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Pierre Weiss : la grêle après la vendange

 

Sur le vif - Mardi 02.08.11 - 10.22h

 

Je pourrais prendre pour moi, à la virgule près, les propos de Pierre Weiss dans son discours du 1er Août dans la commune d'Avusy (GE), de même que ses réponses au Temps, dans l'interview publiée ce matin. Le député genevois, également vice-président du PLR suisse, et candidat au National, y plaide pour un « Schengen + », application plus stricte de l'accord approuvé par le peuple suisse. Qui passerait, notamment, par un renforcement de l'effectif des gardes-frontière.

 

Non, je n'ai rien à redire sur le fond. Je suis d'accord, comme sans doute une grande majorité de la population, avec Pierre Weiss. Le tout petit problème, c'est qu'il arrive beaucoup trop tard. Trop tard, pour être crédible quand on vient de ce parti-là. Trop tard, quand on s'appelle Pierre Weiss, et qu'on a passé les dernières années à prendre de haut, à Genève, les deux partis (MCG, UDC) qui tenaient, contre tous, ce discours. Trop tard, quand on vient d'un parti cantonal dont la ministre responsable de la sécurité peine à régler la situation, et à convaincre de son autorité. Oui, sur le thème de la frontière, Pierre Weiss a raison. Mais il arrive comme la grêle après la vendange. Malgré mon amitié pour cet excellent politicien, homme de valeurs et de fidélité, je me dois, ici, de le dire.

 

Pendant des années, l'univers politique de Pierre Weiss (libéraux, mais aussi radicaux) a traité de façon incroyablement hautaine, à Genève, les partis de la marge non-gouvernementale qui pointaient du doigt l'insécurité transfrontalière, réclamaient une nouvelle orientation des missions des gardes-frontières (profession à laquelle je rends ici hommage), et surtout des hausses d'effectifs. Pendant des années, on leur disait qu'ils stigmatisaient. Maintenant, on se range à leurs idées. C'est très bien, et il faut toujours rendre hommage à ceux qui savent évoluer. Mais qu'ils ne viennent pas, à moins de trois mois des élections, s'approprier la paternité du thème. Ils n'en ont jamais eu le leadership : ils ne font que suivre.

 

Ici même, il y a quelques mois, j'ai rendu hommage au Conseil d'Etat genevois, lorsqu'il a enfin énoncé la nécessité d'une préférence pour les résidents, lors du retour à l'emploi. Là aussi, je rends hommage à Pierre Weiss. Je lui dis simplement : « Pierre, c'est bien, mais ça n'est pas votre thème. Vous n'en êtes pas l'initiateur, pas le père. Juste le récupérateur, à l'approche de l'automne électoral ».

 

Pascal Décaillet

 

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