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Liberté - Page 125

  • Le mélange malsain de la terre et des eaux

     
    Sur le vif - Samedi 24.06.23 - 09.39h
     
     
     
    Autant la première séance du Grand Conseil avait sonné, en termes de rigueur financière, le retour de la droite, nettement majoritaire le 2 avril par la volonté du peuple et de lui-seul, autant la deuxième, ce jeudi et ce vendredi, retombe dans le flasque, le compromis, l'illisible, l'empire du Marais qui dissout le cadastre.
     
    Le cadastre : lisez Aristote, la Constitution d'Athènes, l'histoire du législateur Solon, l'affaire des bornes qu'on arrache. C'était il y a 25 siècles.
     
    L'impression est terrible. Le 2 avril, le peuple a voté. Il a dessiné les contours de la politique à mener, sur cinq ans. Jusqu'à nouvel ordre, son vote n'est pas indicatif : il est l'ordre général de mission pour une législature. Le peuple qui vote, le démos, n'est pas un sympathique indicateur de l'opinion. Il est le souverain, dans notre système suisse.
     
    Dans cette deuxième session, les députés semblent déjà l'avoir oublié. Et privilégier leurs compromis horizontaux, négation même de la politique qui doit être clarté des choix, lisibilité. Déjà cette semaine, la Commission des finances, quinze roitelets qui font la pluie et le beau temps, ne répondent devant personne, ont octroyé un crédit supplémentaire délirant au CICR, avant même d'exiger un audit rigoureux, implacable, de gestion financière de cette Organisation internationale.
     
    Tout cela, pour l'image de la Genève internationââââle. L'argent du peuple. L'argent des contribuables. L'argent des 64% de Genevois qui ne sont pas des assistés, et payent des impôts. L'argent des classes moyennes. Notre argent !
     
    Cette élection, et encore plus celle du Conseil d'Etat, ressemble à une vieille voiture d'occasion dont on aurait camouflé les faiblesses en la recouvrant d'une peinture rutilante. Prendre les mêmes, retomber dans les éternels travers de la députation : tellement heureux de faire partie du club des élus, on en oublie ses racines, le peuple dont votre pouvoir est issu. Le peuple souverain, et lui-seul.
     
    Ce fut une session centriste. Une session du compromis. Une session du marécage. Une session du mélange malsain de la terre et des eaux, abolissant les limites, noyant les bornes, avalant le travail géométrique du cadastre. Une session de tous les travers parlementaires, revenus comme mille démons, à travers les roseaux.
     
     
    Pascal Décaillet

  • CICR, vache sacrée

     
    Sur le vif - Jeudi 22.06.23 - 08.34h
     
    Les législatures passent, les habitudes demeurent. Ainsi, 40 millions de ces ineffables « crédits supplémentaires », votés hier pour le CICR, par la Commission des finances du Grand Conseil. Tout cela, sans avoir procédé à la démarche la plus élémentaire : un audit de gestion, en profondeur, sans concessions, pour élucider les pertes financières de cette Organisation internationale.
     
    C’est le cas typique. La députation, soucieuse de son image, ne veut surtout pas donner l’impression de s’en prendre à un fleuron historique de la « Genève internationale ». Le CICR en est un, c’est certain. Mais sa gestion des ressources financières ! Mais le gigantisme de ses appétits !
     
    Alors, dans le flou, on vote. Et on rallonge de 40 millions. Pour le seul Canton de Genève, alors que le financement de l’Organisation est mondial !
     
    Ces 40 millions ne sont pas ceux du Conseil d’Etat, dont certaines belles âmes, tellement attachées à l’image, demandent la rallonge. Non, cet argent, c’est le nôtre. Celui des 64% de Genevois qui payent des impôts. Et parmi nous, en tout premier lieu, les classes moyennes. Celles qui, toute l’année, se font tondre. Et n’arrivent pas à mettre un seul centime de côté.
     
    Deux partis, à Genève, sont à lancer. Ils feront un tabac. Le parti des automobilistes. Et le parti des contribuables.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Motion Décaillet

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 21.06.23

     

    Toute personne de ce pays devait avoir, à la base, dès 18 ans, un compte d’indépendant. Donc, avoir été instruite en amont, par l’école, aux charges et avantages de ce statut : se gérer soi-même, déclarer ses gains aux assurances sociales, travailler sur mandats, gérer sa petite boîte avec une implacable rigueur, ne surtout pas emprunter, ne compter que sur soi-même, obtenir la confiance de ses partenaires.

     

    C’est la Motion du citoyen Décaillet. Il n’est pas élu, n’a nulle envie de l’être, mais lance des idées dans la Cité. Chacun détient son compte, dès l’âge de 18 ans, il passe sa vie avec, il en fait ce qu’il veut. A côté, il peut évidemment être salarié d’une autre entreprise. Si ce statut lui convient à merveille, eh bien son compte d’indépendant dormira. Pas grave, le but c’est de gagner sa vie, entretenir les siens.

     

    Autre option : il n’est salarié qu’à temps partiel, et garde de l’énergie, à côté, pour son activité indépendante. Il les déclare dûment l’une et l’autre, c’est parfaitement possible, aujourd’hui déjà. Pour ma part, quand je me suis lancé comme entrepreneur, je n’ai plus jamais voulu être salarié, ni employé : j’ai tenu pendant 17 ans, j’en suis très fier. Mais chacun est libre.

     

    La Motion Décaillet inverse les priorités. A la base, on est indépendant. On peut être salarié en même temps. Mais à tout moment, si on se retrouve sur le carreau, on a déjà la structure minimale pour devenir ce qu’il y a de plus beau au monde : un petit entrepreneur. Vous la votez, ma Motion ?

     

    Pascal Décaillet