Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 667

  • Merci, M. Hollande !

    le-president-sortant-francois-hollande-d-et-son-successeur-emmanuel-macron-le-14-mai-2017-a-l-elysee-a-paris_5878979.jpg 

    Sur le vif - Dimanche 14.05.17 - 15.56h

     

    Voilà. François Hollande n'est plus Président. Un quinquennat s'achève, que l'Histoire jugera, il est trop tôt maintenant.

     

    Mais je suis certain d'une chose : par rapport aux torrents d'immondices que ce Président a dû encaisser jour après jour, pendant cinq ans, de la part, principalement, de la droite orléaniste revancharde de son prédécesseur, le bilan Hollande sera, un jour, revu à la hausse.

     

    Pour ma part, je suis très fier et très heureux, sur l'intégralité de ces cinq ans, de n'avoir JAMAIS - je dis bien JAMAIS - dit de mal de François Hollande. Non que je fusse socialiste, mais j'estime qu'il a eu, dans les moments difficiles, la dignité de la fonction suprême. C'est exactement cela, un Président, sous la Cinquième République.

     

    A son successeur, dont je ne partage quasiment aucune option politique, mais dont je respecte la fonction, je souhaite évidemment bonne chance. La continuité française fonctionne parfaitement, on l'a vu ce matin avec l'impeccable cérémonie de passations de pouvoirs.

     

    Et la Cinquième République, que d'aucuns ont passé la campagne à enterrer avant qu'elle ne mourût, est apparue aujourd'hui dans sa forme la plus éclatante. Comme ces fleurs, magnifiques, derrière le nouveau Président, pendant que la Garde républicaine entonnait la Marche consulaire de Marengo. C'est des saisons, non des idéologies, que nous vient la force du renouveau.

     

    "Seule la tradition est révolutionnaire", écrit Péguy. C'est sans doute l'une de ses plus belles phrases. L'une de celles qui me guident, depuis tant d'années, dans ma lecture de l'Histoire et de la politique.

     

    Pascal Décaillet

     

  • An die Freude

    Schiller_an_die_freude_manuskript_2.jpg 

    Sur le vif - Mardi 09.05.17 - 11.12h

     

    Je suis Beethovénien depuis l'âge de douze ans. L'auteur de la Neuvième Symphonie a été pour moi, pendant toute mon adolescence, un indétrônable dieu, avant même que je ne découvre Wagner (1971), puis Haendel, puis Brahms. C'est dire à quel point je suis musicalement disposé à écouter son oeuvre.

     

    Mais je n'ai pas aimé, dimanche soir au Louvre, que l'Hymne à la Joie précède la Marseillaise. Symboliquement, c'était mettre l'Empire, entendez aujourd'hui l'Europe, avant la Nation. Le contraire même de tous les combats de la Révolution française, de la République naissante en 1792, des Soldats de l'An II, lorsque la France, admirable, était seule contre tous.

     

    Cette prééminence, cette inscription dans une Pyramide, en disent tellement long sur le rapport mental et psychologique du nouveau Président avec l'Europe, avec l'idée même de supranationalité.

     

    L'idée qu'au-delà du souverain du pays, il existerait une souveraineté ultime, donc supérieure, un suzerain, est d'essence impériale et germanique. Les Allemagnes, en mille ans, ont vécu avec cette construction dans leur tête la plupart du temps. C'est pourquoi l'esprit allemand s'accommode si bien de l'Union européenne.

     

    En France, il en va autrement. Le souverain, qu'il soit Roi ou Président de la République, ne saurait tolérer en aucune manière le moindre recours, au-dessus de sa tête. Parce qu'il est, lui, le recours. La pierre angulaire. Ainsi s'est construite la France, depuis mille ans. En France, nulle querelle de Guelfes et de Gibelins : les partisans du Pape, déjà sous les rois, et des siècles avant la loi de 1905, ont toujours été remis à leur place.

     

    Tout cela, le nouveau Président le sait. Et c'est à dessein qu'il a orchestré cette singulière chronologie. D'abord, Beethoven et Schiller (on trouve pire, j'en conviens !), ensuite seulement Rouget de Lisle. C'est un signal très clair qu'il donne, parfaitement cohérent. Une marque d'intégration à un ensemble. Ça fait très MRP, très gentil centriste, très démocrate-chrétien de la Quatrième, très Pères fondateurs de la Communauté européenne. C'est une option de la souveraineté française.

     

    Ou plutôt, une option sur la délégation de souveraineté. Les Français, qui ont voté largement pour ce nouveau Président, veulent-ils vraiment cela ? D'ici quelques mois, nous le saurons.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Putain, cinq ans !

     

    Sur le vif - Vendredi 05.05.17 - 10.32h

     

    Après-demain, la France élira sans doute le candidat du convenable. Celui qui saura bien se tenir avec Mme Merkel, tel le vassal reçu par le suzerain. Avec les gens de Bruxelles. Avec la Banque centrale européenne. Avec les usuriers de la spéculation mondialisée, qui, de New York à Genève, le soutiennent avec tant d'ardeur.

     

    Le candidat du Quartier latin, des bobos, des babas, des "grandes organisations religieuses" de France, des médias, de ceux qui les possèdent, de la grande bourgeoisie d'affaires parisienne, des corps constitués, des humoristes, des dessinateurs de presse, des acteurs, des chanteurs, des intellectuels, des professions libérales, de la trahison pudiquement appelée "ralliement".

     

    Le candidat d'Obama, de M. et Mme Badinter, de Jacques Attali, Daniel Cohn-Bendit, de tout ce qui, depuis tant de décennies, tient tant pignon sur tant de rues, plutôt celles de Neuilly que de Levallois.

     

    L'homme, notez, ne m'est absolument pas antipathique, j'aime ses yeux bleus, je lui reconnais un sacré talent pour racoler. Hélas, je n'ai jamais rien réussi à comprendre de ce qu'il raconte, les mots s'envolent, la grammaire est juste, mais le sens fait défaut, c'est sans doute de nos jours un détail.

     

    Il va aller voir Mme Merkel, prêter politiquement allégeance. Idem à Bruxelles. Il va pratiquer une politique qui pourrait bien ressembler à celle du MRP, sous la Quatrième, atlantiste, centriste et européenne, des gens parfaitement respectables, au demeurant. La dilution de la souveraineté française dans un ensemble plus grand, un Empire, ne leur posait simplement pas problème. Chacun sa vie, chacun ses choix.

     

    Ces cinq années seront longues. Je crains surtout qu'elles ne soient des années perdues. Un ultime répit pour l'Ancien Monde, avant le grand changement.

     

    À la France, qui n'est pas mon pays mais qui m'a tant nourri, je dis ici toute la profondeur de ma fidélité et de mon attachement.

     

    Pascal Décaillet