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Liberté - Page 1327

  • La police genevoise et la clarté d’Euclide

     

    Sur le vif - Vendredi 18.02.11 - 19.21h

     

    Certains de mes jeunes confrères, très gouvernementaux, instruisent à charge le procès de la police en déclarant « incompréhensible » le mouvement de grogne des gendarmes genevois. Je ne partage pas leur point de vue.

     

    Au plus haut niveau politique, que fait-on ? Du marketing. De Beaumarchais à Guillaume Apollinaire, de Figaro en Phénix, on nous vend des opérations-miracles comme de la poudre de perlimpinpin. Délogés d’ici, les délinquants émigrent là. Comme chats et souris, on se déloge. Dans la foulée, on déplace le problème.

     

    Les policiers genevois font un travail remarquable. Dans des conditions de plus en plus difficiles. Sur Phénix, le chantier de réorganisation de leur corps, que doivent-ils penser lorsqu’ils voient leur ministre, personne au demeurant fort respectable, articuler des mots qui semblent jaillir des lèvres d’un souffleur : « Zustand », « Sollzustand », « processus itératif » ?

     

    Iter. Le chemin. Euclide : la droite. Le plus court chemin d’un point à un autre, quand on émet un message, n’est-il pas celui de la maîtrise de la pensée et de la cristalline clarté du verbe ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Piano, Forte !

     

    Sur le vif - Allegro, ma non troppo - Jeudi 17.02.11 - 12.15h

     

    Ineffable Fabiano Forte ! Dans un blog publié ici même, l’ancien président du PDC genevois, homme avec lequel il me plaît d’évoquer parfois l’Histoire récente de l’Italie, notamment entre 1861 et 1943, nous donne son ticket favori pour les Etats : Christian Lüscher et… Robert Cramer !

     

    Ca n’est pas encore la prise de Fiume, que d’improbables se perdent à nommer Rijeka, moins encore les funérailles de Verdi sous la baguette de Toscanini, mais enfin disons qu’il y là comme le clapotis d’un petit pavé dans la mare d’un jardinet, qui n’est hélas pas celui des Finzi Contini.

     

    En clair, toute honte bue et tout décodeur débranché, la première partie de la proposition est juste et bonne, sage et de nature à enrayer la machine à perdre de la droite genevoise. François Gillet, président du PDC genevois, que je viens d’avoir au téléphone, me confirme que Lüscher sera bel et bien le candidat du PDC au Stöckli. Dont acte.

     

    J’avoue comprendre un peu moins bien la seconde partie du diptyque. Si vraiment la droite genevoise estime (et on peut la suivre sur ce point) que Christian Lüscher doit partir seul au combat, histoire de ne rien éparpiller, qu’elle le lance seul. Mais pourquoi troubler le message en associant son nom à celui d’une éminente personnalité du camp adverse ? Car les Verts ne sont pas les alliés de la droite, ne lui font jamais de cadeau dans les rendez-vous électoraux. Il est des passerelles qui mènent à la perte de soi. Quelles que soient les sirènes, dans le lit du fleuve.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • La rose, les voyous, les voyelles

     

    Sur le vif - Mercredi 16.02.11 - 11.27h

     

    A cours d’électeurs, à cours d’idées, le parti socialiste genevois ne sait plus quoi inventer pour se rendre intéressant. Dernière incongruité : il adresse au Conseil d’Etat une « lettre ouverte » suggérant que Mark Muller démissionne, non du collège, mais de son rôle de président. Histoire, ajoute perfidement la missive, de le « décharger ». Ils sont gentils, les socialistes, de penser à la « charge » de M. Muller.

     

    On pourrait pérorer sur le fond, la grisâtre tiédeur de cette demi-mesure. Mais la forme ! Depuis quand, en République, un parti gouvernemental (je crois savoir que M. Beer siège au Conseil d’Etat) adresse-t-il des lettres ouvertes au gouvernement ? Le parti socialiste dispose d’un groupe parlementaire, certes au régime. Il peut poser des questions, interpeller, rédiger des résolutions, des postulats, des motions. L’organon de la démocratie parlementaire.

     

    Les « lettres ouvertes », je croyais cela réservé aux « gueux » de la marge non-gouvernementale. En cette espèce comme dans d’autres, voilà donc le parti socialiste n’ayant plus d’autres expédients que d’imiter l’original. Un peu comme un enfant trop sage s’essayant, les parents s’étant absentés, à jouer au voyou. Ou une consonne, dans l’encre de la nuit, se rêvant en voyelle.

     

    Pascal Décaillet