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Sur le vif - Page 666

  • Celui qui vous arrache à l'indifférence

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    Sur le vif - Jeudi 18.05.17 - 12.31h

     

    "L'intellectuel Français André Malraux" - Dans les titres du 12.30h RSR, à l'instant. Étrange manière de qualifier ce félin de génie aux multiples destins. Pas fausse, mais singulièrement réductrice. Malraux était un écrivain. Il fut aussi un ministre. Un orateur, exceptionnel. Bien avant d'être un "intellectuel", même s'il l'était aussi.

     

    Michel Winock, avec qui j'ai fait une Série Radio, il y a vingt ans, sur le Siècle des Intellectuels, en compagnie de mon confrère Roger Guignard, rangeait certes Malraux dans la catégorie des intellectuels. En précisant aussitôt l'immensité de ses différences avec des hommes comme Sartre, ou ses épigones.

     

    Enfin, je me demande si ma consœur RSR, qui a opté pour ce mot singulier, a lu la Condition humaine.

     

    Dans ce passage d'exception, la mort de Kyo :

     

    " Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent, mes semblables ce sont ceux qui m'aiment et ne me regardent pas, qui m'aiment contre tout, qui m'aiment contre la déchéance, contre la bassesse, contre la trahison, moi et non ce que j'ai fait ou ferai, qui m'aimeraient tant que je m'aimerais moi-même - jusqu'au suicide, compris. "

     

    Dans ce passage, donc, je n'ai jamais eu l'impression de me trouver face à un "intellectuel". Mais face à celui qui, en quelques traits de plume, vous arrache à l'indifférence de vivre.

     

    Cela porte un nom, et définit un espèce aussi rare qu'usurpée : cela s'appelle un écrivain.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La bonne nouvelle du jour !

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    Sur le vif - Mercredi 17.05.17 - 15.43h

     

    Françoise Nyssen, ministre de la Culture. Ça, c'est la bonne nouvelle du jour ! Si la patronne d'Actes Sud arrive à donner autant de souffle et de vie à son ministère qu'à sa maison d'édition, alors là, il pourrait y avoir en France, après des années de déshérence dans ce domaine pourtant majeur, comme l'aube d'un espoir.

     

    Il faut la voir, sa Librairie (en Arles, où sont les alyscamps), au bord d'un Rhône large, épanoui, à l'orée d'une vieille ville où respire l'Histoire. Je m'y suis rendu deux fois, ces six derniers mois. Y perdre son temps est un bonheur. Au milieu des innombrables ouvrages, un lieu pour le réveil de la vie intérieure ! Littérature française, mais aussi allemande, littératures du monde, Histoire, essais, intelligence dans la mise en places des rayonnages, qualité de silence : on y retrouve le sel miraculeux de sa jeunesse ! On y pense à Barrès : "les lieux où souffle l'esprit".

     

    D'autant meilleure, cette nouvelle, que le Ministère de la Culture n'a pas franchement été à la hauteur, ces dernières années, de ce qu'il DOIT être, au pays de Malraux et de Jack Lang.

     

    Oui, une grande nouvelle. Je crois.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Nationale 7

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    Sur le vif - Mercredi 17.05.17 - 07.05h

     

    Ils n'en peuvent plus de jouissance ! La RSR et le Temps, qui avaient couvert comme on sait la campagne américaine, sont au septième ciel et n'ont plus qu'un mot à la bouche : impeachment. Destitution. La procédure qui avait poussé Nixon à la démission, en août 1974.

     

    À la RSR comme au Temps, l'affaire est entendue : on voit déjà ce Président honni faire ses bagages. On la tient déjà, cette "affaire" dont on avait tant besoin pour se débarrasser de celui auquel on voue une haine et un mépris d'une férocité inimaginable. Le système, déjà, murmure sa vengeance. Il entrevoit avec un appétit de requin l'occasion tant rêvée de rétablir cet Ordre et cette Cohérence mondialisés dont Mme Clinton promettait de demeurer la grande prêtresse.

     

    Les mêmes, en France, sanctifient Macron. Oubliées, les onze millions de voix du Front National. On a repeint la voiture d'occasion, on a caché la rouille, c'est le printemps, il fait beau, un parfum de Nationale 7 et de Congés payés embaume les esprits. Le tragique de l'Histoire, on l'a mis au placard, avec les habits d'hiver.

     

    Sans tarder, il reviendra.

     

    Pascal Décaillet