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Sur le vif - Page 665

  • Emmanuel et les âmes promeneuses

     

    Sur le vif - Lundi 05.06.17 - 15.13h

     

    Révélés ce matin par le Parisien, les huit points-clefs du Plan Macron pour la réforme du travail dévoilent, pour peu qu'il en fût encore besoin, le vrai visage de ce nouveau Président : un libéral, peu soucieux de lien social, nourrissant des rêves d'affranchissement de l'individu par la réussite de l'entreprise.

     

    C'est son droit. Et je veux croire que les Français l'ont élu en connaissance de cause. Mais l'idéologie qui sous-tend ces aspirations, toute légitime soit-elle, se trouve être aux antipodes de la mienne. Découvrant ce projet de réforme, je me félicite donc d'avoir décrypté, pendant toute la campagne, l'individualiste libéral sous le masque du charmeur et du rénovateur.

     

    Pour l'heure, c'est le printemps. Il fait beau, les habits sont légers, les âmes sont promeneuses. Mais après les Congés payés de l'été, viendra le premier choc : celui de l'encaissement, par l'opinion française, d'un train de réformes qui frappe par sa brutalité, et semble considérer la cohésion sociale comme un facteur secondaire. Cette étape, pour M. Macron, sera moins facile.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Donald et les gardiens du Temple

     

    Sur le vif - Vendredi 02.06.17 - 09.21h

     

    Au-delà du dogme climatique, et de ses gardiens du Temple chasseurs de Cathares, la décision de Donald Trump, hier soir, est une attaque en règle contre la tyrannie, depuis quelques décennies, de l'ordre multilatéral du monde. L'Accord de Paris, pour la plus grande gloire de la gauche caviar incarnée par Laurent Fabius, en était la très urbaine quintessence. D'emblée, ce contrat d'assurance contre l'Apocalypse avait le goût sucré du vent. De la bonne conscience semée, dans la grande tradition de la SDN, et de la colossale inutilité des illusions internationalistes.

     

    Donald Trump voit les choses autrement. Il considère que les nations sont souveraines. Que chacune d'entre elles doit avant tout compter sur elle-même, en puisant dans son génie propre, dans ses racines, ses traditions, la sève de sa mémoire. Et que cette nébuleuse de conciliabules multilatéraux, qui a grillé, depuis 1945, tant de millions de tonnes de kérosène pour que les grands de ce monde se pavanent en se serrant la pince, a fait son temps.

     

    Dans la campagne électorale, il avait annoncé qu'il dénoncerait l'Accord de Paris sur le climat. Hier soir, il a tenu sa promesse. Dans la même campagne, il avait dit son intention de revenir à une diplomatie bilatérale, en tournant le dos aux pieuvres mondialisées. Hier soir, il l'a fait.

     

    On apprécie ou non l'action de M. Trump, chacun est libre. Mais voilà un Président qui tient ses promesses. C'est assez rare pour être relevé.

     

    Entreprenant toutes choses pour se hisser au statut d'anti-Trump, et recueillir ainsi applaudissements, bénédictions et béatitudes, voici notre Emmanuel Macron. Le dieu des bobos mondialistes. Le paon en état de grâce. Élu pour cela. Sa campagne à lui, conçue et dûment financée, depuis le premier jour, pour cela. Continuer l'Ancien Monde. Défendre l'euro, la Banque centrale européenne, présenter ses respects à Mme Merkel, suzeraine d'Empire, défendre l'ordre multilatéral du monde. Prospérer sur le thème climatique, tellement porteur dans les salons urbains.

     

    Les choses sont claires. Les fronts sont lisibles. Le monde est coupé en deux visions, irréconciliables. D'un côté, les nationaux, qui ont de l'Histoire une vision tragique, noire, pessimiste, mais réaliste. De l'autre, les multilatéraux cosmopolites, souvent liés aux marchés financiers où règne la spéculation à grande échelle, et où la notion de patrie n'est pas la préoccupation première. Ceux-là, avec acharnement, veulent la peau de Trump, parce qu'il brise la cohérence de leur système.

     

    L'heure se ne prête plus guère aux discussions. Mais aux déclarations antagonistes juxtaposées. Chacune s'exprime. Nulle ne touche ni ne joint l'autre.

     

    But de l'opération Macron, ces huit mots que je publiais à la minute même de son élection, dimanche 7 mai, 20h : cinq ans de répit pour l'Ancien Monde.

     

    A l'issue de ce répit, la Révolution conservatrice se rappellera à notre bon souvenir. Elle ne viendra pas de la tête. Mais surgira des entrailles.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le tram 12 a bon dos !

     

    Sur le vif - Lundi 22.05.17 - 08.01h

     

    Supprimer un tram 12 sur deux, en direction de Carouge, entre 9h et 16h, en lui faisant faire demi-tour aux Augustins, est une décision calamiteuse. Le type même de punition, de petite revanche parfumée de mesquinerie, du Conseil d'Etat, face à un peuple qui aurait "mal voté". En visant certaines communes qui ne sont pas allées dans le "bon sens". On gouverne par les représailles, maintenant ?

     

    L'entêtement du Conseil d'Etat à vouloir, contre l'avis trois fois exprimé par le peuple, sanctionner l'usager, confine à l'arrogance et à la cécité. S'il faut reprendre le budget du Canton pour lui indiquer où des économies sont possibles, nous l'aiderons volontiers dans cette aventure intellectuelle. Car il n'est évidemment pas question de faire passer le contribuable à la caisse, davantage que maintenant, pour le financement des TPG. À cet égard, l'idée de "faire payer les entreprises", providentielles vaches à lait, est aussi saugrenue qu'irrecevable. Je parle ici comme petit entrepreneur, et comme citoyen.

     

    Pistes d'économies à l'Etat ? On va vous les montrer, Madame et Messieurs les conseillers d'Etat ! Pas question, tant que vous n'aurez pas fait le ménage, d'accepter ni hausses de tarifs TPG (trois fois, le peuple a dit non), ni hausses d'impôts. Les solutions, c'est à vous de les aménager, à l'interne de la masse monétaire largement suffisante, et même éreintante pour la classe moyenne, que vous allouent les contribuables.

     

    En attendant, pas question d'accepter comme cela la mesquine rétorsion annoncée hier sur le tram 12. Elle suinte le réflexe de mauvais perdant. Au plus haut niveau du Conseil d'Etat. Celui qui fleure un parfum de chrysanthèmes. À force de les inaugurer, on finit par s'en imprégner.

     

    Pascal Décaillet