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Liberté - Page 124

  • Être entrepreneur : solitude et responsabilité

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 28.06.23

     

    Avoir une entreprise à soi, sous certains aspects, c’est rien que des emmerdes. Du souci, 365 jours par an. Tu es seul, par exemple, après avoir eu l’honneur et la joie d’avoir eu des employés, plusieurs années. Tu es seul, tu fais tout toi-même, parce qu’au fond, tu n’as jamais rien su déléguer. Jamais voulu. Jamais pu, c’est plus fort que toi. Tu n’as confiance qu’en toi-même, c’est une limite évidemment, une immense lacune, mais c’est ainsi, on ne refait pas la nature des gens. C’est très orgueilleux : tu considères que le boulot ne sera bien fait, dans ses finitions, que si ça vient de toi. C’est évidemment faux, objectivement, plein de gens sont très qualifiés, tu le sais avec la tête, mais ton bide te dit de t’en passer.

     

    Tu fais tout toi-même, parce que tu te sais capable du meilleur comme du pire. Pour le meilleur, tu te féliciteras, pour le pire tu te passeras une monumentale bordée. A toi-même ! C’est pas loin de la folie, la part de parano y est immense, ai-je bien fermé la porte du bureau en partant, les fenêtres, éteint les ordinateurs ? De l’extérieur, tu passes pour un cinglé de première, un vieux maniaque, vermoulu de petites habitudes, qui te rongent de l’intérieur, comme un nid fébrile d’aiglons affamés. Tu ne penses qu’à une chose : accomplir la mission. L’intendance ? Non seulement tu ne la sous-estimes pas, mais elle est capitale ! Correspondance, réseau, collecte d’informations, qualité des renseignements recueillis, comptabilité, ménage. Pour ma part, j’adore cette routine, lui accorde autant d’importance qu’aux actions visibles.

     

    Cette valorisation des actes simples, basiques, présente un avantage : elle t’amène à un immense respect pour tous les métiers du monde, à commencer par les plus ingrats, les plus modestes. Tu parles à tous de la même manière, au nettoyeur comme au grand patron. Tu considères les humains comme égaux. Tu n’établis aucune hiérarchie en fonction de la condition sociale. Tu respectes toute personne accomplissant un boulot pour gagner sa vie, entretenir les siens. Du travail, tu as gardé la veille conception biblique, héritée de la Genèse, lorsqu’il faut quitter le Paradis : « la sueur de ton front ». Mais ton boulot, tu l’aimes, toi, tu t’y réalises. C’est plus facile que pour une tâche physiquement éreintante, et mal considérée. Pour cela, oui cette jouissance par le labeur, tu es un privilégié.

     

    Tu es seul, mais avec tes partenaires tu dois entretenir la confiance. Dans le monde du travail, elle est essentielle. Respect mutuel, tenir les délais, qualité des finitions, sens tout helvétique de l’exactitude. Là aussi, c’est la base : tu n’inventes rien, tu ne refais pas le monde, tu ne prétends par révolutionner l’univers de l’entreprise avec des mots de snobinards de cocktails, comme « start-up ». Non. Tu fais le boulot. Tu y prends du plaisir. Tu accomplis ta mission.

     

    Pascal Décaillet

  • Migrations : un grand patronat suisse indécent, irresponsable !

     
    Sur le vif - Mardi 27.06.23 - 08.28h
     
     
     
    Ouvrir les portes, toutes grandes. C'est le message, totalement délirant et indécent, délivré hier par le grand patronat suisse. Sous prétexte que notre pays a besoin de "main d’œuvre" (depuis l'enfance et les débats sur l'initiative Schwarzenbach, 1970, je déteste cette expression), il faudrait ouvrir les vannes d'une immigration massive.
     
    Folie. Irresponsabilité. Absence totale de sens politique, de considération pour l'intérêt commun, pour la colère rentrée des Suisses les plus précaires, ceux qui justement n'ont pas de boulot, et qui voient les frontières s'ouvrir pour accueillir de la "main d’œuvre". Eux, les plus démunis, la frontière les protège. L'abolition de la frontière précipite leur perte. Et le grand patronat qui ose venir exiger des centaines de milliers d'immigrants en plus !
     
