : il en va de nos vies quotidiennes. La France parle déjà de garder le nucléaire, en le modernisant. L’Allemagne revient à son bon vieux charbon, qui a fait sa puissance depuis 250 ans. Mais chez nous, on nous balance du rêve. Le réveil sera difficile.
Pascal Décaillet
Lien permanent Catégories : Commentaires GHI