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Des temps difficiles ? Fort bien, serrons les rangs !

 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.04.25

 

Dans les temps troubles ou difficiles, la Suisse doit se concentrer sur elle-même, veiller à ses intérêts vitaux et à sa cohésion nationale. Nous sommes un tout petit pays, au cœur d’une Europe que nous aimons, dont nous avons toujours partagé le destin, je parle du continent lui-même, et pas de la machinerie appelée « Union européenne ». Les pays qui nous entourent, France, Allemagne, Italie, dont nous parlons les langues, sont nos partenaires naturels dans l’ordre des échanges, des intérêts mutuels que nous nous portons, mais aussi du commerce, de la culture. Pour ma part, je n’ai pas pris l’avion depuis quinze ans, je voyage infatigablement dans ces trois pays-là, Allemagne principalement, je creuse leurs langues, leur Histoire. Le bout du monde ne m’intéresse pas.

 

Des temps troubles ? Oui, bien sûr, lorsque le locataire de la Maison Blanche se conduit en Roi Ubu, arbitraire, menaçant, passant d’un avis à son contraire sans la moindre vergogne, faisant grimper les droits de douane, revenant trois jours après sur sa décision, c’est théâtral, mais fatiguant. L’économie a besoin de stabilité, et nous les Suisses plus encore, attachés à des valeurs comme la compétence, le travail, la confiance avec les partenaires, le souci de finition. Alors, au milieu du fracas, restons calmes. Concentrons-nous sur nous-mêmes.

 

Ne tombons pas dans le travers de tous ces beaux parleurs parisiens, surexcités, sur leurs chaînes privées, à nous gratifier de leur avis, sans la moindre compétence fondée, à propos du monde entier. Les mêmes histrions, tour à tour, furent spécialistes des maladies infectieuses, de la question ukrainienne, du Proche-Orient, de l’affectation carcérale des caïds de la drogue. Nul sujet n’échappe à leur sagacité extralucide. Le maître de cérémonie n’invite même plus de politiques, à quoi bon s’en embarrasser, il trône au milieu d’une cour de « chroniqueurs », qui ont réponse à tout et nous livrent leurs combats de coqs.

 

Face à ce caquetage permanent, je bénis notre Suisse. Nous organisons nos débats en fonction d’une démocratie citoyenne, la plus accomplie au monde, où tout procède du peuple souverain. Quatre fois par an, nous votons, sur les sujets communaux, cantonaux ou fédéraux. Par le référendum, nous pouvons attaquer une loi. Mieux encore, par l’initiative, c’est le peuple lui-même qui s’adresse au peuple, sur un sujet sorti du radar des élus. Nos débats citoyens, nous les organisons sur le fond, sur les idées elles-mêmes de la politique, nous expliquons les enjeux en profondeur, nous opposons les antagonistes avec respect mutuel, pertinence, souci de complétude et de clarté.

 

Nous entrons dans des temps difficiles ? Fort bien, serrons les rangs. Intéressons-nous à nous-mêmes. Définissons nos intérêts vitaux, souveraineté alimentaire, circuits courts, relance de l’industrie, de la sidérurgie, de l’acier, organisation de la solidarité avec tous nos concitoyens, à commencer par les plus démunis. Calme, amour du pays, compétence, cohésion sociale. C’est la clef de notre survie.

 

Pascal Décaillet

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