Sur le vif - Dimanche 06.06.10 - 09.24h
« Israël terroriste ». C’est en tête d’une manifestation hurlant ces deux mots que le conseiller national Carlo Sommaruga, hier, défilait sur le pont du Mont-Blanc, à Genève. Peu après, on a pu entendre le même personnage donner libre cours longuement à sa haine d’Israël, sans contradicteur, sur les ondes publiques.
Ces braves gens qui manifestaient hier à Genève, avec leurs keffiehs, leurs drapeaux turcs et palestiniens, on apprécierait aussi de les entendre lorsque des bus scolaires israéliens sont la proie des roquettes de ce si cher et si charmant Hamas.
On apprécierait, aussi, de recueillir leur point de vue si nuancé et documenté sur le transit, par Gaza, de toutes sortes d’armes visant, rien de moins, qu’à détruire Israël.
Mais cela, on ne l’entend jamais. On perpétue, sans la moindre nuance, la bonne vieille tradition unilatéralement pro-palestinienne de la gauche suisse. On sort le keffieh, mythologie oblige, on vient brailler « Israël terroriste » sur le pont du Mont-Blanc, on ne donne jamais ce qualificatif à ceux d’en face, on cite sur les ondes quelques vagues Conventions de Genève, on se retranche derrière le paravent du droit international, et puis on rentre chez soi. Persuadé d’avoir participé à quelque chose d’héroïque, de grand.
Alors qu’on a juste fait peur aux cygnes qui passaient. Avec de rauques hurlements. Ah, les braves gens !
Pascal Décaillet
PS: il y a, jour pour jour, 66 ans, une "flotille" un peu moins amatrice venait, sur les côtes de Normandie, contribuer à libérer l'Europe du plus abominable régime que ce continent ait connu. Là oui, je pense qu'on pouvait parler d'Etat terroriste.