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Sur le vif - Page 671

  • Imprévisible ? J'espère bien !

     

    Sur le vif - Jeudi 13.04.17 - 08.52h

     

    La présidentielle française est imprévisible ? Mais tant mieux, pardi !

     

    Depuis quand une élection devrait-elle être prévisible ? Pour faire plaisir aux sortants ? Aux sondeurs ? Aux médias ? Aux humoristes et dessinateurs au service du pouvoir ? Aux courtisans de l'ordre établi ?

     

    Le principe de toute élection est de remettre les compteurs à zéro. Même temps de parole, même considération pour tous. Même attention pour les propos de M. Lassalle (qu'au passage, j'apprécie beaucoup) que pour ceux des "favoris".

     

    Sinon, autant reproduire le système, comme on se passait les charges avec la robe, sous l'Ancien Régime.

     

    Beaucoup de journalistes, de commentateurs, en sont encore à l'Ancien Régime. Ils continuent de parler "d'extrêmes" pour Mme Le Pen ou M. Mélenchon, ils continuent de nous imposer la géométrie du convenable.

     

    Mais au final, le 23 avril et le 7 mai, c'est le peuple français qui tranchera. La nouvelle géométrie, c'est lui qui la dessinera. La nouvelle donne, c'est lui qui la sortira.

     

    Sa décision, il la prendra en fonction du tellurisme de l'instinct, l'intimité de chaque conscience citoyenne, et certainement pas en cherchant à faire plaisir aux nostalgiques d'Ancien Régime, qui nous brandissent le "prévisible", ou le convenable, comme d'autres nous imposaient leurs privilèges, la régale et la gabelle.

     

    Pascal Décaillet

     

  • France, souviens-toi de tes paysans !

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    Sur le vif - Mercredi 12.04.17 - 14.52h
     
     
    Quel que soit le futur Président, ou la future Présidente, s'il n'établit pas comme priorité absolue la renaissance de l'agriculture, son mandat sera un échec.
     
     
    La paysannerie française vit ses années les plus douloureuses depuis celles, autour de 1787, 1788, qui ont immédiatement précédé la Révolution. Lire Michelet ! L'ouverture des frontières, la mondialisation lui ont été fatales. Il faut tout reprendre à zéro. Il faut un nouveau Sully pour réinventer une ambition agricole. Sully, ministre d'Henri IV, ce souverain d'exception qui avait réussi à réconcilier un pays en lambeaux.
     
     
    Aucun d'entre nous n'a la moindre idée de la souffrance du monde paysan, en France, aujourd'hui. Et nous, Suisses, pourrions d'ailleurs commencer par nous pencher sur la nôtre, même si nous n'en sommes, Dieu merci, pas encore au niveau de dévastation morale de certaines campagnes françaises.
     
     
    Les candidats dits "principaux" de la présidentielle n'ont que peu parlé d'agriculture. Comme si la compétition suprême n'était qu'une joute urbaine, un derby de villes, confluant vers la finale. Comme si la campagne devait se résoudre à demeurer muette sur l'autre campagne, la vraie, celle des champs et des villages reculés.
     
     
    La France est une grande nation agricole, il suffit de la traverser ou de la survoler pour s'en rendre compte. Mais depuis des décennies, en tout cas depuis le début des années 1990, lorsqu'on a signé Maastricht et qu'on n'a plus juré que par l'Europe, la campagne française est délaissée. On se fout des paysans, on les laisse se suicider, c'est indigne du fronton de la République.
     
     
    Que le que soit le futur Président, ou la future Présidente, il devra réinventer une grande ambition paysanne pour la France.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Argile, silex, passion

     

    Sur le vif - Mardi 04.04.17 - 14.12h

     

    Ce qui compte, en journalisme, ça n'est pas le support. C'est la qualité de l'acte journalistique, sa pertinence, sa valeur ajoutée.

     

    A partir de là, qu'on s'exprime sur papier, par radio, par TV, sur un site internet, un blog, un réseau social, peu importe. Nous devons, nous les journalistes, nous adapter à l'évolution des supports. J'ai rédigé mes premiers articles, au Journal de Genève, des piges, à 18 ans, en automne 1976, première année d'Uni. Je rendais mes papiers pour minuit ou une heure du matin, sur une vieille machine à écrire, dans un local en bois, rue du Général-Dufour, que j'adorais. Bref, le dix-neuvième siècle !

     

    Quarante ans après, j'interviens à tout moment, comme vous, ici ou ailleurs, en direct. Lecture immédiate, pour ceux qui sont intéressés par mes point de vue.

     

    Et encore ! Nous ne savons rien de ce que l'avenir nous réserve. A chaque nouveauté technique, nous avons l'impression que c'est la dernière, que les choses vont se stabiliser. En fait, pas du tout : nous aurons, demain, d'autres supports, totalement imprévisibles aujourd'hui. Nous ne sommes même pas en mesure de les imaginer.

     

    Je suis, vous l'aurez évidemment noté, un fervent adepte du réseau social. Non comme but en soi, mais comme outil, comme ORGANON (c'est le mot utilisé par Aristote pour dire outil), comme vecteur de mon activité journalistique, ou éditoriale. Pour moi, tout est bon à pratiquer le journalisme, je saisis les moyens là où ils sont, les supports ne sont pas essentiels. Je crois que je pourrais faire du journalisme avec de l'argile et des silex, s'il le fallait.

     

    Le réseau social est l'avenir du journalisme. Il est même, à bien des égards déjà, son présent. Je suis persuadé que ces réseaux vont, dans les années qui viennent, s'expurger eux-mêmes de l'armada des commentateurs anonymes ou nauséabonds qui, hélas, les discréditent encore aujourd'hui. Il le faut, en tout cas. Une fois ce travail accompli, les réseaux pourront devenir des vecteurs journalistiques parmi d'autres, sans doute en toute première ligne. De cette mise en commun du savoir, de cette interactivité, qui se plaindra ? En tout cas pas moi.

     

    Voilà pourquoi j'utilise le réseau social comme l'un de mes outils professionnels. J'y fais d'excellentes rencontres : vous tous qui me lisez ! J'y découvre plein de choses. Je serai bien le dernier, dans ma corporation, à considérer avec mépris ce qui m'apparaît, au contraire, comme une chance de communication réinventée, entre les humains.

     

    Pascal Décaillet