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Sur le vif - Page 675

  • Populistes ? Et comment !

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    Sur le vif - Vendredi 17.03.17 - 17.45h
     
     
    L'usage du mot "populiste", à fins péjoratives, donc pour discréditer les personnes qu'on affuble de ce vocable, commence à se retourner contre ceux qui le profèrent. Nous sommes au coeur de ce basculement, sans doute même a-t-il commencé depuis quelques mois, allez disons depuis le matin du 9 novembre 2016, heure européenne.
     
     
    Pour ma part, je n'ai jamais perçu ce mot, en soi, comme un insulte. Dans "populiste", il y a "peuple" (au masculin) ou "peuplier" (au féminin), je suis pour le peuple, et j'adore les peupliers.
     
     
    Lorsque je dis que je suis pour le "peuple", je précise toujours que je fais allusion au corps électoral, au suffrage universel, et non au peuple qui gueule dans la rue, avec tous les débordements que cela comporte. Pour moi, le peuple, c'est le "démos", pas le "pléthos", j'ai écrit à ce sujet un article dans la Revue Choisir, chez mes amis Jésuites, il y a une quinzaine d'années.
     
     
    Je suis pour le démos. Pour le recours, le plus souvent possible, au suffrage universel. Pour la démocratie directe. Celle que nous avons en Suisse me convient fort bien. Non seulement il ne faut pas réduire sa marge de manœuvre, mais je plaide vivement pour qu'on l'augmente.
     
     
    Je suis, en revanche, de plus en plus sceptique sur la "démocratie représentative" : le Parlement, en Suisse, s'est considérablement discrédité, ces dernières années. Il a réduit en bouillie l'application du 9 février 2014. Il patine sur l'assurance maladie, patauge sur les retraites. Ou enfante, comme ce matin en votations finales, des solutions totalement insatisfaisantes. Il apparaît de moins en moins comme la locomotive politique de la Suisse. C'est à nous, les citoyennes et citoyens de ce pays, de prendre le relais, par des comités d'initiatives ou de référendums, pour provoquer de grands débats nationaux, avec un beau dimanche un verdict du suffrage universel. Approprions-nous la politique !
     
     
    Je reviens à mon propos initial : ceux qui n'ont que le mot "populiste" à la bouche sont en train de perdre la bataille. Les gens commencent à percevoir que ce mot n'est peut-être pas aussi péjoratif que cela. Par son étymologie, qui est belle, et que toute oreille latine saisit d'un coup, sans besoin de grands discours savants. Mais aussi par sa chaleur, sa beauté, sa puissance affective, son appel à la masse d'un corps électoral, tout de même plus légitime qu'un Parlement.
     
     
    Je vous le dis, les choses ont basculé. Ils peuvent toujours dire "populiste", avec l'acception péjorative qu'ils escomptent tant du récepteur du message, ils peuvent hurler ce mot, s'époumoner, insulter, ostraciser, rien n'y fera : ce mot est doucement en train de conquérir ses lettres de noblesse. Il faudra qu'ils trouvent autre chose.
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • La France aveuglée

     

    Sur le vif - Jeudi 16.03.17 - 09.35h

     

    "La France va mieux : elle est scandalisée par sa classe politique". Titre de l'édito de la TG.

     

    Je suis en désaccord total avec cet édito. En quoi le fait de s'engouffrer dans les "révélations" d'une certaine presse manipulée par ses chères "sources" serait-il le révélateur d'un quelconque "mieux" ?

     

    Je n'ai jamais, une seule seconde, confondu la morale avec la politique. Dans une élection, la seule question qui compte est : "Le candidat a-t-il l'étoffe pour assumer la fonction ?".

     

    Pour ma part, je me contrefiche de sa perfection morale, de sa situation conjugale, de sa vie privée. Ses qualités ou ses défauts, je les juge uniquement à son aptitude, ou non, à conduire l'Etat. Si un bateau est dans la tempête, confions le gouvernail au meilleur pilote, c'est tout.

