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Sur le vif - Page 679

  • Pierre Maudet : 49.3 à l'ombre

     

    Sur le vif - Mercredi 22.02.17 - 13.52h

     

    Je réfléchis depuis hier midi à cette histoire de régularisation des sans-papiers, qui m'a occupé une bonne partie de la journée. Un élément m'apparaît, avec puissance : qu'on soit pour ou contre, il est inimaginable qu'une telle réforme soit imposée par simple ukase du gouvernement, sans passer par la voie parlementaire, voire (mieux, toujours mieux) celle de la démocratie directe.

     

    Sur le prix du sucre, on peut éventuellement gouverner par ordonnances. Mais assurément pas sur un sujet aussi sensible, qui touche à la loi républicaine, au statut d'êtres humains, au thème ultra-sensible de la migration. Toutes choses qui nécessitent un débat citoyen. Où les choses puissent se dire, les arguments s'entrechoquer, les idées se combattre.

     

    Sinon, c'est du 49,3, à l'ombre de la démocratie, M. Maudet.

     

    Pascal Décaillet

     

  • François Bayrou, trop superbe solitaire

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    Sur le vif - Mardi 21.02.17 - 15.35h
     
     
    J'apprécie énormément François Bayrou, c'est un homme d'intelligence et d'unité, son modèle est le Roi Henri IV, celui qui sut mettre fin aux Guerres de Religion, entrer dans Paris (au prix d'une messe), réconcilier le pays, après d'immenses épreuves. Si l'intime connaissance de ces épreuves vous intéresse, je vous recommande l'un de mes livres préférés, Les Tragiques, d'Agrippa d'Aubigné (1552-1630), un homme que Genève connaît bien.
     
     
    J'apprécie Bayrou, et les plus fidèles d'entre mes lecteurs se souviennent que je l'avais soutenu avec ardeur, dans cette magnifique campagne de 2007, où il avait été, vu ses moyens, un héroïque troisième homme. Je ne partage pourtant pas du tout ses thèses européennes, mais l'homme me plaît, la patience avec laquelle il creuse son Sillon, d'aucuns comprendront les raisons philosophiques et littéraires de ma majuscule, à ce mot.
     
     
    J'apprécie Bayrou, François Mitterrand avait dit qu'il serait un jour Président, il ne l'a pas dit de beaucoup d'autres, en tout cas pas de Rocard, ni de Jospin.
     
     
    J'apprécie Bayrou, il pourrait être un rassembleur, comme l'avait été, naguère, le Roi Henri. Mais hélas, il y a un problème : le Béarnais est un homme seul. Il n'a pas de troupes. Or, le système d'élection du Président de la Cinquième, depuis la réforme de 1962, taillée sur mesure pour Charles de Gaulle, cette machine majoritaire, à deux tours, implique que les candidats aient derrière eux une véritable armée.
     
     
    François Mitterrand, le politicien le plus habile de la Cinquième République, avait mis 23 ans à la constituer, cette armée : entre 1958 et 1981. En passant par l'Observatoire (1959), la présidentielle de décembre 1965, la prise à la hussarde du PS à Epinay-sur-Seine, en juin 1971, la présidentielle de 1974, pour enfin construire la superbe victoire du 10 mai 1981. A chaque défaite, ce diable d'homme se renforçait ; au fil des années, ses troupes augmentaient.
     
     
    Bayrou, hélas, n'en est pas là. Il partage avec Pierre Mendès France, l'exceptionnel Président du Conseil de juin 1954 à février 1955, un trait de caractère funeste dans une mécanique majoritaire : celui d'être un solitaire ombrageux, persuadé d'être le meilleur, ciselant son indépendance plutôt que de forger une armée. Cela donne de magnifiques individus, idéaux pour biographes et romanciers, mais rarement des vainqueurs de grandes batailles.
     
     
    Dans ces conditions, à la fois je souhaiterais vivement que François Bayrou se lance dans l'arène des présidentielles 2017, à la fois je ne le créditerais, hélas, en ce 21 février, que de fort peu de chances. Une telle bataille se prépare des années à l'avance, il faut conquérir les âmes, exercer les troupes au combat. Je crains que le Maire de Pau, qui eût fait une carrière d'exception dans le système proportionnaliste de la Quatrième République, ne puisse conquérir un bastion aussi difficile, dans l'implacable mécanique majoritaire.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Macron : mon chouchou

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    Sur le vif - Lundi 20.02.17 - 13.36h

     

    Si j'étais Français, le dernier candidat pour lequel je voterais, je dis bien le DERNIER, est Emmanuel Macron.

     

    Pour une simple raison : aussi sympathique soit-il, je ne décèle rien en lui qui soit de nature à m'inspirer l'idée de l'Etat, l'idée de la Nation. Quelque chose d'un peu dur, régalien, cadastré. Quelque chose comme un cimetière militaire, du côté de Douaumont. Quelque chose comme la mémoire du tragique, le respect du sang versé, la passion du passé. Et pas juste pour raconter n'importe quoi, avec une insoutenable légèreté, dans cette Algérie dont l'Histoire m'est si chère.

     

    Or, ces deux idées, l'Etat et la Nation, m'importent.

     

    Parce que, s'il n'y a plus ni Etat ni Nation, alors ne subsisteront qu'élégants marquis d'Ancien Régime, parfumés dans leurs salons de jeux. Et loi de la jungle, loi du plus fort. Casino, mondialisé. Et fardeau, pire encore, pour les plus démunis. Ce qui n'est pas exactement l'idée que, depuis l'âge de sept ans et demi (décembre 1965) je me fais de la France.

     

    C'est aussi simple que cela. Je n'ai rien d'autre à dire sur ce candidat.

     

    Pascal Décaillet