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Sales tronches

 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.10.25

 

Rien de pire que la mémoire officielle. Toujours et partout, elle suinte la propagande des puissants du moment. Pour se glorifier. Se justifier dans leur pouvoir. Se maintenir dans leurs postes, leurs privilèges, leurs prébendes. Nul n’y échappe, ni la gauche, ni la droite, ni les bien intentionnées, les bien-pensants, les béni-oui-oui, le initiés, les clercs, les officiels.

 

Les voix de la mémoire ne doivent pas venir des puissants, mais justement des opprimés. Des oubliés. Des laissés pour compte. C’est valable en politique, comme dans une relation amoureuse : on étouffe les intonations des vaincus, ou des largués. On tricote une histoire officielle, propre, parfumée. Le romancier, seul, peut la restituer ? Mais à quoi travaille-t-il, ce jongleur de sortilèges : à la justesse du sujet, ou à sa propre écriture ? C’est compliqué la mémoire, elle est sœur de mille faussaires, elle doit trouver son chemin parmi ceux qui veulent lui tordre le cou.

 

Les puissants, tiens par exemple en politique ? Les pires ! A quoi servent leurs ineffables « conférences de presse », si ce n’est à tenter d’imposer la version du pouvoir ? Et il faudrait accourir à leur liturgie, comme d’autres se pressent à Versailles, pour le Petit-Lever ? Et il faudrait, dociles, recracher leurs mots ? Et il faudrait se contenter, tout au plus, de leur « poser des questions » ? Refusons ce cirque. Soyons ce que nous devons être : des sales tronches.

 

Pascal Décaillet 

 

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