Commentaire publié dans GHI - Mercredi 16.04.25
La sauvagerie arbitraire de la Maison Blanche, sur les tarifs douaniers, déroute et désoriente la Vieille Europe. Mais elle a au moins un avantage : elle nous rappelle que l’Histoire est tragique, que le monde n’a rien de gentil, que les relations entre Etats se fondent sur des rapports de forces. C’est un peu pénible à encaisser, pour un esprit qui n’aurait pas l’habitude, aurait été abreuvé dès l’enfance par l’idée d’une communauté humaine fraternelle et planétaire, ou éduqué par le mythe de la fin de l’Histoire.
Oui, le monde est dur, impitoyable. Il l’a toujours été, il le sera toujours. Dès que surgit un danger majeur, on l’a vu avec le Covid, chaque nation se referme, c’est chacun pour soi. Et toutes les belles paroles, tous les contes de fées sur « l’organisation multilatérale du monde », sur la « Genève internationale », tout cela s’effondre, se consume, disparaît en fumée. Ainsi va la vie, la vraie vie, qui est dure, cruelle.
Aux enfants, dans les écoles, par pitié, pas de balivernes ! Le tragique de l’Histoire doit leur être enseigné, dans toute sa vérité. Ils doivent apprendre l’Histoire des guerres, des Traités, des propagandes. Ils doivent être initiés au décryptage des discours du pouvoir. La vertu première qu’on doit leur enseigner est celle de la lucidité. Ainsi, ils deviendront des citoyennes et citoyens libres. Et non des moutons.
Pascal Décaillet