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Liberté - Page 1475

  • Mais d’où sort donc ce « tribunal arbitral » ?

     

    Vendredi 21.08.09 - 17.30h

     

    La chaleur extrême du désert libyen produirait-elle des mirages ? Ainsi, cet étrange « tribunal arbitral », censé statuer, de la Terre ou de Sirius, sur les circonstances de l’arrestation d’Hannibal Kadhafi à Genève.

    Mais d’où sort donc cette hallucinante idée ? Surtout, comment le président de la Confédération suisse a-t-il pu accepter le principe d’une instance judiciaire extérieure à nos institutions, et qui leur serait de droit supérieur ? Il y aurait donc place pour des juges étrangers ?

    Dans toute cette affaire, les autorités genevoises ont pris des décisions souveraines, dont elles n’ont pas à rougir. On aurait pu, à la rigueur, les contester par la voie de la Cour suprême suisse (le Tribunal fédéral), mais où va-t-on chercher l’embryon de légitimité d’un « tribunal arbitral » ? Pire : en quoi est-ce l’affaire de la Confédération de sanctionner le pouvoir d’un canton, là où ce dernier s’exerce en légitimité ?

    Non, désolé, le recours à cette instance dont personne n’avait jamais entendu parler, et qui du reste n’existe pas, ne résiste ni à l’évidence, ni à l’examen.

    A moins qu’on n’entende instaurer un Tribunal d’Inquisition pour entraver ce qui résiste à la raison d’Etat. C’est une option. Mais au moins, qu’on veuille bien l’annoncer clairement. Mieux vaut, en politique, un cynisme assumé que la tête de l’autruche au plus profond du sable. Celui du désert, of course.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • La Suisse n’avait pas à présenter d’excuses

    Jeudi 20.08.09 - 20.15h

    Des excuses, des excuses, des excuses. Il n’y a plus que cela : des excuses.

    Aujourd’hui, Monsieur, en Suisse, on ne fait plus de politique : on saigne ses genoux sur le chemin rugueux de Fatima, celui de la rédemption par la repentance, brûlante, sous la canicule.

    Que la police genevoise ait interpellé de façon trop musclée, quant à la forme, le fils Kadhafi, c’est probable. Qu’il y ait eu disproportion, soit. Mais enfin, il y a surtout eu maltraitance de domestique, c’est cela qui est inadmissible, cela que la loi suisse – la seule qui vaille en nos frontières – condamne. En Suisse, il n’y a ni gueux, ni fils de prince : il y a l’égalité de tout humain, quel qu’il soit, devant la loi. À cet égard, les autorités genevoises n’ont pas eu tort, sur le fond, d’interpeller Hannibal Kadhafi, comme elles l’auraient fait pour n’importe quel autre justiciable.

    Au final de cette lamentable affaire, voici donc le chef de l’Etat suisse en situation de Canossa devant ce très grand défenseur des droits de l’homme qui, depuis juste quarante ans, avec la sagacité qu’on sait, préside aux destinées de la Libye. La Suisse, vieille démocratie, d’au moins 161 ans, modèle à bien des égards, pieds nus et en chemise devant le maître de Tripoli. L’image, pour l’opinion publique de notre pays, pour le principe d’égalité devant la loi, est tout simplement insupportable.

    Non, Monsieur Merz, la Suisse n’avait pas à présenter d’excuses.


    Pascal Décaillet





  • Le bel été de Christian Levrat

    Jeudi 20.08.09 - 07.45h

    Ah, le bel été de Christian Levrat ! Insouciant, sifflotant, comme un merle moqueur par un petit matin de canicule.

    Présider un parti qui n’est pas directement concerné par le remplacement de Pascal Couchepin, donc se retrouver arbitre, c’est être courtisé par tous. Il y a, dans la vie, des situations plus désagréables. Alors, va pour les apéros, va pour les cacahuètes de Locarno avec Fulvio Pelli. Et puis, le coup suivant, va pour la découverte, sur les ondes publiques, des incroyables convergences du PS avec le PDC en matière d’assurance maladie. C’était hier soir, avec Christophe Darbellay.

    À entendre les deux hommes, ce savoureux dialogue de Dom Juan et de Monsieur Dimanche, il n’y aurait qu’ordre et beauté entre les deux partis. Intersections. Visions communes. Confluences. Il y aurait tant à reconstruire, ensemble, sur les décombres de l’ère Couchepin. Tant de lendemains qui chantent. Tant de roses, avec tant de résédas.

    C’est fou, la politique, comme ça peut vous déconcerter. Allez, tant qu’on y est, allons-y pour la fusion. Une petite prière sur la tombe de Jaurès. Et quelques roses sur celle de Léon XIII. Et après, pour fêter ça, on va prendre une caisse ensemble. Une bonne caisse. Mais unique, c’est juré.

    Pascal Décaillet