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Sur le vif - Page 668

  • Le Parlement n'est pas une cour d'école !

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    Sur le vif - Mercredi 13.12.17 - 15.47h

     

    Si vraiment, ce matin, chacun des 246 parlementaires de notre Confédération a reçu, sur son bureau, une circulaire lui expliquant, comme à des élèves de 15 ans, la différence entre "flirt" et "harcèlement", c'est que notre Parlement cherche à pulvériser, dans l'ordre de l'infantilisation et celui du ridicule, tous les murs du son imaginables.

     

    Nous, les citoyennes et citoyens, pourquoi envoyons-nous des gens siéger sous la Coupole ? Réponse : pour qu'ils fassent des lois. Punkt, Schluss. Si ces lois nous déplaisent, attaquons-les par référendum. Le souverain, en dernière lecture, c'est le corps électoral tout entier, près de cinq millions de Suisses et Suissesses, ça n'est pas le Parlement.

     

    Nous les envoyons siéger pour qu'ils fabriquent des lois. Ce qui se passe entre eux, de bon ou de mauvais, de remarquable ou de répréhensible, de l'ordre de l'élévation de l'âme ou de la grosse lourdeur que je suis le premier à détester, tout cela doit nous laisser parfaitement indifférents.

     

    Si des parlementaires estiment que certains de leurs collègues ont transgressé la loi (qui doit être, en République, notre seule norme), ils peuvent évidemment déposer plainte, c'est le droit de tout citoyen. Si cette plainte n'est pas classée, qu'elle est instruite, aboutit à un procès, puis à une condamnation définitive, alors oui, l'intéressé doit démissionner. Non parce qu'il est un gros lourdaud. Mais, tout simplement, parce qu'il a enfreint l'une des lois de notre pays. Alors que, justement, il est censé les fabriquer.

     

    Pour ma part, comme je l'ai écrit dans d'autres textes, tant que la personne n'est pas condamnée par la justice, elle peut continuer - si elle le souhaite - à exercer ses fonctions.

     

    Quant à distribuer à 246 personnes adultes, vaccinées, choisies par les citoyens de 26 cantons pour les représenter au plus haut niveau de notre pays, une circulaire relevant de la cour d'école, il y a là, de la part du Parlement, une précipitation à s'agenouiller devant la pression médiatique, tout simplement hallucinante.

     

    Qu'ils fassent des lois, au mieux. Le reste ne relève pas du journalisme politique. Mais du potin. Ou de la délation.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Ne faites pas cela, M. Trump !

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    Sur le vif - Mercredi 06.12.17 - 13.50h

     

    En s'apprêtant, d'ici quelques heures, à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, Donald Trump va commettre une faute politique de tout premier plan, depuis qu'il est aux affaires.

     

    Une faute, par rapport aux autres acteurs du Proche et du Moyen Orient. Le monde arabe. Mais aussi le monde perse. Faut-il rappeler que la Mosquée al-Aqsa est l'un des quatre lieux saints de l'Islam ?

     

    Ville "trois fois sainte", confluent du judaïsme, du christianisme et de l'Islam, Jérusalem appartient, par sa nature incomparable, au patrimoine de toute l'humanité. Ces trois religions doivent pouvoir s'y exercer en paix, l'une à côté de l'autre. Il faudrait idéalement, pour atteindre cela, une zone démilitarisée. Le moins qu'on puisse dire est qu'on en est assez loin.

     

    A Jérusalem, Israël a sa place, qui est grande et ne saurait être niée. Mais la Palestine aussi, en tant qu’État, libre, souverain, indépendant, dans des frontières antérieures à celle de 1967, donc avec autorité sur la partie orientale de la ville. Et les couvents chrétiens, principalement là-bas de rite oriental, syriaque, arménien, géorgien, copte, doivent pouvoir y exercer toute la richesse de leur spiritualité.

     

    Comment pouvez-vous atteindre un tel but, en reconnaissant cette ville unique au monde comme la capitale de l'un des États en conflit ? La gifle, pour le monde arabe et musulman, tout autour, mais aussi pour un monde persan en pleine renaissance de ses capacités, serait dévastatrice.

     

    Aucun amoureux du Proche-Orient (j'en fais partie) ne peut souhaiter une telle décision américaine. Au demeurant, d'aucuns se demanderaient si, dans ces conditions d'obédience à certains groupes de pression, il n'eût pas été plus simple de voter pour l'original. Entendez pour Mme Clinton.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La lyre d'Orphée

     

    Sur le vif - Mardi 05.12.17 - 14.30h

     

    Il y avait tout de même, avec Jean d'Ormesson, quelque chose de singulier.

     

    Tout le monde le connaissait. Tout le monde l'adorait. Tout le monde l'écoutait - je dis bien "l'écoutait" - avec enchantement. Il faut dire qu'il parlait merveilleusement. Je dis bien "il parlait".

     

    Bref, tout le monde reconnaît comme "écrivain" (et je ne nie pas, une seule seconde, qu'il le fût), un homme que l'on connaissait principalement pour... le son de sa voix.

     

    Sur tous ces gens, combien ont-ils vraiment lu ses livres ?

     

    Certains, bien sûr. Ou même beaucoup, je veux bien. Mais évidemment pas tous.

     

    Voilà donc un diable d'homme qui écrivait des livres. Et auquel tous donnaient quittance d'être "un grand écrivain". Non pour avoir lu ses ouvrages... Mais pour avoir été envoûtés par le son de sa voix.

     

    Il y a, dans ce destin, comme un hommage lointain à la lyre d'Orphée.

     

    Pascal Décaillet