    Le grand patronat bafoue la Constitution. Il gifle et méprise le peuple et les Cantons qui, le 9 février 2014, y ont inscrit, noir sur blanc, le principe d'une régulation draconienne des flux migratoires. Principe bafoué par le Parlement, qui a tout entrepris pour ne pas l'appliquer. L'un des grands scandales de ces dernières années. La trahison des élites. La trahison des clercs. La trahison de la démocratie représentative face au peuple souverain.
     
    Les flux migratoires, déjà surabondants, sont l'une des préoccupations majeures du peuple suisse. Du peuple, mais pas des journalistes : l'écrasante majorité des médias suisses, obsédés par les sirènes du climat, rejettent le thème migratoire sous le tapis. Mais de partout, le thème remonte. Allez discuter avec les Suisses les moins nantis. Les chômeurs. Les oubliés. Vous n'y entendrez jamais parler de climat. Mais de migrations, oui.
     
    Pénurie de "main d’œuvre". D'abord, on utilise les bons mots. Celui qui accomplit un travail, à commencer par le plus modeste, est un être humain. Et un être humain en vaut un autre. On ne le définit pas par sa "main", considérée comme outil de travail. Ca, c'est pour l'usage des mots. Et c'est un fils d'entrepreneur, lui-même entrepreneur, qui vous le dit.
     
    Pénurie de "main d’œuvre". On commence par engager les Suisses. Les chômeurs, on les met au boulot. Les assistés qui ont la santé pour bosser, on les met au boulot. On éradique enfin cette hautaine notion de "travail convenable" : "Désolé, j'ai tel diplôme, je suis qualifié pour telles fonctions seulement, je refuse un boulot dégradant par rapport à ma formation" : ces gens-là, cette morgue, cette arrogance, c'est DEHORS, vous m'entendez, DEHORS !
     
    Le grand patronat suisse vient d'afficher une irresponsabilité hors du commun. Une absence totale de vision sociale, humaine, pour notre communauté nationale. Mais cette folie présente au moins un avantage : d'un côté le grand patronat, de l'autre l'UDC, le thème migratoire est réveillé. La hache de guerre, déterrée. On parlera migrations cet automne, à mort, pour la campagne des fédérales. Et on verra bien, le 22 octobre au soir, qui aura le dernier mot.
     
     
    Pascal Décaillet

  • LAMAL : 30 ans d'échec !

     
    Sur le vif - Samedi 24.06.23 - 17.14h
     
     
    * Ruth Dreifuss : échec.
    * Pascal Couchepin : échec.
    * Didier Burkhalter : échec
    * Alain Berset : échec.
     
    Et la droite qui aurait le culot de "lorgner sur le DFI" !
     
    Lorgner, pour en faire quoi ? Défendre aussi piteusement l'Etat, l'intérêt supérieur, la survie des classes moyennes, face aux fauves des Caisses ?
     
    Je suis républicain, avant toute chose. Homme de droite, c'est certain, mais pas la droite des grands intérêts financiers. Ni celle des spéculateurs. Je défends mes compatriotes, et parmi eux les plus faibles, ou les classes moyennes. Je défends l'intérêt supérieur.
     
    Homme de droite, j'ai voté pour la Caisse unique. J'ai perdu. J'ai voté pour la Caisse publique. J'ai perdu. C'est en ordre, je suis un démocrate. Mais je suis persuadé d'une chose : sans une solution d'Etat, au sens le plus large, le plus colbertiste et le plus ambitieux de ce mot, sans l'inspiration des radicaux de 1848, nulle solution à l'enfer des primes ne pourra se dessiner en Suisse.
     
    Charles de Gaulle a été animé d'une puissante vision d'Etat, lorsqu'il a créé la Sécurité sociale, en 45, sur les décombres de la guerre, avec le communiste Thorez comme ministre d'Etat, et l'esprit du Comité de Libération Nationale, pour construire l'intérêt commun.
     
    La Suisse de 1947, lorsqu'elle a créé l'AVS, a été habitée par un souffle d'Etat. Et elle a fait une très grande chose.
     
    Alors, "la droite lorgne" : pour faire quoi ? Perpétuer le monumental échec de l'ordre libéral en matière de Santé publique, en Suisse ? La consanguinité ? Le copinage ? Le cliquetis mondain des golden boys ?
     
    Oh certes, la gauche n'a pas fait mieux. Mais elle n'a pas, elle, l'infâme culot de "lorgner sur le DFI".
     
     
    Pascal Décaillet