Sur le vif - Lundi 08.08.11 - 12.02h
C'est l'un des élus les plus prometteurs de la classe politique genevoise qui s'est fait sauvagement tabasser, en pleine ville de Genève, dans la nuit de vendredi à samedi. Un épisode que nous rapporte le Matin d'aujourd'hui, avec deux photos d'Adrien Genecand, paupières tuméfiées, les yeux au beurre noir. Photos qui m'ont soulevé le cœur, d'abord parce que toute violence physique est détestable, aussi parce que j'ai des enfants, un peu plus jeunes, qui sortent parfois le soir, alors oui, le récit de cette agression me fout la trouille.
Du fond du cœur, je souhaite à Adrien Genecand de se remettre le plus vite possible, physiquement, mais surtout psychologiquement, de ce traumatisme, car c'en est un. J'en profite pour dire un mot de ce jeune politicien de 24 ans, exemplaire en toutes choses, co-président des Jeunes libéraux radicaux, verbe précis, argumentation percutante, toujours calme et respectueux dans les débats. Il fait partie, avec Nantermod, Murat Julian Alder, Alexandre Chevalier, et quelques autres, de la brillante relève de la famille libérale radicale. À cette école de pensée, qui se veut héritière des Lumières, de l'Aufklärung, de la « disputatio » intellectuelle, il a puisé la volonté d'argumenter, encore et toujours, pour convaincre. Avec des mots. Et jamais, justement, avec les poings.
La dignité avec laquelle ce jeune homme évoque sa mésaventure dans le Matin (« J'ai surtout conscience de la chance que j'ai, en étant comblé aussi bien au niveau professionnel que familial ») constitue, pour la jeunesse comme pour nous tous, un véritable exemple. Il faut que ce garçon se remette très vite, et retrouve toute sa place dans une scène politique où il aura, dans les années qui viennent, beaucoup à apporter.
Pascal Décaillet