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Liberté - Page 1326

  • Dissonances natalistes au Grand Conseil

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    Sur le vif - Mercredi 06.04.11 - 12.12h

     

    « Croissez et multipliez ». On savait Eric Bertinat adepte de la formule. Il l’a confirmé avec éclat, hier en fin d’après-midi, à la Commission des Affaires sociales du Grand Conseil genevois, en votant l’initiative 145, de la gauche, « pour des allocations familiales dignes de ce nom ». Du coup, et en fonction aussi de l’absence d'un représentant du PDC à la commission, l’initiative est passée !

     

    Ce matin, Pierre Weiss ne goûtait que très moyennement la conversion UDC et la « distraction » démocrate-chrétienne, le converti comme l’absent se trouvant être – par hasard – pères de famille nombreuse. En revanche, la cheffe du groupe socialiste, Lydia Schneider Hausser, était aux anges. Oh certes, le plénum se chargera sans doute de réparer cette « anomalie », mais tout de même, l’UDC qui vote avec la gauche ! Et ce même UDC – au demeurant le meilleur des hommes – qui figure sur tous les murs de la ville en compagnie d’une libérale…

     

    Lorsque l’entendement se fiance à la surdité, il reste, pour assurer la survie de la raison – et celle de l’espèce – une ultime planche de salut : faire des enfants.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Sois Vert ou tais-toi !

     

    Chronique publiée dans le Nouvelliste - Mercredi 06.04.11

     

    Que Fukushima soit une tragédie, tout le monde en convient. Qu’elle induise une profonde réflexion sur l’avenir de nos énergies, d’accord. Qu’il faille tout mettre en œuvre pour inventer, à terme, une alternative au nucléaire, une majorité de Suisses le pense. Tout cela justifie-t-il, pour autant, l’incroyable hystérie de récupération électorale, dans toute la classe politique suisse, du drame nippon ? Depuis quelques semaines, chaque homme, chaque femme politique s’est transformé en puissant expert de la question énergétique. On n’entend plus parler que centrales à gaz et pompes à chaleur. Le débat citoyen, dans notre pays, ressemble à une causerie doctorale de l’EPFL. Où le Kilowatt/heure est roi, le panneau solaire éblouissant, et l’isolation des immeubles, la querelle suprême.

     

    Aux Verts historiques, aux anti-nucléaires de la première heure, il n’y a pas grand-chose à reprocher. Saisir l’opportunité, en politique, n’est pas un défaut, et là, elle est vraiment trop belle, ils auraient tort de se gêner. Mais que de conversions ! Que d’encombrements sur le chemin de Damas ! Que de vocations, soudain, dans la dialectique énergétique. En vérité je vous le dis, ce qui éclot avec la plus étonnante des fécondités, ces dernières semaines, c’est l’éolienne. Au royaume du vent, la girouette est souveraine, le nord et le sud se confondent, la boussole devient folle. Grand spécialiste de cette « souplesse », un parti du centre-droit, d’inspiration chrétienne, dont je tairai le nom, disons juste qu’il est majoritaire depuis un siècle et demi en Valais.

     

    Face à ces irradiés de la 25ème heure, je préfère encore le courage de tel radical casque à boulons, telle conseillère fédérale hallucinée du champignon, telle brute UDC. Non que je partage nécessairement leurs positions. Mais en politique, un minimum de fidélité à la colonne vertébrale de son propre discours aide, sur la longueur, à l’acquisition d’un certain crédit. Mais tous ces néo-Tournesols, flanqués de leur ingénieur Frank Wolf (qui finira sa vie en satellite), voilà qui métamorphose le théâtre politique suisse en une monumentale centrale de Sbrodj. Tous spécialistes. Tous Syldaves. Tous docteurs en Kabbale anti-nucléaire. Ils nous promettent le vent, le soleil, la lente extase d’une vie plus douce. Et nous, face à l’océan, nous sommes comme l’héroïne de Rohmer, si belle, si bouleversante : éblouis, aveuglés par le surgissement théologique du Rayon Vert.

     

    Pascal Décaillet