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Liberté - Page 1449

  • Salaud de peuple

     

    Sur le vif - Mardi 15.06.10 - 12.53h


    « Le show politique se poursuit » : étrange titre pour qualifier un débat politique démocratique, sous la Coupole fédérale ! Ce titre, c’est pourtant celui d’un communiqué de presse du parti libéral-radical, tombé en fin de matinée, où les très sages, très cérébraux, très raisonnables responsables du Grand Vieux Parti qui a fait la Suisse et leurs néo-cousins patriciens paniquent totalement à l’idée que l’Accord Suisse – Etats-Unis sur l’UBS puisse être soumis au référendum facultatif.

     

    C’est vrai, le peuple, c’est sale. Et ça pue. Ca vient vous foutre en l’air votre si belle ouvrage parlementaire. Vos navettes. Vos nuances. Vos conférences de conciliation. Vos négociations secrètes avec les milieux bancaires. Avec l’Oncle Sam.

     

    De fait, l’idée même que le souverain ultime de ce pays puisse être amené à se prononcer sur un compost aux essences si munichoises, ne manquerait pas d’un certain sel. Le sel qui vient d’en bas. Le sel noir de la colère. Celui qui amène le peuple, un certain dimanche, à oser le mot que tant de corps intermédiaires ont oublié : le mot non.

     

    Pascal Décaillet

  • Argent public

     


    « Pas un centime d’argent public n’a été versé à la famille Kadhafi, émanant des caisses de l’Etat de Genève ». Déclaration, mot pour mot, de François Longchamp, hier soir.

     

    Ce qui frappe toute oreille un peu sensible au langage et à ses nuances, c’est l’adjectif « public ». Est-ce gratuitement que le président du Conseil d’Etat genevois a tenu à insérer ce mot?

     

    Puisqu’il n’y a pas d’argent « public », y aurait-il eu de l’argent privé ? Si oui, François Longchamp le sait-t-il ? Donnera-t-il, entre jeudi et vendredi, des informations aux députés à ce sujet, lors de la séance du Grand Conseil ?

     

    Ces questions-là, en l’état, sont posées.

     

    Pascal Décaillet

     

    PS: il reste toujours, sémantiquement, la possiblité d'argent public n'émanant pas de l'Etat de Genève. De l'argent fédéral, par exemple?

     

  • Hervé Loichemol : excellente nouvelle !

    loichemol.jpg

     

    Sur le vif - Lundi 14.06.10 - 17.28h

     

    Elle aura été laborieuse, la succession d’Anne Bisang à la tête de la Comédie, à Genève, elle aura fait couler de l’encre, de la salive, fait sortir Charles Beer de sa réserve, mais toutes ces difficultés, devant l’excellence du résultat, s’évanouissent. C’est Hervé Loichemol qui sort du lot, fou de théâtre et de littérature, allumé des planches, provocateur dans la Cité.

     

    Depuis le premier spectacle que j’ai vu de lui, « Rester Partir » de Bernard Chartreux en 1984, c’est toujours avec un pincement de désir et de folle curiosité que je vais voir ses pièces. Il y a Yves Laplace, son complice de toujours, avec lequel il monta, en 1989, l’éblouissante « Nationalité française » (sur fond d’Algérie française, dans laquelle Loichemol a grandi). Il y a Heiner Müller (Hamlet-Machine, Quartett), il y a le Koltès de la "Solitude des Champs de coton", il y a Brecht, Sade, Olivier Py, Michel Beretti, et une impressionnante quantité d’auteurs contemporains.

     

    Avec Loichemol, le théâtre est dans la cité, il nous interpelle, nous remet en question, nous heurte, nous dérange. Surtout, il nous jette des horizons, sur le chemin. Il ouvre le jeu. On l’aimera ou non, on l’encensera, on le conspuera, il ne laissera jamais indifférent. Là où certains se contentent de passer les murailles, en voilà un qui existe, haut et fort. A prendre ou à laisser. Essayez de prendre : ça vaut la peine.

     

    Pascal Décaillet