     

    Je le reconnais : je ne tiens pas en très haute estime intellectuelle les gentils moutons qui se laissent avoir au jeu des "révélations", qui prennent des airs effarouchés, "Je n'ai plus confiance en lui", etc. Ils sont à côté du sujet. À côté de l'essence même de la politique. En France, ils pataugent dans la plus crasse méconnaissance de leur propre Histoire : croyez-vous que Mazarin, Talleyrand, fussent des gens irréprochables ? N'ont-ils pas, pourtant, été l'un et l'autre des hommes avec une dimension d'État ?

     

    Sans compter que ces "révélations", venues toujours des mêmes journaux, accablent toujours les mêmes, épargnent toujours les mêmes. À cet égard, la singulière immunité dont jouit M. Macron a tout de même de quoi étonner.

     

    Non, Cher Confrère de la TG, dont l'édito ressemble à la prédication d'un pasteur scandinave, la France ne va pas "mieux" au prétexte qu'elle s'étrangle d'indignation face à des "affaires" non-pertinentes pour juger de l'essentiel. En quoi est-ce aller "mieux" que de sombrer dans la naïveté collective, la candeur de troupeau, la profonde méconnaissance des mécanismes de l'Histoire ? En quoi est-ce aller "mieux" que se laisser manipuler benoîtement par une presse instrumentalisée par ses "sources" ? Face à l'impératif de lucidité, en quoi la cécité devrait-elle être une vertu ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Inculpé ? Et alors !

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    Sur le vif - Mardi 14.03.17 - 16.06h

     

    Inculpé ? Et alors ! Inculpé pour cette histoire d’emploi fictif, avec laquelle on nous pourrit la campagne depuis des semaines. Une certaine presse nous sort ça, personne ne n’interroge sur les sources, personne ne se demande à qui tout cela profite.

     

    Inculpé ? Et alors ! Que les juges fassent leur boulot, nous verrons bien.

     

    Inculpé ? Et alors ! Là, nous sommes dans une campagne pour la Présidence de la République française. Le peuple de France, consulté par référendum par Charles de Gaulle en 1962, a décidé que cette élection aurait lieu, dès lors, au suffrage universel. Ce fut le cas, dès décembre 1965. Puis, en 1969, 1974, 1981, 1988, 1995, 2002, 2007, 2012. Je les ai toutes suivies, à fond.

     

    Inculpé ? Et alors ! Une élection par le peuple n’exonérerait certes pas l’élu de répondre de l’affaire de l’emploi fictif. La loi stipule qu’il aurait à le faire au terme de son mandat, ou de ses mandats.

     

    Inculpé ? Et alors ? A part quelques moralistes, principalement issus du camp politique adverse, les gens sont lucides, et font parfaitement la part des choses. Il y a la question de l’emploi fictif, très bien. Et puis, il y a la question de savoir si François Fillon ferait un bon Président. Aucune de ces deux questions n’a à annuler l’autre, nous sommes dans un État de droit, nul n’est au-dessus de lois, c’est entendu. Mais elles sont PARFAITEMENT SÉPARÉES. L’une est d’ordre juridique. L’autre relève du seul ordre qui vaille dans une élection qui engage le destin du pays : l’ordre politique.

     

    Inculpé ? Et alors ! Nous n’avons pas étudié l’Histoire de France, lu toutes ces centaines, ces milliers de biographies historiques, de Mazarin à Talleyrand, de Richelieu à Clemenceau, pour nous laisser impressionner par le petit jeu de la morale que cherchent à instiller, pour des raisons d’adversité politique, ceux qui veulent la peau de François Fillon.

     

    Inculpé ? Et alors ? Sur l’emploi fictif, les juges jugeront. Sur le reste, qui est des millions de fois plus important, le suffrage universel tranchera. J’écris tous cela, d’autant plus volontiers, d’autant plus librement, que M. Fillon n’est pas mon candidat, pour cause de profondes divergences sur les questions économiques. Il est libéral, je ne le suis pas. Il croit encore en l'Europe, moi pas. Mais mon estime, de jour en jour, pour le courage et la ténacité de cet homme, vont assurément en s’accroissant.

     

    J’aime les hommes seuls. Et les causes perdues.

     

     

    Pascal Décaillet