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Sur le vif - Page 669

  • Le feu

     

    Sur le vif - Vendredi 01.12.17 - 06.42h

     

    Dans quelques années, des spécialistes de l'Histoire des médias examineront la manière dont la presse aura traité les questions dites de "harcèlement", aujourd'hui.

     

    Ils y verront un phénomène de brasier. Une étincelle. Un bidon d'essence. Le feu, qui emporte tout sur son passage, pendant quelques jours. Les médias qui perdent toute distance, se nourrissent les uns les autres, se transmettent le feu, prêchent, moralisent, appellent à la démission. Remplacent le sens critique par l'esprit de meute.

     

    Au final, un conformisme. Face à la mode de pensée d'un moment. Avec ses chasses aux sorcières, ses ayatollahs, ses procureurs, exigeant des têtes.

     

    L'information, dans notre pays, mérite mieux que ce feu propagé, pulsionnel, mimétique, grégaire. Elle exige distance, recul, exercice de la critique, lucidité face à la facilité des modes. Solitude, loin des chapelles rédactionnelles, où règnent les obligations d'adhérer. Nous en sommes très loin.

     

    Je le disais hier, déjà : la presse romande secrète elle-même le poison qui finira par l'emporter.

     

    Pascal Décaillet

     

  • L'honneur d'un homme

     

    Sur le vif - Jeudi 30.11.17 - 08.18h

     

    Jeter en pâture un conseiller national sur la seule base d'une plainte, avant même que cette dernière ne soit instruite, sans qu'il y ait le moindre procès, ni la moindre condamnation, dans une affaire n'ayant rien à voir avec la vie publique de l'intéressé.

     

    Céder à l'ignoble climat de délation généralisée qui nous infeste depuis quelques semaines, et que pour ma part, je ne cesse de dénoncer.

     

    Et la revue de presse RSR qui en surajoute en ouvrant avec ce sujet, avec cette pseudo-neutralité de ceux qui ne font que citer : "C'est pas moi qui le dis, c'est le journal !". Comme si le choix des sujets, dans une revue de presse, n'était pas un acte sémantique de première responsabilité. Et le feu, mis aux poudres.

     

    Il est où, le pire des harcèlements ? Il est où, le tintamarre ? Ils sont où, les Tartuffes ? Elle est où, la plus dégueulasse des injustices ? Celle qui porte atteinte, en s'engouffrant dans cette mode si facile de la chasse aux sorcières, à l'honneur d'un homme ?

     

    Désolé, mais les faits relatés n'ont aucune espèce d'intérêt public. Ils n'engagent en rien la capacité de l'homme à exercer ses fonctions de conseiller national, au service du pays, ce qui est d'une dimension hautement supérieure à ses éventuels écarts dans l'ordre de la bienséance, de la convenance, ou de la vague de morale ambiante, propice à l'immonde floraison des délations.

     

    Que ce genre d'affaire, d'ordre strictement privé, se règle en privé ! Il n'y a strictement, de mon point de vue, aucun intérêt public à en faire état. Ensuite, si elle aboutit un jour à une condamnation définitive par les seuls habilités à statuer, les juges (et non les moralistes), nous verrons. Mais nous n'en sommes pas là.

     

    La presse romande sécrète elle-même le poison qui finira par lui être fatal.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Manu l'Africain

     

    Sur le vif - Mardi 28.11.17 - 14.12h

     

    Je viens d'écouter le discours d'Emmanuel Macron à Ouagadougou, en prélude de sa tournée africaine. Il dit beaucoup de choses intéressantes, humanistes, autour du continent africain, et de la nécessité du lien avec nos pays.

     

    Oui. Mais la manière dont il l'énonce, la mise en scène autour de son discours, le paternalisme impossible à dissimuler, tout cela laisse percevoir que, quel que soit le Président français, sa couleur politique, son idéologie, et même peut-être sa sincérité, la Françafrique n'est pas morte.

     

    Depuis Charles de Gaulle, l'homme de l'éclatant Discours de Brazzaville (30 janvier 1944), sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, jusqu'à Emmanuel Macron, en passant par le très africain François Mitterrand (ministre de l'Outre-Mer en 1951, crois-je me souvenir), la visite d'un responsable français en Afrique continue de parachever à l'infini l'aimable déplacement du colon, venu saluer les foules, et relever les compteurs.

     

    Pascal Décaillet