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Sur le vif - Page 665

  • 2018 : une Année qui respire !

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    Sur le vif - Vendredi 29.12.17 - 17.16h

     

    Mes vœux pour 2018 : je nous souhaite à tous une année qui respire.

     

    Une année où il fasse bon vivre. Plaisir à être ensemble. Dessiner des scénarios pour un futur commun. En nous engueulant, parfois. Ca fait du bien. Ca fait partie de la démocratie. Il faut se méfier des eaux trop calmes.

     

    Respirer, au sens de la musique. Et de la poésie, lue à haute voix. Apprendre, dès l'aurore de la vie, ce qu'est une virgule, un point, un point-virgule, une interrogation, une suspension, un "e" muet, celui qu'on compte dans le vers, celui qu'on élide. Apprendre le soupir, la pause, la double croche. Le chemin vers l'oralité, qui est l'une de mes passions, donc celui (par exemple) de la parole radiophonique, se trace doucement, patiemment, dans la mise en succession des syllabes et des silences, des accélérations et ce qu'on retient, du souffle éperdu et de l'immobilité feinte. Ou réelle. La radio est un jeu de vie et de mort.

     

    Notre école, dès le plus jeune âge, a besoin d'organiser le silence et la parole, le "h" qu'on aspire et celui qu'on élide, ou même qu'on élude. Amener l'élève à tenir un discours sur le langage. De mon temps, cela s'appelait la grammaire, et puis l'analyse logique, j'ai toujours trouvé ça génial, en français, en allemand, en latin, en grec. Mais peu importe le nom de ce méta-langage, pourvu qu'il existe. Non pour dominer la langue (quelle illusion, quel étouffement !), mais pour mieux l'embrasser. L'étreindre ? Celui qui prétend à l'oralité doit prendre des risques avec le verbe. Se montrer joueur, avec la mort.

     

    Respirer, dans le regard qu'on porte à l'actualité. Lui donner toute son existence, oui, mais aussi du sens, du champ, de l'arrière-pays. Cela, pour moi, passe par l'Histoire. Mais chacun usera de l'outil qu'il voudra. Pourvu que chaque décrypteur, en plus de nous l'annoncer, cette actualité, nous emmène dans son univers de références à lui. Sa valeur ajoutée. A ce choc de signifiants, personne n'a objectivement raison, encore moins théologiquement, ni mathématiquement. On confronte les subjectivités, on frotte des silex. Peut-être une intelligence collective, entre gens de bonne volonté, triera-t-elle le bon grain et l'ivraie. Je voudrais y croire.

     

    Respirer, chacun d'entre nous, dans son chemin de vie, son rapport à la mort. Respirer face au destin, face à l'inéluctable. Respirer, tant que demeure en nous le moindre souffle qui nous le permette.

     

    Prenez La Fontaine, les Fables, le Héron. Enregistrez-vous. Essayez de le dire juste, ce texte sublime, vous les retrouverez très vite, ces "h" qu'on aspire, ceux qu'on avale, ceux qu'on ignore, ces "h" comme dans "Héron", comme par hasard le titre du poème. Comme par hasard, sur un animal qui a faim. Comme par hasard, un texte où il est question d'avaler, aspirer. Le Héron voudrait manger, il laisse passer ses proies, il ne peut plus. Ne pas manger, à la fin, c'est la mort. Ne pas respirer, aussi. Il faut apprendre à le lire, ce "Héron", de La Fontaine, avec l'exigence absolue de respirer juste, scander juste, donner à chaque virgule, chaque syllabe, l'exactitude de son poids. Enregistrez-vous. Ecoutez-vous, vingt fois, cent fois. Recommencez. Ne boudez ni votre plaisir à l'écoute de votre propre voix, ni votre rage à chaque faiblesse de votre lecture. C'est ainsi que l'on progresse en radio, que l'on avance dans l'ordre de l'oralité.

     

    Oui, je nous souhaite à tous une année de la respiration. Non pour s'extraire du combat. Mais pour donner du corps, du souffle, des poussées de sang et de désir à notre rapport à la vie. Face à la mort.

     

    Excellente Année 2018 à tous !

     

    Pascal Décaillet

     

  • La toute dernière de Billag

     

    Sur le vif - Jeudi 28.12.17 - 15.25h

     

    Toutes les années, je m'acquitte au 1er mai de ma redevance Billag, radio et TV, pour la somme de Fr. 451.10. Là, je l'ai fait, comme toujours, payement effectué le 24 avril 2017, pour la période du 01.01.17 au 31.12.17. Je déteste avoir le moindre retard dans le paiement de mes factures.

     

    Ce matin, dans ma boîte aux lettres, une facture concernant le 2ème semestre 2017 (dûment acquitté le 24 avril, donc), pour la somme de Fr. 225.55.

     

    A l'instant, j'appelle Billag. Je tombe sur un Monsieur très poli. Sous mon nom, avec même adresse de facturation, et autre numéro de client (sorti d'où ?), une fausse date de naissance. Et surtout, une adresse bernoise, que j'ai quittée il y a..... 24 ans et deux mois ! Date à laquelle j'ai cessé d'être correspondant RSR à Berne, pour revenir vivre en Suisse romande !

     

    Bref, un monumental pataquès. Digne de la bureaucratie tsariste à l'époque de Gogol.

     

    Le Monsieur, toujours très poli, me dit de ne surtout pas payer cette facture, qu'il s'agit d'une erreur, qu'il me le confirmera par écrit. Je lui fais confiance, et n'ai rien contre lui.

     

    Mais je me dis quand même que des erreurs aussi colossales doivent, peut-être, exister par centaines. Par milliers ? Il n'y a aucune raison que j'en sois la seule victime.

     

    De là à conclure qu'un certain flottement règne dans cette entreprise...

     

    Cela influencera-t-il mon vote ? La réponse est non. Car je suis un citoyen assez mûr et responsable pour voter sur ce qui m'apparaît comme l'intérêt supérieur du pays, et non sur une anecdote me touchant personnellement.

     

    Mais j'avais quand même furieusement envie de le raconter.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La justice, pas le lynchage !

     

    Sur le vif - Vendredi 22.12.17 - 11.02h

     

    La parole victimaire n'est pas vraie, sous le seul prétexte qu'elle est victimaire.

     

    Sa véracité doit être établie, ou non, à la suite d'une enquête dans les formes, par la seule instance habilitée à le faire, qui s'appelle la justice. Cela exige une investigation professionnelle, des confrontations, la parole donnée à toutes les parties. Cela doit s'exercer dans la sérénité, par des gens ayant prêté serment de rechercher la seule vérité. Cela prend du temps.

     

    Tant qu'une condamnation n'a pas été prononcée, il ne saurait exister ni coupables, ni victimes.

     

    Ainsi fonctionne notre État de droit. C'est un peu frustrant pour ceux qui voudraient des lynchages de rue, immédiatement. Mais c'est ainsi.

     

    A cet égard, la précipitation de certains employeurs à rompre, séance tenante, des contrats, juste sous la pression de l'opinion, comme dans le cas du chef d'orchestre Charles Dutoit, est simplement hallucinante.

     

    Là, oui, nous sommes au coeur d'une dérive, qu'il convient de désigner.

     

    Pascal Décaillet