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Liberté - Page 1455

  • Thônex : victoire libérale et leçons d’un scrutin

     

    Sur le vif - Dimanche 21.03.10 - 14.26h

     

    Le monde politique genevois attendait avec intérêt, ce week-end, le résultat de l’élection complémentaire à l’exécutif de Thônex, suite à l’arrivée d’Isabel Rochat au Conseil d’Etat. C’est, comme il fallait s’y attendre, la victoire du dauphin de l’ancienne maire de Thônex, le libéral Pascal Uehlinger : 1342 voix (41,9%). Puis, le candidat de gauche, Alain Dupraz : 1122 voix (35%). Enfin Jean Villette, poulain du MCG : 689 voix (21,5%).

     

    Election hyper-locale, certes, qui rend vaine toute extrapolation sur les municipales qui auront lieu dans tout le canton au printemps 2011. On notera tout de même que ni la droite classique, ni la gauche ne peuvent seules obtenir de majorité. L’effet Villette n’aura certes pas eu la même force d’entraînement que l’effet Cerutti à Vernier, mais avec plus d’un électeur sur cinq, le MCG se confirme, à Thônex comme ailleurs, comme l’arbitre dans les communes genevoises. Ainsi, dans l’hypothèse d’une alliance gauche-MCG, la droite était clairement tenue en échec.

     

    A Thônex comme ailleurs, l’émergence de cette nouvelle force politique, dans le canton, devra être prise au sérieux autant à droite qu’à gauche. Les regarder de haut en les traitant de populistes ne servira pas à grand-chose. Il faudra composer, tout en gardant en tête la finalité suprême. Cela porte un nom : cela s’appelle la politique.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

  • Longet est mort ! – Vive Longet !

     

    Sur le vif - Samedi 20.03.10 - 18.32h (début exact du printemps)

     

    Il a perdu les élections, il pourra donc continuer à régner. René Longet, 59 ans le 12 avril prochain, repart pour un second mandat à la tête du parti socialiste genevois. Fort bien réélu (164 voix contre 76, tout de même, à son étonnant challenger Alberto Velasco), Longet devra mener la bataille des municipales (avril 2011) et celle des élections fédérales (octobre 2011). Il devra, surtout, restituer fougue et cohérence à un parti groggy suite aux élections cantonales de l’automne dernier : 15 députés seulement (le MCG en a 17), et surtout la perte historique de l’un de ses deux sièges au Conseil d’Etat. Vaste programme !

     

    René Longet, à coup sûr, est un homme de valeur, intelligent et cultivé, vieux militant, très rusé, tout au plus a-t-il quelque peine à finir une phrase sans s’emberlificoter dans d’incroyables enchevêtrements de principales, d’incises et de subordonnées. Il est aussi, c’est vrai, un homme de terrain, ce que ne sont de loin pas de nombreux caciques de son parti, s’étant depuis bientôt deux décennies partagé postes et prébendes, jetons de présence, places au soleil, préférant la saveur de l’esturgeon à celle du cassoulet. Bref, le problème numéro un du parti socialiste genevois, ça n’est pas René Longet, c’est sans doute le parti lui-même.

     

    Le retour au terrain, au militantisme, aux fondamentaux du parti, tout cela est aujourd’hui majoritairement acquis dans les consciences. Reste la fougue. L’énergie. Sans un minimum d’ivresse dionysiaque, l’aventure politique sombre très vite dans un océan grisâtre où la gestion du quotidien le dispute à l’ennui. Or, le parti qui, depuis deux ou trois ans, incarne ce renouveau populaire, ça n’est pas le PS, mais le MCG. Voyou, peut-être, gouailleur, mauvais garçon, blouson noir, mais entraînant. C’est cette dynamique-là que Longet 2 devra tenter d’enrayer : il a du pain sur la planche.

     

    Un mot, enfin, sur Alberto Velasco. Un homme d’une chaleur et d’une fibre militante rares. Brouillon, imprévisible, il dilue l’entendement, oui, mais à travers la poétique opacité de son sabir, jaillissent des étincelles de sincérité et de lumière. Dans ce combat, il est parti seul, les barons (qui ont sans doute permis par annulation de leurs pouvoirs l’élection de René Longet) le lui ont fait sentir, multipliant les pressions pour qu’il retire sa candidature. Il l’a maintenue, il est allé jusqu’au bout, il décroche un magnifique tiers dont il faudra tenir compte. Allez, disons, au royaume des clercs et celui des barons, le Tiers-Etat.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Frédéric Mitterrand : l’Ardèche c’est où, dites ?

     

    Sur le vif - Mardi 16.03.10 - 16.35h

     

    André Malraux, Jack Lang : il fut un temps où la France avait de grands ministres de la Culture, qui savaient faire des choix et délivrer des signaux. Aujourd’hui, la France a un ministre doté d’un grand nom, en quête désespérée d’un prénom : Frédéric Mitterrand. Nous avions été quelques-uns, pourtant, à nous réjouir de sa nomination : télévisuellement, l’homme avait du style. Comme ministre, il déçoit.

    Dernier épisode en date : les obsèques de Ferrat. Il n’y a qu’un lieu où le ministre français de la Culture, en ce début d’après-midi, se devait d’apparaître : Antraigues-sur-Volane, Ardèche. Un village au demeurant magnifique, dont je garde un souvenir ému. Depuis Louis XIV, la France, plus que d’autres, est un pays où les politiques ont su donner des signaux de respect aux artistes. Frédéric Mitterrand avait, cet après-midi, l’occasion d’honorer cette tradition trois fois séculaire.

    En lieu et place de cela, le ministre a préféré maintenir un déplacement en Arabie Saoudite, où nul ne doute qu’il ait des choses impérieusement urgentes à faire.

    C’est son droit. Mais ça manque de classe. Tiens, dans l’avion retour, en prenant congé des ultimes rivages du désert, je lui suggère d’écouter la très belle chanson « Ma France ». C’est signé Jean Ferrat. Bonne continuation, Monsieur le Ministre.

     

    Pascal Décaillet